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norman06
345 abonnés
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3,0
Publiée le 22 février 2016
Honnête transposition d'une célèbre affaire humanitaire et judiciaire, le film de J. Lafosse frappe par sa sobriété et son scénario nuancé mais paraîtra un brin terne pour qui avait apprécié ses œuvres précédentes, plus fortes.
Aucune empathie avec le personnage principal qu'on ne comprend pas. Il énerve. D'autant plus que le comédien prend toute l'energie de jeu de ses partenaires, c'est insupportable. Les rôles secondaires n'ont rien à défendre. Aucune cohérence de découpage, de mise en scène. C'est un travail bâclé. Dommage.
Aide aux plus démunis pour une vie meilleure ou simple trafic d’enfants pour le simple caprice des plus riches ? Les Chevaliers Blancs nous plonge au cœur d’une pseudo ONG « Move for Kids », qui sans agrément part à la recherche d’orphelins dans un pays d’Afrique dévasté par la guerre pour les expatrier dans des familles françaises. La position de Joachim Lafosse navigue entre l’approbation et la dénonciation. On ne sait pas trop s’il cherche à avoir un ton neutre où s’il s’est mal exprimé sur son opinion. Au moins, le spectateur pourra interpréter par lui-même l’acte de cette association. Si on l’a vu dans des rôles meilleurs Vincent Lindon est juste. C’est surtout Louise Bourgoin et Valérie Donzelli qui apparaissent ici sans artifice et pleinement sincères dans le rôle qui leur a été attribuée. Les Chevaliers Blancs est un film sensible qui ouvre à la réflexion, mais nous gardons une certaine retenue à ne pas savoir ce que pensent les scénaristes du film. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
D'un point de vue strictement cinématographique (et personnel puisque je ne suis pas critique ni spécialiste), j'ai été déçue. Le rythme est vraiment inégal, déstructuré. On se demande un peu où tout cela va mener et nous laisse un peu sur notre faim. Je m'attendais à une plus grande exploitation des thématiques de la partialité des ONG, de l'honnêteté des relations Nord / Sud etc... A mon sens ce n'est pas u mauvais film du tout mais il m'a surprise (et pas forcément dans le sens positif du terme)
C’est une affaire qui a eu un retentissement médiatique incroyable ; l’association L’arche de Zoé avait sans le vouloir fait la une des journaux à la fin de l’année 2007. Leur intention initial était pourtant noble puisqu’il s’agissait de trouver une famille à de jeunes enfants orphelins mais dans les faits cela s’est vite mué en naufrage avant de créer un véritable incident diplomatique. Le réalisateur Joachim Lafosse s'inspire donc de cet événement dramatique avec un long-métrage prenant du début à la fin et bénéficiant en plus d’un impeccable casting de Vincent Lindon à Valérie Donzelli en passant par Reda Kateb. Les chevaliers blancs est tout simplement un excellent film dont il serait dommage de passer à côté !
Tout en retenue sur un sujet où ça aurait pu assez vite « déraper », Joachim Lafosse parvient à dresser un portrait relativement neutre car très ambigu de personnes dont les motivations profondes sont assez compliquées à cerner. Il est en plus servi par une interprétation de qualité, avec, notamment un vincent Lindon toujours très juste.
(...) Jacques (Vincent Lindon) est un avocat du droit d'ingérence. Les autorités locales sont toujours mises de côté : c'est Jacques qui fait la loi, pour faire le bien des gens malgré eux, accompagné par son groupe qui chante en cœur le "Ce n'est rien" de Julien Clerc dans la chaleur du soir. Eh bien non, ce n'est par rien de croire qu'on peut disposer des gens et des enfants comme on l'entend, ce n'est pas rien d'arrêter de penser pour que tout se déroule comme ce fut prévu au fond de son Landernau de départ. Pour ceux qui en douteraient encore, ce film est un bon antidote.
