Arctic Predator est un petit téléfilm monstrueux qui emprunte, pour faire simple, à The Thing et à Predator. Je ne suis pas le premier à le dire, mais je crois que c’est important de réaffirmer certaines réalités, et de poser ainsi le scénario.
Le déroulé est très simple : des chercheurs découvrent une épave tant recherché, et en creusant ils libèrent une créature à la consistance étrange qui vient de l’espace. La suite emprunte à Predator dans le contexte de The Thing, voilà pour l’intrigue qui se termine en laissant une ouverture possible pour une suite (et oui, mais elle n’est bien sûr jamais venue). Dans l’ensemble si le film arrive à peu près à accroché, c’est logique, c’est parce que la recette qu’il pompe avec plus ou moins de fidélité et d’intelligence reste éprouvée et efficace. Du coup, malgré des baisses de régime, des incohérences (ou plus exactement des facilités scénaristiques), Arctic Predator se laisse relativement suivre sans déplaisir, dès lors qu’on n’est pas exigeant, et surtout que l’on n’est pas allergique au pastiche limite plagiat. Il y a aussi quelques lenteurs. Il faut bien économiser sur le budget effets spéciaux les amis !
Le casting est emmené par Dean Cain, un peu transparent certes, mais pas si mauvais que cela. Pour ma part ce qui m’a plus séduit ce sont les seconds rôles, curieusement inconnus mais plutôt meilleurs ou plus marquants que Cain. Lucy Brown par exemple est assez piquante. On notera la présence d’un récurrent des troisièmes rôles dans tout genre de production, Velizar Binev, acteur que l’on voit souvent, sans savoir vraiment où ! Je note quand même que ce métrage propose une certaine écriture pour les personnages. Ok, il y a certains aspects qui restent convenus, notamment la relation Cain-Brown, et le film ne fait pas vraiment dans l’originalité, mais on peut parvenir à s’attacher au groupe et à ses mésaventures, et ça ce n’est pas le cas dans tous les téléfilms monstrueux du même acabit.
Sur la forme, il y a du moyen et du très bof. Le très bof viendra surtout des effets spéciaux, parfois indigents. Si la créature n’est pas géniale mais peut à la limite passer dans un film au budget minuscule, en revanche les engins de chantier en image numérique, indignes d’un Zoo Tycoon du pauvre, c’est très décevant. De la même manière, les flocons de neige numériques sont assez moches, c’est peu de le dire. Après, sans faire illusion niveau tempête par exemple, et sans même chercher à supporter la comparaison avec les modèles dont il s’inspire, Arctic Predator n’est pas affreux. Les décors restent corrects, il y a quelques extérieurs convaincants, il y a quelques petits effets horrifiques et la mise en scène n’est pas calamiteuse. C’est assez propret du coup pour une petite production, même si on n’atteint pas du tout des sommets. Le réalisateur est quand même souvent obliger de cacher la misère.
Arctic Predator n’est donc pas une bien grande œuvre, mais je dois reconnaitre que je ne l’ai pas non plus trouvé indigne. Le souci viendra vraiment d’une histoire très copiée collée, et qui peine parfois à avoir un rythme très entrainant. Parralèlement le film n’offre pas non plus des bons points suffisants pour surnager plus que cela. 2