Il y a 2 jours je redécouvre Aliens le retour et très franchement je trouve que cette saga Alien est fascinante et prenante. L'histoire n'est pas très compliquée: 57 ans après avoir hiberné et dérivé dans l'espace Ellen Ripley est retrouvé par la Weyland Compagny et condamnée par cette société en se faisant retirer son permis de vol. Pendant ce temps, une colonie humaine s'est installée sur la planète LV426 mais très vite la colonie ne donne plus signe de vie; connaissant la planète car unique survivante du Nostromo, Ellen Ripley retourne sur la maudite planète accompagnée d'un peloton de marines. Le cauchemar va recommencer.
"2ème film" de James Cameron, Aliens le retour se démarque du 1er Alien pour avoir inscrit cette suite au panthéon des meilleurs films de science fiction, des meilleurs suite et des meilleurs films. James Cameron reprend les meilleures idées de Alien pour les améliorer. Ainsi Ellen Ripley prend une dimension beaucoup plus combattante et déterminée (idée renforcée par le lien très fort qu'elle a tissé avec la petite Newt) qui fait penser à une certaine Sarah Connor (idée renforcée par la présence des potes de Cameron Lance Henriksen et Michael Biehn), rejoignant sans problème le top 10 des héros les plus charismatiques et marquant du cinéma. Bien sûr l'interprétation habitée de Sigourney Weaver (nommée dans la catégorie meilleure actrice en 1987) y est pour quelque chose mais cette évolution du personnage est à mettre aussi sur le compte du réalisateur de Terminator. Rédigeant un scénario pointilleux et émotionnel ne négligeant pas l'aspect humain et dramatique de son histoire, car James Cameron s'était interdit de faire un remake de Alien, de plus il développe l'univers l'univers du film précédent tout en y apportant des idées qui font encore mouche aujourd'hui sur le public et dont le travail n'a jamais été égalé.
Cameron décide de livrer un film de guerre émotionnel où tous les actes sont dictés par le coeur et la logique (certainement par vengeance étant donné qu'il a été évincé de la production de Rambo 2) et non par le profit; et de ce fait le spectateur a plus de sympathie pour des personnages armés mais capable de sentiments (comme le caporal Hicks) que pour une pourriture d'industriel (Burke, un nom qui veut tout dire).
Bien sûr l'aspect horrifique du film n'est pas négligé, il est même renforcé: dans le film de Ridley Scott, il s'agissait de personnes normales donc vulnérables, mais dans le film de James Cameron il s'agit de soldats expérimentés (machines à tuer) confrontés à un ennemi supérieur en nombre, en efficacité, en dangerosité (vraies machines à tuer) et le fait de se retrouver face à l'inconcevable renforce cette terreur. Dans le director's cut, il était montré des tourelles autonomes tirant sur les aliens, dans ces scènes inédites tout était dit: l'a technologie ne peut rien contre l'efficacité d'une vraie machine à tuer sans état d'âme. Mais face à ces créatures, Cameron déploie des personnages à l'esprit noble qui vont survivre car ils refusent le défaitisme. La relation des personnages est au coeur de l'intrigue et plusieurs personnages s'adonnent presque à du théâtre shakespearien: Ellen Ripley face à Bishop (relation tendue), Ellen Ripley face à Hicks (relation quasi amoureuse) et Ellen Ripley face à Newt (relation mère fille), ces relations évoluent de manière logique mais sans amoindrir l'horreur de la situation, elles renforcent la sympathie du public pour ces personnages,
Pour ce qui est des personnages, Cameron ne fait pas de distinguo et les traite sur un pied d'égalité, donnant à chacun des personnages leur importance dans l'histoire. Mais il faut reconnaître que Bishop, Hicks et Newt sortent du lot car ils sont en contact direct avec Ripley. Bishop étant un personnage très intéressant car ambigu (renforcé par la gueule glauque de Lance Henriksen).
Les acteurs sont épatants: Sigourney Weaver est exceptionnelle, Michael Biehn donne une dimension humaine à son personnage, Lance Henriksen fait peur, Carrie Henn (unique rôle au cinéma) est une Connor à en devenir (jusqu'à Alien 3).
Niveau réalisation, James Cameron emprunte beaucoup aux cinéma de genre (action, horreur, guerre, science fiction). Commençant par une introduction où la technologie est omniprésente, pour ensuite laisser place à un déploiement militaire digne de ce nom (avec musique épique) pour passe à une ambiance claustrophobe rempli de monstre et pour finir dans un combat dantesque (le combat entre Ellen Ripley et la bitch). Cameron est aidé par un montage rythmé laissant parfois des temps morts pour ensuite frapper très fort avec des attaques terrifiantes ou des moments de pure angoisse (la rencontre avec la reine alien). Cameron est aussi le roi des astuces sur de nombreux points et par sa mise en scène réussit à obtenir des plans ingénieux (les aliens qui passent par les conduits d'aération par exemple). Et les effets spéciaux n'ont pas pris une ride. Aliens le retour est une BOMBE.