Sujet intéressant, ou comment une mission humanitaire partant des meilleures intentions du monde peut terminer en cauchemar absolu. Sans être aussi captivant qu'on aurait pu espérer (quelques poses superflues, le rôle précis de chaque personnage pas toujours bien expliqué, le contexte global manquant parfois lui aussi d'informations), Joachim Lafosse (déjà auteur du très bon « A perdre la raison ») trouve un bel équilibre entre réflexion sincère et spectacle un minimum grand public, l'ennui étant globalement absent. Aucun membre n'est ainsi idéalisé, les différentes prises de position échappant globalement à la caricature, chacun ayant un rôle concret à jouer dans l'histoire sans se contenter d'une posture, l'homogénéité des comédiens étant également à signaler, le trio Vincent Lindon - Louise Bourgoin - Valérie Donzelli étant notamment impeccable. Il y a un vrai travail d'immersion, mettant en évidence tous les dangers et désillusions auxquels on ne pense pas forcément, et où l'on se rend compte que l'argent est tout aussi essentiel qu'ailleurs pour parvenir à ses fins... Cela aurait peut-être encore gagné en complexité et en ambiguïté concernant les différents protagonistes spoiler: (globalement, difficile de leur reprocher quoi que ce soit de concret, si ce n'est certains mensonges les enfonçant plus qu'autre chose) , mais à l'image de sa spoiler: très douloureuse scène finale , « Les Chevaliers blancs » raconte avec talent et humanité une histoire sur des questions terriblement d'actualité : un bon film.
Joaquim Lafosse est un réalisateur à part. Habitué au huis-clos mettant à mal ses protagonistes, il reprend aujourd’hui l’affaire de l’Arche de Zoé. En 2007, une association humanitaire française avait essayé de faire sortir une centaine d’enfants soi-disant orphelins pour les placer en France dans des familles d’accueil. Si Les Chevaliers blancs évoluent dans un monde ouvert, les ressentis du huis-clos demeurent : claustrophobie, absence de recul, sensations de vertige.
Quel film hybride que ces Chevaliers blancs. Sans véritable scénario et découpage net de séquences, la narration place le spectateur en totale immersion. De nombreux plans contemplatifs soulignant l’immuabilité des personnages le positionnent dans une ambiance étouffante. Doublée d’une photographie légèrement orangée, l’espace dans lequel ils évoluent paraît différent, étranger, comme si nous n’avions encore jamais foulé ces terres. Ces ressentis, très troublants, nous mettent dans une situation inconfortable. Procédé désormais connu chez Lafosse, ce dernier bouscule le public en le retranchant dans ses principes et son éthique. Déjà avec Perdre à la raison, la déliquescence de son personnage (femme ayant commis trois infanticides) transpirait du cadre pour finir par déborder sur nous.
Le contenu des Chevaliers blancs est en somme tout aussi troublant que son enveloppe. Il se dégage de ce thème une étrange fascination qui accentuera le mal être de l’assistance. Plus le récit progresse, moins nous sommes sûrs de la pertinence de ces actes humanitaires. L’argent, la pression des futurs parents adoptifs et l’objectif qu’ils doivent atteindre semblent pourrir le geste (plein de bonté) qu’ils veulent accomplir. Mais comment les blâmer ? Puisque la majorité des gens ne fait rien, une poignée d’hommes et de femmes se souillent les mains pour faire ce sale travail.
L’intérêt du film réside enfin dans la neutralité de son message. Sans juger, Lafosse expose les faits avec sa caméra embarquée, tel un documenteur. Le rôle de Donzelli (interprétant une journaliste payée pour filmer ce qu’elle voit) est certainement le plus fondamental. Il symbolise à lui-seul tout le dilemme irrésoluble du film. Que doit-on montrer et quelle est la puissance des images face à cette mission humanitaire ? Par essence polémique, Les Chevaliers blancs est une œuvre qui invite au débat, et qui n’a pas fini de faire parler de lui.
Le cinéma de Joachim Lafosse a quelque chose de froid et d'intrigant.
