Quel foin il y a eu autour de ce film. Peut-être pas si on ne s'intéresse pas trop au cinéma mais j'ai même vu Angelina Jolie chez Michel Drucker un dimanche après-midi (non je ne regarde pas Michel Drucker le dimanche après-midi).
Egalement pas mal pressenti pour recevoir quelques petites statuettes, j'étais curieux vis à vis de ce film, notamment car cela fait toujours bizarre de voir une personne passer du statut d'actrice à réalisatrice, même si celui-ci est son deuxième mais je n'ai pas vu "Au pays du sang et du miel".
Unbroken est étrangement construit, et c'est l'un des principaux reproches que j'ai à faire au film, les scènes de torture et sont trop longues alors que les scènes développant Louie passent trop vite. Résultat, on comprends bien qui il est, on cerne rapidement ses traits de caractère mais on a du mal à s'attacher à lui et donc à rentrer en empathie durant ses souffrances.
Du coup, en ressort un long-métrage intéressant, mais sur la guerre, et non sur le personnage qui devait être développé en lui-même, et malheureusement, des films sur la guerre, ce n'est pas le premier.
Celui-ci diffuse des bons messages, notamment à la fin sur l'esprit et le changement de moralité des gens entre le "pendant" et l'"après". On admire le courage du protagoniste, on découvre la situation dans laquelle pouvait se trouver les prisonniers de guerre à l'époque, mais en se sentant extérieur à tout ça, chose dommage.
Au delà de tout ça, les acteurs sont bons, sans être absolument transcendants, avec un petit bémol pour le chanteur Miyavi, dont acteur n'est pas le métier, et qui a tendance à surjouer dans pas mal de scènes. On saisit bien que cet antihéros a des soucis à régler avec lui-même et que c'est un frustré de la vie, mais les mimiques faciales sont par moment beaucoup trop poussées pour être crédibles.
Pour le reste, le film passe plutôt vite, malgré le mauvais équilibrage de l'action, des flash-backs et autre, et c'est plutôt du bon boulot, avec des plans assez léchés et un très beau jeu d'ombres au Pays du soleil levant (couchant en l'occurrence). Un petit reproche tout de même, avec l'expérience du cinéma qu'à cette femme et l'engagement qu'elle a l'air de mettre dans chacun de ses projets comme dans sa vie, j'ai du mal à réaliser qu'elle n'ait pas remarqué que ses fonds verts étaient plutôt flagrants. Il y en a un ou deux lors des scènes de naufrage et un énorme durant la phase au Japon qui ne passent pas inaperçu même avec ma vue de taupe binoclarde.
Je suis un peu mauvaise langue mais Invincible est un bon film, avec pas mal de défauts dont le principal et le manque d'affection que l'on éprouve pour Louie, mais qui reste intéressant pour replonger dans l'atrocité de la guerre, chose que Fury faisait tout de même un peu mieux l'an passé.