Derniers Avis sur Tu seras sumo

Ce film ne se prend pas trop au sérieux et c'est à la fois une qualité mais aussi un point faible car il ne peut éviter certains des clichés attendus des films comme ca. S'attaquer au sport du sumo dans un pays qui est à l'opposé du Japon à bien des égards est un sujet de comédie en soi et il y a quelques moments spectaculaires de comédie avec les gros hommes qui courent dans leur culotte de sumo rouge dans la ville ou sur les routes mais les auteurs en étaient si fiers qu'ils les ont répétés ses même scènes trois fois. Dans l'ensemble c'est un film agréable à regarder pour tout le monde et avec suffisamment de substance pour que même le spectateur le plus sophistiqué ne puisse pas regretter le temps passé à le regarder mais sans plus...

Ce jeune japonais doit suivre les espérances de son père et devenir sumo. Traité sous la forme d'un reportage, ce film nous raconte la trajectoire de l'apprentissage, de la rigueur, sorte d'ascétisme pour cet art martial. La vie quotidienne nous est raconté avec un voix off celle du jeune, de ses espoirs et ses renoncements. C'est difficile de devenir sumo, et il ne suffit pas de grossir. En revanche, on n'apprend rien sur les conditions économiques de son apprentissage, comment ça se passe, qui paye, combien, et que gagne le sumo ? Un demi-reportage donc, mais franchement bien abordé.

Excellent documentaire qui retrace les premiers mois du jeune Takuya dans une écurie de sumo. Ne vous attendez pas à apprendre des tonnes d'informations sur ce sport national et traditionnel japonais. "Tu seras sumo" se focalise avant tout sur ce jeune homme ayant choisi, sous la pression de sa famille et de sa ville d'origine, de commencer une carrière de sumo professionnelle. On voit ainsi les entraînements de Takuya, son intégration dans l'écurie, ses relations avec ses codisciples, ses premiers tournois mais aussi ses doutes et ses angoisses. Cette plongée dans son intimité se fait à travers une voix off très présente qui est celle de Takuya lui-même, extraits d'interviews accordées à la réalisatrice. Cette dernière, Jill Coulon, manie parfaitement sa caméra et sait capter, avec un esthétisme certains, ces moments de vie avec toutes les émotions qu'elle comporte. De l'excellent travail !!!
De la bouche même de la réalisatrice, Takuya aurait repris l'entrainement après sa fugue et pratiquerait maintenant le sumo à haut niveau.

Étonnant documentaire que celui réalisé par cette jeune réalisatrice au pays du soleil levant.
Elle aurait pu fictionnaliser l'irrésistible ascension d'un jeune homme d'origine modeste propulsé au sommet de la gloire par ses dons exceptionnels.
C'est souvent hélas sous cette angle sensationnaliste que le monde du sport est décrit (Cf. Goal 1, 2 et 3)
Jill Coulon choisit une voie autrement plus modeste pour nous faire découvrir le monde (impitoyable ?) du sumo.
Elle choisit de mettre ses pas dans ceux d'un jeune homme de 18 ans, dont le physique fluet le dispose autant à devenir un sumotori que le mien à une carrière de ballerine chinoise.
Le pauvre Takuya débarque à Tokyo loin de sa famille et de ses amis - sans qu'on comprenne d'ailleurs bien pourquoi il a été sélectionné - dans une école de sumo
Le traitement qu'il subit n'est pas aussi inhumain qu'on aurait pu l'imaginer. Certes, il fait grossir ; mais on ne le gave pas comme une oie. Certes il doit livrer des combats ; mais l'entraînement ne ressemble pas à celui d'un Rocky. Le plus difficile, outre l'éloignement de ses êtres chers, semble pour cet adolescent mal dégrossi la promiscuité avec les autres membres de son écurie qui travaillent, mangent, dorment toujours ensemble.
L'honnêteté de ce documentaire est à la fois sa plus grande qualité et sa principale limite. Elle nous fait toucher du doigt la banalité ennuyeuse de la formation de ces champions : une bande de (gros) jeunes hommes au physique de poussahs asexués (on ne leur voit jamais de petites ni de petits ami(e)s), totalement dépourvus du moindre élan spirituel (là où on imaginait (à tort ?) que la pratique du sumo, comme celle du kung-fu, emportait une forme de spiritualité) et passant leur (rare) temps libre à jouer à des jeux vidéo.

Un documentaire très intéressant sur un monde qui m'était plutôt inconnu. Au delà de la présentation de la vie monotone et difficile d'une écurie de sumo, le film dresse le portrait d'un jeune adulte qui se cherche une place dans un pays plein de traditions et qui a du mal à gérer la pression de la réussite qui pèse sur ses épaules ...

Un documentaire poignant tant par ses images que par les valeurs qu'il véhicule. Il nous montre l'intérieur d'un monde masculin très fermé vu par les yeux d'une femme, ce qui lui donne une dimension d'une sensibilité rare. Un documentaire où l'on ne s'ennuie vraiment pas. Je le conseille vivement.

Super film ! Image esthétique, bande originale envoûtante, personnages attachants. "Tu seras sumo" est une histoire touchante d'un monde qui m'était jusqu'alors inconnu. A voir sans modération