Pour quelle raison principale va-t-on parler de "Boulevard", ce film de Dito Montiel dont le rôle principal est interprété par Robin Williams ? Sa qualité artistique ou le fait que Robin Williams a tenu dans ce film son dernier rôle, peu de temps avant de mettre fin à ses jours ? Un peu des deux, sans doute, mais probablement davantage pour la deuxième raison. Le réalisateur, Dito Montiel, est peu connu dans notre pays, Boulevard, son 5ème long métrage, n’étant que le 2ème à sortir en salles. Jusqu’à présent, il semblait s’être spécialisé dans les films d’action, ce qui n’est pas le cas, loin de là, de Boulevard. En effet, il s’agit d’un film ayant pour sujet les sentiments : un homme vieillissant qui prend conscience que, jusqu’à présent, il a gâché sa vie en rentrant dans le moule, en obéissant à toutes les conventions sociales, en suivant ce qu’il a toujours pensé être la raison et qui prend la décision de suivre, enfin, ce que lui dicte son cœur. Certes, on s’étonne que le premier homme sur lequel il jette son dévolu soit un jeune prostitué qui est loin de lui vendre la tendresse espérée, mais, après tout, c’est ce jeune homme qui a déclenché ce réflexe tardif et, sans aucun doute, d’autres hommes sauront lui donner ce qu’il attend. A ce point, il faut bien en arriver à ce qui gêne dans ce film au sujet très fort : le jeu de Robin Williams qui interprète le rôle de Nolan. Un jeu sans nuance dans lequel le comédien montre toujours la même expression, le même sourire figé, un jeu qui arrive à tuer dans l’œuf l’empathie qu’on devrait avoir pour le personnage.