On ne sait jamais trop quoi penser de ce qu'il nous montre : faut-il prendre les choses au premier ou au deuxième, voire troisième degré ?
De ce tableau très réaliste de ce que fut l'épopée picaresque et ridicule de l'Arche de Zoé, on ne sait pas exactement quoi retenir. Peut-être simplement cette évidence : la détermination n'a pas besoin d'être malhonnête pour être dangereuse, il lui suffit d'être stupide.
Le point faible du film est de ne pas ménager assez de suspense sur la motivation des uns et des autres, les cartes sont trop rapidement abattues dans un contexte qui nécessiterait (encore) plus de subtilité machiavélique dans l'écriture du scénario.
Le point du fort du film est de placer Vincent Lindon, icone de l'intransigeance morale depuis La loi du marché, dans la position amigüe de celui qui se trompe de combat.
Au final, malgré ses indéniables qualités de mise en scène, il n'est pas naturel de conseiller sans états d'âme la vision des Chevalier blancs : à vous de voir.
Je n'ai pas su accrocher à ce film. Vincent Lindon prend énormément de place, c'est voulu, mais je trouve que cela empêche beaucoup trop les différents protagonistes de s'exprimer et donc de donner de la matière à l'histoire. De plus, le film s'arrête au moment où il aurait du commencer. Pour résumer, cette heure cinquante m'a paru 3 heures et aurait pu être résumer en 45 minutes, il aurait été bien plus intéressant de travailler sur l'avant et l'après.
que dires de ce film documentaire, ben pas grand chose pour ma part. un bon début mais après 45 minutes passées cela devient lassant voir très ennuyant car trop de scènes répétitives sans apporter de l 'émotion aux personnages (seul exception passe encore "vincent lindon"). donc, très déçu il est très rare depuis presque 10 ans que je vais régulièrement au ciné que je dises que ce fut une grosse perte de temps perdu pour moi.
Je ne sais pas trop quoi penser de ce que j'ai vu. D'abord l'impression de revoir trois ou quatre fois les mêmes scènes. On va voir le chef du village qui ne veut pas donner les enfants, mais qui demande de l'argent. On est au camp et on se dispute pour savoir si ce que l'on fait est bien ou pas. Le spectateur n'arrive d'ailleurs pas lui-même à savoir ce qu'il doit penser des personnages. Toute cette ambiguïté est peut-être volontaire de la part du réalisateur... [...] Seul Vincent Lindon (comme toujours, finalement) parvient à donner un réel poids à son personnage. Lire ma critique complète :
L'image souvent très belle, la direction d'acteurs irréprochable, alliant rigueur et naturel, confèrent à cette histoire bien connue de l'Arche de Zoé une dimension qui dépasse le simple récit des faits. le film nous interpelle, nous, violemment, et s'il va de soi qu'on ne peut approuver la démarche des ces apprentis-humanitaires, l'affrontement entre les partis en présence nous renvoie à nos propres questions. Plus facile d'envoyer un chèque pour soulager sa conscience que de s'engager physiquement à sauver des enfants. Mais en même temps, cette ingérence a quelque chose de profondément insupportable: impossible de ne pas y sentir les relents nauséabonds d'un néocolonialisme de la bonne conscience: ces blancs viennent quand même se servir en Afrique pour combler les manques de parents occidentaux en mal d'enfants! ils veulent les sauver, c'est vrai aussi, et prennent de grands risques personnels pour y parvenir, mais ils mentent pour les voler et finissent pas fermer les yeux sur le fait que peut être, loin d'être orphelins, ces enfants sont enlevés à leurs parents comme des marchandises vendues, au profit d'intermédiaires ou tout simplement pour cause de misère. Ce film pose, au delà de l'actualité, la terrible question de l'action: la fin justifie t'elle tous les moyens et certains moyens ne dissimulent-ils pas des intentions dont la pureté est suspecte? La fameuse question "des mains sales" pour reprendre le titre d'une pièce de Sartre.