S'il a vieilli sur certains points, comme celui des costumes ou même de certaines situations qui paraissent maintenant un poil naïves, il faut admettre que l'adaptation du roman phare du genre de l'anticipation qu'est "Fahrenheit 451" est d'une rigueur technique impressionnante. La mise en scène de Truffaut y est (presque) brillante, la musique de Bernard Herrmann, en plus d'être très bonne en elle-même, est intelligemment utilisée, mais c'est tout particulièrement certains trucages, carrément bluffants, qui relèvent l'attention. Bon, sinon, le film est bien mené, sans temps mort, et dénonce habilement l'aliénation de l'Homme qui préfère le confort à une personnalité propre. Seulement une interrogation deumeure: se gaver d'un livre jusqu'à se priver de ses sentiments les plus forts est-il une véritable réponse à la froideur et l'inhumanité de la société? Peut-être faut-il voir dans cette fin assez inattendue la dénonciation de la recherche d'un absolu, mais c'est en tout cas plutôt maladroit... Dommage, c'était jusque là très bon.
Ayant beaucoup apprécié le livre, j'étais curieux de voir comment allait se débrouiller pour adapter à l'écran cet excellent livre (que je conseille énormément). Et bien c'est un peu une déception car le film fait trop daté alors que l'histoire est censé se passer dans le futur; la photographie est fade, la mise en scène a mal vieilli, idem pour les effets spéciaux de fin qui sont ratés comme ceux de Robocop 3. Néanmoins si je mets ce 3/5 c'est parce que c'était un exercice compliqué d'adapter un roman dystopique, ce n'est pas très facile. Truffaut y arrive bien, il a de bonnes idées, notamment avec la télévision ou certaines scènes. De plus, le film est globalement respecté même si il manque le personnage de Faber... Le célèbre cinéaste arrive parfaitement à faire passer le même message que Bradbury et la scène finale est assez belle
L’adaptation de la dystopie de Ray Bradbury est peut-être le film de François Truffaut le plus connu du grand-public - et le plus célèbre au niveau internationale - alors que le réalisateur, miné par un tournage dans une langue qu’il maîtrisait mal, par les relations conflictuelles avec son acteur principal et par l’impossibilité de réaliser précisément le film qu’il avait en tête, l’avait plus ou moins renié. Passé l’introduction, expliquée oralement d’une voix monocorde puisque plus personne ne sait lire dans cet univers, on retrouve assez peu d’idées de mise en scène audacieuses durant tout ce qui suivra. Tout le monde connaît aujourd’hui le concept de cette société de consommation amorphe dans laquelle les livres ont été interdits et les pompiers, chargés d’éliminer par le feu ces objets subversifs, 451 degrés Fahrenheit étant la température de combustion du papier. L’élément déclencheur du récit survient le jour où le pompier Montag, qui vivait jusque là sa morne existence sans se poser de questions, prend le risque de l’illégalité en ouvrant un livre. Peu intéressé par la science-fiction en tant que telle, Truffaut considérait “Fahrenheit� avant tout comme une fable qui délivrait un message fort : un vibrant plaidoyer en faveur de la lecture, certes (si, comme moi, vous êtes bibliothécaire, le roman a même dû vous être présenté au cours de vos études comme une sorte de Petit Livre Rouge ou de mythe fondateur du métier) mais aussi une charge virulente contre l’autoritarisme “bienveillant�, celui qui sous couvert d’apporter confort et sécurité à ses concitoyens, les prive de la possibilité la plus élémentaire de réfléchir et d’ouvrir leurs esprits. Cette réflexion reste encore aujourd’hui le principal atout du film qui, s’il se perd parfois en explications trop théoriques, reste très intéressant à suivre. En bon cinéaste de la Nouvelle Vague, Truffaut ne goûtait que fort peu l’imaginaire lié à la science-fiction futuriste et, en dehors des brèves images de la traque de Montag par ses collègues aux commandes de curieux jetpacks à hélices, l’environnement visuel reste strictement réaliste et contemporain de son époque. Cependant, avec le recul, la modernité architecturale et décorative telle qu’on l’imaginait dans les années 60 a si mal vieilli qu’elle cristallise la morosité déprimante qui sied à l’univers de Fahrenheit. On s’amusera aussi de ces quelques éléments anecdotiques sur lesquels le scénario avait vu juste sans le savoir, comme les écrans plats géants et la fascination pour la téléréalité.
