Ouais, ben voilà un film d’action peu convaincant, malgré la présence de « gueules » qui promettait un métrage explosif sur un scénario basique mais a priori attrayant dans le registre.
En fait le casting n’est pas terrible au bout du compte. Rob Van Dam n’est pas des plus enthousiasmants en tant qu’acteur, et il manque par ailleurs d’un certain charisme. Je ne l’ai pas trouvé très crédible en héros d’action, se faisant rapidement voler la vedette par les seconds rôles lorsque ceux-ci apparaissent, et pourtant, ce n’est pas énorme non plus. Dave Bautista est juste moyen, mais a le mérite de prendre davantage son rôle au second degré, ce qui le rend finalement assez drôle. Randal Reeder et dans cette veine. Pour le reste je n’ai rien relevé de très brillant, le méchant manquant un peu de méchanceté quand même.
Le scénario n’est évidemment pas terrible, avec une histoire qui néanmoins aurait pu offrir un métrage d’action bourrin divertissant à défaut d’être fin. Malheureusement Banlieue interdite hésite terriblement entre la semi-parodie et le vrai film d’action sérieux, et fini par ressembler un peu à n’importe quoi. Il y a des scènes véritablement ridicules (celle du couteau sous la gorge), des combats qui ne ressemblent à rien, et un second degré qui ne s’assume pas du tout, tant est si bien qu’on se demande même si c’est réellement volontaire. En fait, et il faut être honnête, parfois on se croirait dans un film de bisounours, aussi bizarre que cela puisse paraitre. Ça se tape dessus, mais il y a un manque de méchanceté, de nervosité, de tension, d’efficacité pure et dure, bref ça n’a rien de coup de poing, et comme c’est bien là la seule matière du film, l’action, le résultat décevra. C’est dommage car le rythme est solide en revanche, et ne souffre pas de trous.
Visuellement la réalisation est médiocre. Les combats ne sont pas du tout mit en valeur, je n’ai pas trouvé une scène d’action qui vaille vraiment le détour et soit à la hauteur des catcheurs mis en scène, qui aurait pu surement nous gratifier de bons moments spectaculaires. C’est très plat, et n’importe quel Seagal de sa période faible peuvent égaler en qualité ce film ce qui interroge tout de même. Pareillement, la photographie, les décors, ne laissent pas du tout de souvenirs impérissables, mais bons, à la limite vu qu’on est dans un DTV basique, c’est acceptable. On notera tout de même un effort sur la bande son, pour essayer de dynamiser l’action paresseuse.
Finalement Banlieue Interdite m’a déçu. De manière générale je suis plutôt preneur des films avec des catcheurs, rarement bon acteur, mais évoluant dans des produits roublards, sans prétention, et qui s’approche assez bien des vieilles séries B des années 80-90. Si on peut reconnaitre que Banlieue Interdite se rapproche de ce style, l’efficacité n’est pas au rendez-vous. Ayant les défauts généraux du genre, il se loupe en plus dans la mise en scène et l’action, offrant au final un produit bien fade. Je donne quand même 1.5, car tout n’est pas à jeter, et le film peut compter sur sa courte durée et l’absence de temps morts pour accrocher le spectateur.