Votre avis sur Haewon et les hommes ?

7 critiques spectateurs

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anonyme
Un visiteur
3,5
Publiée le 18 août 2019
Haewon et les hommes est un joli film qui convoque Rohmer, ses longs plans, ses héros bavards et statiques. On s'installe progressivement dans une durée qui s'étire pour mieux nous laisser observer les incompréhensions et les embarras dont sont faits les divers tête-à-tête d'Haewon avec ses amis, sa mère et, surtout, avec les hommes. Le personnage principal, qu'on soupçonne avec mépris d'être métisse (le titre original signifie littéralement "Haewon fille de personne"), est aussi introverti que fantasque. Quand elle s'étonne que des gens laissent leurs mégots allumés après les avoir jetés, Haewon résume son propre caractère, celui d'une jeune fille qui s'efforce tant bien que mal d'aller de l'avant en laissant derrière elle le passé, le poids des filiations et des responsabilités. Le résultat de cette quête permanente est un mélange de mélancolie et de fantaisie que le personnage communique au film lui-même, dont chaque scène semble se plier aux caprices de son héroïne, qu'elle décide brusquement de courir, de crier, ou qu'elle s'éclipse, saoule, d'un dîner entre amis. Le caprice ultime d'Haewon, c'est peut-être le rêve d'un quotidien teinté de magie, qui affleure par moments dans le film. Quand un étranger fait apparaître un taxi par la force de la pensée ou que Jane Birkin apparaît soudain dans son propre rôle pour disparaître tout aussi soudainement, on pressent la forme que pourrait prendre ce quotidien, léger, incohérent, presque absurde, auquel aspire cette "fille de personne".
Critique détaillée: https://www.espace-critique.fr/critique-haewon-et-les-hommes/
3,5
Publiée le 17 octobre 2016
Une jeune étudiante voit sa mère partir au Canada et entretient une relation avec un de ses professeurs : c'est cette crise affective que met en scène Hong Sang-soo dans "Haewon et les hommes", film qui mise avant tout sur des situations incongrues et gênantes afin que les personnages révèlent leurs sentiments les plus forts, empreints d'une vérité amère et inavouable. Ne reculant jamais devant les situations les plus dramatiques (les scènes de rupture) qui procurent une émotion palpable, le film maintient toutefois une douceur et une drôlerie qui désamorcent la tension envahissant Haewon. Cette façon d'alterner de façon imprévisible le chaud et le froid, le sérieux et la légèreté met le spectateur dans une situation d'inconfort assez rare au cinéma et fait éprouver des sensations très contradictoires, provoquées aussi par le brouillage habile entre rêve et réalité qui rend la perception que Haewon a du monde qui l'entoure instable et complexe. "Haewon et les hommes" est un film touchant, qui vaut pour la précision de son écriture et d'une mise en scène jamais intimidante, modeste dans son approche des personnages et à la hauteur de ses ambitions formelles.
4,0
Publiée le 25 juillet 2019
Deuxième film de Hong Sang-soo que je vois et franchement c'est vraiment bien. J'aime beaucoup son style. Ici il n'y a pas de précipitation, on prend le temps d'installer les personnages, les situations. La mise en scène est posée et ça donne beaucoup de vie à l'ensemble. Je m'explique, on a une longue séquence où Haewon et son amant sont dans un restaurant avec d'autres étudiants. C'est un plan séquence, la caméra ne bouge quasiment pas et on a la scène qui se déroule devant nos yeux, sans champ contre champ, tous les personnages sont dans le cadre et mine de rien on voit les réactions de tous, comment se distribue la parole et même les personnages les plus taciturnes ont ainsi une réelle existence. Je trouve ça génial.

Puis mine de rien il arrive à sublimer quelques passages comme lorsqu'ils vont à un fort, que l'amant décide de faire écouter du Beethoven, le son n'est pas très bon, mais la simplicité du cadre, le fait que les deux personnages soient assis là, calmement, à se parler... C'est très beau, il n'y a rien besoin de plus, rien besoin de moins, on comprend ce qui se joue dans la scène. Et surtout encore une fois ça permet de voir le jeu des acteurs... et ils sont tous excellents.