Film d'anticipation, et comment. On y voit la lecture que l'on veut, mais Truffaut a dû déceler dans le roman d'origine une trace d'un futur pas si lointain. Pour son cinquième long métrage, il met de côté les histoires de cœur, pour déclarer sa flamme à la littérature. Il fait un film de propagande, dans un décor futuriste très iconique a l'écran. Un train de vie qui déraille, c'est le portait d'un soldat du feu qui mène sa rébellion. Le film a plutôt bien vieillit, et le studio Pinewood n'a pas ôté au cinéaste français sa débordante ingéniosité de mise en scène. Le plan séquence est préféré aux scènes découpées a n'en plus finir, et ça, c'est l'esprit nouvelle vague.
En fait, Fahrenheit 451 le film ne présente que peu d'intérêt. Hormis le fait qu'on peut supposé que Truffaut est apprécier le livre, on ne voit pas trop pourquoi il a décidé de l'adapter. Niveau mise en scène ou jeu d'acteur, rien d'exceptionnel. Tout l'intérêt du film réside en son scénario passionnant, tiré du livre. Fahrenheit 451 se regarde et on suit avec engouement l'histoire jusqu'au bout, mais ce film présente sans doute peu d'intérêt si l'on a lu le livre ou si on projette de le lire.
Roman d'anticipation devenu culte, Fahrenheit 451 place le lecteur dans une société futuriste et répressive où la lecture est devenue un crime contre l'humanité et la proie des pompiers qui ont pour mission de dénicher et de brûler tous les exemplaires possibles. Adapté au cinéma en 1966 par François Truffaut, le roman de Ray Bradbury a gardé ses éléments constitutifs mais s'éloigne régulièrement de l'histoire originelle emmenée ici par le duo d'acteurs Oskar Werner / Julie Christie. Celle-ci interprète deux rôles, celui de l'épouse de Montag, Linda et celui de Clarisse, la jeune femme qui va permettre au personnage principal de sortir de son aliénation mentale. spoiler: Plutôt que de jouer la surenchère technologique qui risquait du coup de subir la patine du temps, Truffaut privilégie un futur réaliste et réalisable en termes techniques, se concentrant exclusivement sur l'aspect répressif de la société ; se rapprochant du même coup du 1984 de George Orwell en insistant sur la main-mise des écrans-murs et sur la lobotomisation qu'ils exercent sur les habitants de la maison . Le cinéma de Truffault est riche d'idées, de trouvailles visuelles et sonores qui demeurent aujourd'hui encore d'une redoutable modernité. La grande réussite de ce film repose cependant en grande partie sur les épaules d'Oskar Werner, déjà à l'affiche du précédent film du réalisateur, Jules et Jim, qui livre une prestation impressionnante de sobriété, restituant bien la lente prise de conscience de son personnage. L'autre atout de ce film est son accord parfait avec les idées véhiculées par le roman de Bradbury qui sont d'ailleurs aujourd'hui on ne peut plus réelles à l'image du pouvoir d'abrutissement de la télévision, cet écran qui, dans notre société actuelle vide littéralement l'esprit des gens en les gavant d'images dénuées d'intérêts mais enclines à mieux contrôler leur esprit.spoiler: Dans le film de Truffaut, les murs-écrans poussent les habitants à traquer Montag, aujourd'hui un matraquage d'informations télévisuelles suffit à créer des animosités envers une catégorie de la population. Ce film qui a réconcilié le réalisateur avec la science-fiction comme il l'explique d'ailleurs dans les bonus, suffisamment fournis dans l'édition DVD. spoiler: Autre détail d'importance, le cinéaste a largement personnalisé l'histoire à travers notamment le choix des livres qui ont été brûlés, choisissant des œuvres célèbres mais aussi des auteurs qu'il apprécie ainsi que des revues françaises comme Les cahiers du cinéma. On peut aussi remarquer le clin d’œil à l'auteur à la fin du film lorsqu'un des 'Hommes-Livres" se présente comme étant Les chroniques martiennes de Ray Bradbury. Sans pouvoir rivaliser avec le livre, ce film réussit néanmoins son pari en évitant l'adaptation fidèle - que Bradbury jugeait d'ailleurs impossible - et en privilégiant une vision personnelle de l'histoire.
