Votre avis sur Boulevard ?
4,0
Publiée le 18 mai 2016
J'avais regardé "Boulevard" lors de ma petite rétrospective Robin Williams et je pensais qu'il n'était pas sorti en France. Je me suis donc empressé de le regarder, d'autant plus que c'est l'un de ses derniers films (en tout cas, c'est selon moi sa dernière performance digne de ce nom !). Je ne connaissais pas le synopsis du film donc il m'a d'autant plus surpris : une histoire touchante et forte, des acteurs intenses mais à la fois très simples et une très belle image. Je ne dirais rien de l'histoire car je considère qu'elle mérite d'être découverte sur le moment mais je pense que le film ne serait rien sans cet incroyable acteur qu'est Robin Williams, d'une sensibilité et d'une pudeur incroyable, il m'a mis les larmes aux yeux. Très loin de tous ses rôles cultes, jouant constamment sur la corde sensible et sur le non-dit, on a l'impression que tout un monde se cache derrière son regard si bien qu'on pourrait croire que ce n'est pas un hasard comme dernier rôle... A ses côtés, des acteurs discrets mais non pas moins talentueux : Kathy Baker dans le rôle de sa femme est d'une justesse et d'une porosité incroyable et le petit nouveau Roberto Aguire s'en sort parfaitement dans ce rôle où l'on pourrait facilement dériver dans le cliché. L'histoire peut rappeler de loin "American Beauty" dans les tourments que traverse le personnage principal mais la réalisation, plutôt sobre il faut l'avouer de Dito Montiel, l'en distingue. "Boulevard" est un très bon drame porté par l'immense Robin Williams, qui, je suis sûr, prouve encore une fois qu'il est l'un des meilleurs acteurs de ces dernières décennies...
4,0
Publiée le 23 octobre 2019
Chaque plan est habité par le désespoir d’un personnage et de son acteur dont la renaissance finale, pour le premier, appuie davantage encore la souffrance vécue par le second, souffrance telle qu’elle ne permet pas le retour de l’espoir. Boulevard ne saurait être suivi sans tenir compte du contexte qu’il occupe dans la filmographie de Robin Williams, dont il s’agit ici du dernier rôle au cinéma. Non que la qualité du film réside essentiellement dans l’interprétation dudit acteur ; il est pourtant rare que l’identité profonde d’un comédien imprègne à ce point l’image, colore à ce point l’atmosphère de tonalités dramatiques qui ne sont plus de l’ordre du jeu, mais du vécu. Mari et père de famille exemplaire, Américain moyen de soixante ans, le personnage de Nolan remplit le vide des espaces qu’il traverse au quotidien par des projections fantasmatiques qui s’incarnent brutalement en Leo, somme des désirs refoulés et latents qu’il portait en lui sans forcément en être conscient. De ce choc jaillit une clairvoyance : il s’agit de délivrer l’homosexualité prisonnière depuis trop de décennies maintenant, d’écouter la voix du petit garçon de douze ans qu’il était et qui n’a de cesse de lui montrer le chemin de l’épanouissement personnel. Au son de gammes électroniques transformant la déambulation nocturne du protagoniste principal en rêverie primitive – une rêverie venue du plus profond d’une conscience tourmentée –, Boulevard arpente les voies parallèles, quitte la route principale pour emprunter des zones encore inconnues et définies par le conflit, la violence, l’amour enfin. Les trajectoires que filme Dito Montiel incarnent parfaitement le réseau mental du personnage qui s’explore en explorant la ville. Ce faisant, le réalisateur brosse un puissant portrait de la solitude contemporaine où le minimalisme des effets de mise en scène et de tonalité offre à Robin Williams l’occasion de rendre visible une part de son obscurité, de mettre en fiction un mal-être réel. Un vibrant adieu au monde et au cinéma. Boulevard bouleverse.
3,0
Publiée le 21 mai 2016
Ce film ressemble quelque peu à un mausolée quand on sait que c’est le dernier rôle de Robin Williams au cinéma. Cela joue indubitablement dans l’empathie que l’on peut éprouver envers le long-métrage de Dito Montiel, habitué à des films d’action majoritairement inédits en France. D’ailleurs sans le suicide du comédien, le film serait-il parvenu jusqu’à nous ? Pas sûr, tant celui-ci est anecdotique et classique, ce qui ne veut pas dire pour autant mauvais.