Après bien sûr dans ce film là, il y a les rêves... j'avoue que ça m'a un peu perdu la fin, c'est tellement brutal... mais aussi tellement logique... Il y a un petit côté ludique où on se fait manipuler par HSS, comme Haewon se fait avoir par ses fantasmes...

Très agréable ! J'en verrai d'autres.
2,0
Publiée le 15 septembre 2024
Les tourments amoureux charmants mais guère passionnants d’une jeune femme indécise en quête de bonheur.
1,0
Publiée le 27 septembre 2020
Quelle dommage que les films Coréens soit toujours aussi ennuyeux. Une fois de plus le réalisateur explore les thèmes familiers des relations humaines et de la romance, en se concentrant cette fois sur une relation élève et enseignant. Cela a déjà été fait et même les acteurs sont aux abonnés absents et sont ici pour une autre perte de temps fatiguée. Haewon et les hommes est un film qui teste votre patience. Un film dans lequel absolument rien ne se passe à part des personnages ennuyeux et sans intérêt qui se déplacent et déplorent leur destin. La seule chose qu'il y a dans ce film est un beau morceau de musique de Beethoven qui est joué tout au long de la production. Voilà un bon remède contre l'insomnie...
4,0
Publiée le 10 septembre 2016
La petite musique de Hong Sang-Soo prend dans ce nouvel opus une tonalité plus sombre, sans doute parce que l’habituelle lâcheté des hommes est cette fois vécue par un protagoniste féminin, et donc d’avantage subie, moins diluée dans une errance plus large. « Haewon et les hommes » n’a pas perdu pour autant la dimension ludique chère au cinéaste, avec ses rencontres incongrues (Jane Birkin !) et ses dérapages intempestifs, mais les dissonances sont plus prononcées que d’habitude (la violence du professeur à l’égard de l’héroïne, la médisance des étudiants,…) et si le récit se teinte d’onirisme, il prend peu à peu l’aspect d’un mauvais rêve. Cette amertume, plus incisive que d’habitude, ne rend que plus poignant ce magnifique portrait de femme.
3,0
Publiée le 2 août 2019
es ce qu'on peut faire des grands films sur des choses anodines? En voyant certains films de Rohmer ou d'Ozu, je dirais que oui mais je ne peux m'empêcher de penser que Hong Sangsoo fait des films un peu anodins sur des choses anodines.
Ayant vu plusieurs films de lui, je suis plusieurs années après incapable de me rappeler quelle histoire correspond à quel titre de ses films ni de toute façon de me rappeler de quoi parlait ses films.( les uns se confondant aux autres ).
Avec cependant la nuance importante que j'ai quand même du plaisir à voir sur le moment ses films même si je les oublie complètement peu de temps après.
Ce qui me fait dire que Hong Sangsoo est un véritable auteur qui fait des films aussi fragiles que des bulles de savon.
Captant une certaine réalité ordinaire ( que ce soit les mêmes décors urbains tout au long du film filmés sous des angles différents que le comportement flottant des personnages qui n'ont pas un caractère bien délimité et déambulent sans but précis) Hong Sangsoo nous refait un peu toujours le même film comme s'il faisait des gammes toujours sur la même partition ( constituée de variations infinies sur le thème le plus ambivalent et indéfinissable qui soit à savoir l’amour)
On y retrouve à chaque fois les mêmes ingrédients tels qu'un humour désenchanté, des chassés croisés faites de petits mensonges ou de lâchetés mais aussi de petits moments de grâce fugitifs, des petits riens qui font qu'au final rien n'aboutira mais peu importe car Haewon a encore toute la vie devant elle et aura l'occasion de rencontrer d'autres hommes et nous de retrouver à peu près les même types de personnages dans les films suivants de Hong Sangsoo ( qu'on regardera avec le même plaisir un peu léger mais réel en étant content de retrouver la même petite musique en terrain déjà connu ).
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