Des histoires différentes, mais les femmes sont à l'honneur sur le grand écran.
C'est bien ainsi.
Après, entre autres, Catherine Deneuve devant la caméra d'Emmanuelle Bercot, Karin Viard dans le film de Solveig Anspach, Luminita Gheorghiu dans celui de Călin Peter Netzer ou la formidable Judi Dench dans Philomena, voilà aujourd'hui la magnifique et talentueuse actrice Chilienne, Paulina García.
Une grande découverte en ce qui me concerne. Gloria ou la vie à soixante ans.
Divorcée, deux enfants adultes, et seule, elle mène sa vie entre soirées dansantes, quelques amis, beaucoup de fumée et de bonnes rasades d'alcool. Plus encore, avec une savoureuse réunion familiale à l'occasion de l'anniversaire de son fils.
Du début, à la fin du film, la caméra de Sebastián Lelio s'accroche à son parcours de femme seule, mais pas solitaire, avec une grande finesse. Beaucoup de pudeur aussi, dans les quelques scènes, où le réalisateur n'hésite pas à dévoiler l'entière nudité de son actrice.
Gloria chante, souvent. Dans sa voiture, dans son intimité, aussi, sur des airs populaires. Est-ce pour meubler un silence assourdissant ? Une rencontre enfin, et des présentations officielles.
C'est une femme gaie, toujours souriante, ou presque, un regard pétillant mis en valeur par une paire de lunettes savamment choisie, une femme d'une grande délicatesse aussi. Une de celle qui n'a pas besoin de rassembler les canons de la beauté, tels que définis par les diktats de notre époque, pour en être pas moins belle.
Elle plus que ça. Vivante ! L'amie idéale.
Et pourtant, dans son histoire, la lâcheté sera au rendez-vous.
Cette histoire toute simple m'a ému. Le talent, le charisme et la simplicité de Pauline Garcia, y sont pour beaucoup. Voilà un Ours d'argent, récompense de la meilleure actrice, largement mérité à lors de la dernière Berlinale.