Le premier Alien est pour moi un des films qui m'a le plus marqué, et au delà d'un des plus grands chefs d'oeuvre de science fiction, un des plus grand films qu'il m'ait été donné de voir.
Envisager une suite était quasiment inévitable, mais je pense que si j'avais eu l'age requis à l'époque, j'aurais douté des capacités de James Cameron à offrir une continuité potable à l'oeuvre de Ridley Scott. Ça me parait étrange même de dire ça alors que ce film, Aliens Le Retour est, d'un point de vu strictement subjectif et totalement affectif, presque un chouïa au dessus de l'oeuvre d'origine. Je dis ça parce que ce fut une de mes premières VHS et que bien avant d'acquérir Le 8ème passager et de pouvoir le voir à nouveau pour redonner vie à tous ces souvenirs que j'en gardais, j'ai vu, vu, vu et revu ce second opus de la saga d'Ellen Ripley face aux xenomorphs hostiles, griffus et aux dentiers multiples. Je ne m'en lassais pas et revivais chacune des scènes avec la même intensité en m'enfermant dans le noir pour profiter de cette atmosphère propre d'une façon étrangement commune à Ridley Scott et à James Cameron.
Tout comme pour parler du 8ème passager, je n'ai que peu de choses à dire en tant que critique, ce sont pour moi deux films absolument parfaits et indémodables dans leur genre, le deuxième prolongeant le premier en privilégiant le coté "action - punchy" voir un brin jeu vidéo à la Doomlike, pour l'amputer légèrement de la dimension huis-clos oppressant du chef d'oeuvre de Scott. Mais Cameron ne se contente pas de ça, il garde "l'esprit" et "l'atmosphère" Alien dans un respect total, ouvrant le huis-clos vers une déambulation de rats traqués dans des couloirs sombres et humides, inhospitaliers et anxiogènes, un labyrinthe mortel dont le minotaure s'avère être une des plus grandes réalisations en matière d'effets spéciaux animatroniques que le cinéma nous ait offert, ainsi qu'une icone de plus et désormais "inaliénable" de l'univers Alien : La Reine Alien. Véritable chef d'oeuvre d'élaboration des studios Stan Winston, ce monstre de 1986 n'a pas pris une ride et, bien au contraire gagne en charme avec le temps.
James Cameron installe sa marque de fabrique après son Terminator de 1984 comme le réalisateur génie de l'incroyable au visuel époustouflant tout en prolongeant l'oeuvre de Ridley Scott sans l'entamer. Il lui offre sa patte et ses petits rajouts, avec un brin de plus dans la mythologie Alien, ouvrant des perspectives à cet univers si riche, et surtout, permet au personnage d'Ellen Ripley de s'affirmer réellement dans une dimension réelle de femme guerrière obstiné et prête à tout, gardant autant de hargne pour sauver sa vie que pour la risquer, encore une fois magnifiquement interprétée par une Sigourney Weaver absolument parfaite.
Une continuité. Ces deux films relativement différent sans l'être réellement s’enchaînent à merveille, l'un étant le complément de l'autre et inversement.
Chef d'oeuvre.