"Invincible" est déjà un titre qui bien sûr va comme un gant à ce personnage légendaire, mais finalement aussi à ce film, très américain dans l'esprit et dans la forme, en semblant quasiment inébranlable dans sa réalisation.
Angelina Jolie a réalisé du solide, du concret avec ce film choc et bien formaté Hollywood qui sans être inintéressant, a tout du classique film de narration un peu trop sage, propre et scolaire...
En effet, le récit très linéaire et très studieux, n'oublie rien de la vie de Louie Zamperini, de l'enfant presque délinquant qu'il était à sa libération en héros...
Son portrait est brossé avec application, nous retraçant son parcours douloureux, de ce canot en perdition durant de nombreux jours, jusqu'à cette captivité où il sera le souffre-douleur d'un geôlier japonais, pervers et violent !
Comme si un malheur en appelait un autre...
On suit donc le destin de ce coureur olympique assez bien interprété par Jack O'Connel, avec intérêt, tant les embûches, la douleur physique et psychologique s'abattent sur lui sans cesse, alors qu'il se relève encore et encore.
Et curieusement, j'ai eu l'impression de ne pas être emporté, touché, impliqué à cause du manque de sensibilité évident.
Car tout est tellement bien décrit, soigné, qu'on ne ressent pas grand chose face à l'horreur, pourtant bien présente et montrée que vivent ses prisonniers résignés.
Tout en étant une très belle peinture, trop belle et trop léchée, comportant des images bien cadrées aux couleurs douces et chatoyantes, ce film est d'un esthétisme si soigné et recherché, que ça en devient à la limite dérangeant, à l'image de tous ces prisonniers humiliés, avilis, sales mais étrangement toujours très beaux à la coupe de cheveux impeccable...
Personnellement, cette représentation avec tous ces stéréotypes nuit au film et m'a dérangé, en créant un vide ou tout au moins une absence de profondeur et d'émotion pourtant indispensable, comme si la dimension dramatique avait été mise de côté, au profit du récit que rien ne doit venir perturber !
Malgré tout ce film reste à voir pour le jeu des acteurs, l'apport personnel que l'on pourra tirer de cette histoire, entièrement en l'honneur de Louie Zamperini, alors que son compagnon d'infortune Russell Allen Phillips, aura traversé le même calvaire sans connaître toute cette reconnaissance. La seule différence étant qu'il n'était pas ce sportif olympique connu !
À méditer...