De plus, on peut y voir un rapprochement étrange entre ce rôle triste, mélancolique et désespéré et la vie privée du comédien. Cela ajoute encore au sentiment étrange qui parcourt le spectateur durant la projection de « Boulevard », où l’acteur est de tous les plans. Son visage triste et sa performance remarquable hanteront encore longtemps nos mémoires, à l’instar de la grande carrière d’un homme tourmenté et qui ne supportait plus Hollywood et le star-system.
Le long-métrage est symptomatique de notre époque et soulève un fait sociétal inhérent aux mœurs actuelles. Plus elles se libèrent, plus l’homosexualité est tolérée, plus le coming-out sur le tard d’hommes mariés par convenance ou obligation sera légion. Un sujet plutôt bien traité ici mais sans emphase particulière. L’histoire est sans surprise et le film déroule son cheminement attendu, filmé de manière très (trop ?) illustrative et discrète par le metteur en scène.
« Boulevard » ressemble d’ailleurs plus à un téléfilm de luxe qu’à un véritable film de cinéma. Le personnage de la femme de Nolan, incarné par Kathy Baker, est très touchant et l’actrice y apporte une saveur particulière plus que le jeune prostitué joué par Roberto Aguire, assez caricatural (drogué, persécuté par un mac, …). Cependant, le film a le mérite d’être souvent délicat et de ne jamais sombrer dans la glauque ou le racoleur. La pudeur de l’ensemble est à souligner, c’est parfois beau et touchant, mais tout cela reste trop insignifiant pour convaincre au-delà de la projection.
4,0
Publiée le 21 mai 2016
"boulevard " restera comme le dernier rôle du regrette Robin William il y campe le rôle d'un homosexuel prisonnier d'une vie conventionnelle. son personnage lui colle à la peau sir Williams est plein de profondeur, douceur et sensibilité dans ce film. merci et adieu MR williams
3,0
Publiée le 21 mai 2016
Pas mal. Boulevard est touchant, lent mais adapté au personnage. Il garde un côté désuet (ça aurait pu se passer il y a quinze-vingt ans). Ici, pas de musique envahissante: c'est épuré, ça fait du bien, mais un peu trop chaste. L'image est posée, ça détend. Les dialogues et situations ne sont pas terribles mais avec l'acteur, ça passe. Reste un sentiment d'inachevé. Ce film est surtout centré sur le thème de la perte. Ça reste un petit film et on a vu mieux dans le genre mais c'est à voir ne serait-ce que pour la dernière prestation de Robin Williams et la valeur humaine du personnage, Nolan, un banquier. Ça reste globalement triste. Robins Williams était bipolaire et atteint de Parkinson.
3,0
Publiée le 21 septembre 2015
La question du coming out chez les seniors est un thème qui est de plus en plus traitée au cinéma. Si le sujet est abordé de manière comique dans la série de Netflix Grace et Frankie, le réalisateur Dito Montiel a décidé de montrer l'aspect dramatique d'un tel bouleversement dans son film Boulevard. Ce long métrage met en scène un homme entre 50 et 60 ans, du nom de Nolan Mack, un employé de banque effacé et sans histoire qui s'est marié par convenance à une femme pour qui des années plus tard il a de l'affection sans pour autant éprouver de l'amour.

Un soir, il croise le chemin de Léo, un jeune prostitué qui va l'aider à prendre conscience de son homosexualité refoulé depuis longtemps. Cette révélation va bouleverser sa relation avec sa femme qui elle de son côté tente par tous les moyens de l'atteindre. Pour son dernier rôle au cinéma, Robin Williams est totalement bouleversant, la manière avec laquelle il incarne son personnage donne une réelle profondeur à ce drame et nous inspire un vrai sentiment de sympathie pour lui. Son épouse jouée par Kathy Baker est également particulièrement touchante, son désarroi face au coming out de son mari et tout ce que cela implique concernant son mariage mais aussi son futur nous montre l'autre côté du miroir. Si l'on assiste à la libération de Nolan Mack on est également témoin de l'effondrement de sa femme pour qui cette nouvelle est une tragédie.
