"Le géant de fer" n'est pas un dessin animé classable avec les autres. Il joue dans une toute autre catégorie. En effet, construit comme un véritable film, il s'agit d'une œuvre aboutie du début à la fin, proposant une multitude de thématiques qui rappelle à bien des égards les chefs d'œuvre de Steven Spielberg. Véritable bijou d'animation, ce film vous transportera très loin et, à de nombreuses occasions, vous ramènera inexorablement à votre plus tendre enfance. On s'attache à tous les personnages, chacun trouvant sa place. Cet alien bâti de fer se lie d'amitié avec un jeune enfant solitaire. Brad Bird va à l'essentiel, en toute simplicité, tout en développant l'intrigue avec une rareté déconcertante dans le style. Les humains, contre toue attente, ne sont pas pointés du doigt comme les plus hostiles citoyens de l'univers, et au contraire semblent gagnés davantage par la curiosité que par la peur. Seul l'un d'entre eux, porte parole d'une armée en attente de pulvérisation massive, va à l'encontre de toute morale et décide de décimer cette fraternité improbable qui demeure à l'abri de multiples épreuves. Mélangeant les genres, Bird intègre une enquête d'investigation, des interrogatoires musclés, mais surtout une complicité sans faille. Développant son intrigue en émerveillant le spectateur par son esthétisme, son animation, son intelligence et sa profondeur, « Le géant de fer » inscrit une grande page dans l’histoire du cinéma de genre. Quant à la musique, loin des violons larmoyants où tout est fait pour faire succomber le public et l’attirer dans une sensiblerie souvent naïve, elle colle parfaitement aux images et se répercute sur l’ambiance générale de l’œuvre. Comme de douces notes en fond, ces tonalités apaisent et créent une atmosphère unique propice à la magie emplie de simplicité. Le message est formidable, certes pas des plus originaux, mais est raconté d’une manière remarquable. A aucun moment l’ennui ou la lassitude ne viennent altérer la mécanique de l’œuvre, si bien que l’on trouve au final le temps trop court. « Le géant de fer » n’a pas besoin d’éloges, ni d’artifices pour immerger ses admirateurs. Non, il se suffit à lui-même par son efficacité à narrer un conte enchanteur, à mille lieux de la violence contemporaine. La seule et unique chose dont le film a besoin, au fond, c’est un public qui s’y identifiera. Et en cela, nul doute que nous sommes très, très, très nombreux. Fait de fer, mais avec un cœur et une âme, le géant vous passionnera.