S'il n'y avait eu que le sujet, je l'aurais trouvé un peu court... Car ammené de façon assez maladroite (on explique bien au spectateur le sujet du film, comme si celui-ci n'était pas fichu de comprendre à demi mot !) mais associé à la réalisation et une esthétique fort intéressante, une ambiance réussie, eh bien je me suis laissé porter. Mais je suis sur que la trame aurait pu être un peu moins démagogique... Ceci dit, le film vaut la peine.
Cinquième long-métrage pour François Truffaut qui adapte le roman d’anticipation éponyme de Ray Bradbury. Il s’agit de son premier film tourné en couleur, de son unique œuvre réalisée en langue anglaise à avoir été entièrement (ou presque) tourné à l’étranger (au studio Pinewood en Angleterre). Le cinéaste rencontra beaucoup de difficultés lors de la préparation de son film (un budget trop élevé pour les producteurs Français), à tel point que différents acteurs furent pressentis pour incarner le rôle titre de cette œuvre futuriste et très particulière. Si dans un premier temps, le film devait être tourné en Français, de grands noms ont failli obtenir le rôle, comme Jean-Paul Belmondo ou encore Charles Aznavour. Mais finalement, le projet ayant été revendu aux Etats-Unis, la condition première pour que le film aboutisse était de tourner le film en Anglais avec des acteurs Américains, c’est à partir de là que d’autres grands acteurs furent pressentis comme Paul Newman ou Terence Stamp, mais c’est finalement Oskar Werner qui fut retenu. Ce dernier ayant déjà travaillé pour le cinéaste, on a pu le découvrir en tant que Jules dans Jules et Jim (1962). Fahrenheit 451 (1966) est une oeuvre à part, très particulière où le thème central est la censure des livres ! En effet, la lecture est strictement interdite, à tel point qu’il existe une brigade chargée de traquer les gens qui en possèdent et qui détruit par la suite tous les livres qu’ils trouvent. Si dans un premier temps, le cinéaste surprend et trouble le spectateur, on entre finalement au cœur de l’intrigue et ce, jusqu'au dénouement final. Un film de science-fiction marquant et intriguant et très réussi pour une première œuvre.
Un peu déçu pour du Truffaut mais la science fiction n'est pas son atout majeur, un film extrèmement kitsh dont les émotions n'arrivent pas vraiment à convaincre. Je n'ai ressenti aucun sentiment d'oppression comme l'exige l'atmosphère du livre. Montag change de personnalité comme une chemise dans le film. Les fondamentaux de l'histoire sont là heureusement et permettent d'apprécier un tant soit peu ce film vieillot dans le mauvais sens du terme.
Je suis assez mitigé sur ce film... Après avoir lu ce puissant livre de Bradbury, le film m'a un peu déçu. En effet, la ville qui ressort du livre de Bradbury est une espèce de gigantesque ville oppressante, avec des autoroutes à dix voies et des panneaux publicitaires géants de soixante mètres. Qui plus est, la fameuse scène de la traque est supposée être dans la nuit. Dans le film, phénomène assez dérangeant, l'action se passe dans ce qui ressemble à un petit village paumé au fin fond de la cambrousse, une espèce de Trifouillis-les-Oies navrante. Outre cela, le film reprend plus ou moins l'idée principale du livre (encore heureux), celle d'un monde abâtardi. Cependant, plusieurs éléments ont été changé, comme la disparition du vieux professeur qui guide Montag, ou encore également Cassandre. La fin, quant à elle, est complètement saccagée par rapport au livre, même si les "homes-livres" sont là. La guerre qui est le point final du roman a elle disparu. Or, il s'agit d'une conclusion incontournable. Je ne suis cependant pas trop sévère avec ce film car il est assez vieux, et je suis pratiquement sûr que s'il avait été tourné maintenant, tous ces éléments auraient été repris, car ils sont pour moi fondamentaux.
L'un des films les plus atypiques de Truffaut. On peut lui reprocher d'avoir fait le film en anglais mais le résultat est tout de meme conforme au livre de Bradbury. Peut etre trop meme, Truffaut n'est plus le meme cinéaste du génial Les 400 Coups...