2,5
Publiée le 7 décembre 2015
Une exploitation peut-être un peu trop poussée de la tristesse et de l'amertume que Robin Williams vouait objectivement à ses ultimes rôles. L'oeuvre fait le choix de l'exploration de la personnalité, et il ne manque certainement pas du mérite de faire parler à son sujet, tant les pistes utilisées, malgré leur apparence dramatique banale, sont en fait profondes. Manque toutefois de pas mal de matière, car aucun chemin scénaristique précis n'est suivi et le spectateur reste sur ses interrogations : le personnage est-il gay ? Quelle est sa quête ?
2,5
Publiée le 11 mai 2016
Pour quelle raison principale va-t-on parler de "Boulevard", ce film de Dito Montiel dont le rôle principal est interprété par Robin Williams ? Sa qualité artistique ou le fait que Robin Williams a tenu dans ce film son dernier rôle, peu de temps avant de mettre fin à ses jours ? Un peu des deux, sans doute, mais probablement davantage pour la deuxième raison. Le réalisateur, Dito Montiel, est peu connu dans notre pays, Boulevard, son 5ème long métrage, n’étant que le 2ème à sortir en salles. Jusqu’à présent, il semblait s’être spécialisé dans les films d’action, ce qui n’est pas le cas, loin de là, de Boulevard. En effet, il s’agit d’un film ayant pour sujet les sentiments : un homme vieillissant qui prend conscience que, jusqu’à présent, il a gâché sa vie en rentrant dans le moule, en obéissant à toutes les conventions sociales, en suivant ce qu’il a toujours pensé être la raison et qui prend la décision de suivre, enfin, ce que lui dicte son cœur. Certes, on s’étonne que le premier homme sur lequel il jette son dévolu soit un jeune prostitué qui est loin de lui vendre la tendresse espérée, mais, après tout, c’est ce jeune homme qui a déclenché ce réflexe tardif et, sans aucun doute, d’autres hommes sauront lui donner ce qu’il attend. A ce point, il faut bien en arriver à ce qui gêne dans ce film au sujet très fort : le jeu de Robin Williams qui interprète le rôle de Nolan. Un jeu sans nuance dans lequel le comédien montre toujours la même expression, le même sourire figé, un jeu qui arrive à tuer dans l’œuf l’empathie qu’on devrait avoir pour le personnage.
3,0
Publiée le 24 mai 2016
Sentiments contradictoires à la vision de ce film. A la fois Boulevard n'est vraiment pas parfait, et à la fois il y a une lourde charge émotionnelle due à Robin Williams (c'est son dernier rôle). Le film n'est franchement pas une réussite. La mise en scène manque de puissance et d'épaisseur, même si c'est fait avec tact et de sensibilité. L’histoire en elle-même est belle mais elle est traitée de manière vraiment trop superficielle et manque cruellement d'émotion. Le tout est froid, voir clinique. On reste un peu de marbre à ce qui arrive aux personnages et on a du mal à s'attacher à eux. Paradoxalement, c'est donc très émouvant car l'acteur trouve là sans doute un de ses meilleurs rôles et c'est le dernier. Presque même prémonitoire. Le personnage est très déprimé, l'acteur s'est suicidé peu de temps après le tournage. Il y est donc bouleversant même s'il en fait parfois un peu trop. Roberto Aguire dans le rôle du jeune homme est vraiment très bien, tout comme Kathy Baker ou Bob Odenkirk. Dommage que le film ne soit pas à la hauteur. Reste une grande mélancolie, une tristesse et un certain désarroi. En pensant à Robin Williams bien sûr, et à tous ces hommes qui ne vivent pas ce qu'il sont et passent à côté de leurs vies, à se mentir et à mentir aux autres. Il y avait mieux à faire sur ce thème. Juste pour Robin donc...
3,5
Publiée le 24 mai 2016
Le film est vraiment touchant et le propos quand même optimiste. Je retiens cette superbe scène des aveux à son père, le moment où il brise le silence et se libère. L'amour touche toutes les formes et son dernier rôle aura été en douleur et en pudeur. Douleur de perdre et de gagner en sérénité.