Assez passionnant, intéressant, mise en scène impeccable de Truffaut et acteurs formidables, un vrai régal même si Truffaut semble avoir mis un peu de son style au placard pour les yeux doux des producteurs. A voir.
Adaptation du célèbre roman de Ray Bradbury. Même si c'est loin d'être le meilleur film de Truffaut, Fahrenheit 451 se laisse regarder. On sent peut-être une influence de Hitchcock, jusqu'à avoir son compositeur. Le film a bien vieilli, mais ça ne choque pas, en revanche question mise en scène il est peut-être déjà plus juste. Si on nous décrit une société totalitaire qui se sert de l'absence de culture du peuple pour le dominer, l'ensemble manque malgré tout de force. Le message est présent, mais loin d'être aussi percutant que dans le livre. Ceci dit l'abrutissement par la télé-réalité et l'omniprésence des gadgets sensés faciliter notre vie, mais finalement nous rognant peu à peu notre liberté et notre esprit d'initiative, sont plutôt bien rendus. La fin est également vraiment intéressante. Du coup on pardonnera quelques longueurs.
Ayant adoré le bouquin chose rare pour moi je fut un peu déçu en voyant le film qui passe quelque moment mais globalement il suit bien l'histoire et reste très attirant, a voir pour le fan de SF comme 1984!!!
La tâche d'adapter le chef d'oeuvre éponyme de Bradbury n'était pas simple et pourtant, François Truffaut a réussi à capter l'essentiel du message du livre (déclin de la littérature au profit de la télévision ou plutôt la manipulation des images vs le pouvoir des mots) mais non sans quelques défauts majeurs : le manque d'intensité et le sentiment d'oppression que vive les personnages par rapport au roman sans parler de quelques changements pour le moins surprenants (disparition d'un personnage clé et le fameux Limier robot). Un bon film quoique inférieur à l'oeuvre originale!!
Tout au long du film on ressent à quel point la vie des gens qui vivent dans cette société doit être pénible. Ce que dit le capitaine à propos des livres est marrant, même si ça ne justifie rien.
Quelques plans et des idées intéressantes qui en font un plutôt bon film, mais une drôle d'adaptation. Le mot "adaptation" est le juste mot : le film a adapté le livre et tout le propos intemporel pour en faire quelque chose de figé : comme un film qui se fige sur sa pellicule. Ce film fige le propos d'un livre qui ne peut pas se figer. Il vulgarise Bradbury, sous-traduit ce qu'il dit. Il garde la forme mais brûle le fond. Il fait d'un livre à nuance un monde qui n'est pas nuancé, et je trouve qu'il dessert complètement le propos du livre. Je suis déçue
Adaptation du roman phare de Ray Bradbury, François Truffaut était certainement l’un des réalisateurs français les plus aptes à adapter celui-ci sur grand écran, du fait de son amour inconditionnel pour la littérature. « Fahrenheit 451″ est un roman d’anticipation nous plaçant dans une époque futuriste dans laquelle la lecture est formellement interdite. Le protagoniste Guy Montag appartient à cette brigade de pompiers chargée de faire disparaître l’existence de la littérature. Jusqu’à ce que Montag lui même en arrive à transgresser les règles, cherchant à découvrir ce qui se cache derrière ces livres. Film OVNI, en marge de la filmographie de Truffaut, « Fahrenheit 451″ se révèle être une adaptation des plus fidèles, retranscrivant parfaitement l’ambiance, atmosphère générale du roman. Décors et images avant-gardistes viennent parsemer le film, relatant une époque futuriste des plus obscures et despotiques, accompagnés d’une bande son en harmonie avec le contexte. On pourrait cependant reprocher les quelques lenteurs, les effets kitchs, ou encore une évocation trop rapide de certaines parties, même si cela n’entache pas la qualité globale du film.
Adaptation très fidèle du roman de Ray Braddbury, si bien qu'elle n'apporte pas grand chose en plus. Cependant, on ne s'ennuie pas et le film est plutot agréable a regarder même si il a fortement vielli. Seul regret : l'abscence du Limier qui aurait pu apporter une vraie touche de science-fiction au film, qui n'en n'est finalement pas un.