2,5
Publiée le 1 juin 2016
Il faut bien avouer que le long métrage de Dito Montiel n’a en lui même rien d’exceptionnel et n’échappe probablement à une sortie directe en DVD, comme la majorité de ses précédents films, qu’à la suite de la tragique disparition de Robin Williams. Si le comédien est une nouvelle fois exceptionnel, il est un peu desservi par cette histoire qui sent le déjà vu. En 1h24, le réalisateur et scénariste n’a pas grand chose à nous raconter et la fin très ouverte du film nous laissera en plein doute avec une impression d’inachevé. [lire la critique complète sur le site]
2,5
Publiée le 23 mai 2016
Sur un scénario qui aurait pu toucher le spectateur au plus profond - qu'as-tu tu fait de très rêves, au soir de la vie ? - le réalisateur, tâcheron peu inspiré, nous assène les clichés les plus éculés, les images les plus convenues et la musique la plus sirupeuse. Alors, on dira, oui, mais Robin Williams ? Ce grand acteur à l'ancienne y est très mal employé. Jouant sur un seul registre, loin de ce qu'il a su développer auprès d'autres metteurs en scène, il n'est ici qu'un être larmoyant, faible et pusillanime. Dommage pour sa dernière apparition à l'écran ! On ne retiendra de ce film que la finesse et l'intelligence du jeu de Kathy Baker, en épouse compréhensive et finalement éplorée par ce gâchis improbable.
4,5
Publiée le 14 septembre 2017
Ce film, un des deux derniers sortis avant son décès, a offert à Robin Williams un de ses derniers rôles et, surement, un des plus touchants de sa carrière. Il incarne ici un homme effacé menant une vie monotone de banquier sans envergure, faisant chambre séparée avec sa femme et visitant un père malade dont il n’est pas proche. La rencontre avec un jeune prostitué va réveiller quelque chose en lui. C’est probablement un des films les plus touchants que j’ai vu sur le sujet de l’homosexualité et probablement le plus subtil. Le thème, le mot n’est même prononcé qu’une fois durant le film, mais il est sans équivoque dans l’intrigue. La relation entre ces deux hommes, maladroite et pleine de non-dits donne un film très émouvant où un sexagénaire qui s’est menti à lui-même pendant la plus grande partie de sa vie va commencer à prendre des risques pour un jeune homme qui, complètement paumé, ne comprend pas les attentions désintéressées de cet homme. Robin Williams offre une prestation très forte dans la retenue pour portraiturer cet homme insipide dont la vie semble revenir dans son corps au contact de ce jeune dont il ne sait finalement rien. Il est évident que le film ne sera jamais un des plus connus de l’acteur, d’abord parce que ce n’est pas une comédie et que Robin Williams est (à tort ou à raison) considéré comme un acteur comique, ensuite parce que le sujet lui-même n’intéressera pas un public majoritairement hétéro. Pourtant, il y a dans ce film une subtilité dans l’évocation de l’homosexualité, du coming-out et du renoncement à sa sexualité sous la pression de la société que peu de films ont réussis à exprimer sans moralisation ou sentimentalisme exacerbé, juste l’évocation d’une vie singulière dont la course a été très marquée par le secret et le renoncement. Un beau drame loin des clichés inhérents au sujet à son traitement torturé dans les films en général. Un petit drame qui vaut absolument le coup d’être vu.
4,0
Publiée le 7 février 2021
Comme toute les Robin j adores sait style différents un pur bonheur les autres acteurs sont aussi bien dans un film
2,0
Publiée le 13 juin 2019
Le dernier film du (très) regretté Robin Williams, ce qui vaut d'emblée à Boulevard les rares points que je lui accorde... Car, malheureusement, le grand acteur nous quitte sur un film bien plat et excessivement ennuyeux : deux heures de palabres, de philosophie dépressive et des jeux d'acteurs amorphes, aussitôt vu aussitôt oublié (il me faut le revoir, perspective qui "m'enchante", cela va sans dire...). Le binôme Williams et le jeune acteur interprétant un prostitué, est pourtant assez touchant et offre de beaux moments de dramaturgie (lorsque Williams prend la défense du jeune, en train de se faire bousculer par son dealer, la tension oscille vers la tendresse avec assez de finesse, dommage que le reste du film ne soit pas à l'image de cette séquence). Et le film de se conclure comme il a commencé : par la petite porte, rien de mémorable ni de très émouvant, on a l'impression d'avoir assisté à un récit de vie bien creux, trop lacrymal et dépressif, et au final bien ennuyeux. Dommage que le dernier rôle de Williams soit celui-ci, on préfèrera se remémorer ses grands accès de génie (Hook, Le Cercle des poètes disparus, Will Hunting, Jumanji, Madame Doubtfire... Il y en a tellement...).
Les meilleurs films de tous les temps