Attention, jeunes adolescents écervelés, il ne faut jamais accepter n'importe qui en ami sur les réseaux sociaux !!
Visiblement, l'ultra-populaire Laura n'était pas au courant et la pauvre va l'apprendre à ses dépends. En effet, quand elle accepte la demande d'amitié FB d'une étudiante louche de chez louche, Marina (une fille solitaire encapuchonnée qui passe son temps à s'arracher littéralement les cheveux), elle est loin d'imaginer que cette dernière, incapable de distinguer la réalité du virtuel, va développer une véritable fixette sur elle qui va vite tourner au harcèlement pur et dur. En même temps, avec un peu plus de jugeote et en consultant de plus près le profil FB de cette jeune femme étrange, elle aurait pu se douter que quelques chose ne tournait pas rond : 0 amis et la présence des posts les plus dingos de toute l'histoire de Facebook sur son mur !
Lorsqu'à la suite d'une violente confrontation avec Laura, Marina décide de se pendre en s'immolant (pourquoi faire les choses à moitié après tout ?), c'est le drame, d'autant plus que la défunte a concocté une malédiction à base de miroirs noirs, de guêpes noires et d'autres bidules noirs afin de pourrir la vie de Laura et de sa bande de copains depuis l'au-delà.
Au contraire de son collègue américain "Unfriended" qui choisissait de ne pas montrer grand chose en privilégiant une approche formelle originale, son pendant allemand "Friend Request" (car, oui, cela a beau avoir le goût et les couleurs des navets horrifiques US, le film vient pourtant bien d'outre-Rhin), lui, opte pour une forme beaucoup plus conventionnelle mais se révèle plutôt généreux en apparitions de spectres maléfiques.
À vrai dire, l'idée de raconter une histoire de sorcellerie version 2.0 n'était somme toute pas si idiote que ça, cette volonté de conjuguer le surnaturel ancien aux technologies actuelles pour transmettre un message de mise en garde aux nouvelles générations partait même sans doute d'un bon sentiment.
Le problème, c'est que tout cela repose sur une intrigue cousue de fil blanc dont on semble connaître déjà tous les contours (l'héroïne remonte aux origines de la malédiction pendant que ses amis, inintéressants car même pas développés, trépassent les uns après les autres) et qui ne parvient pas à éviter de provoquer quelques fous rires nerveux chez le spectateur : apparemment, le service d'assistance de Facebook semble être composé d'une belle bande de chèvres incapables de supprimer un profil (
bon, il est vrai que le truc est crypté en mode magie noire aussi
), l'enquête de deux policiers complètement dépassés par les évènements est vecteur d'un humour dont on ne sait s'il est volontaire ou non ("
Elle s'est égorgée elle-même après s'être arrachée les cheveux, ça fait 25 ans que je suis dans le métier, je n'avais pourtant jamais vu ça!", ben oui, forcément
), il y a visiblement une police d'écriture mode "brouillé" quand quelqu'un vous écrit sur FB depuis l'au-delà et, enfin, ces vidéos tordues sur le profil de la spectre revancharde ("Ah ouais, c'est quand même tendu !" dira un personnage, on ne le contredira pas) valent le détour.
Mais, au milieu de toute cette trame archi-classique, quelques jumpscares assez redoutables, il faut bien le reconnaître, parviennent à faire le job et il y a même une jolie idée dans la dernière partie
ajoutant une menace à la menace avec la solution radicale d'un personnage secondaire (pas si idiot que ça pour une fois).
Hélas, cela n'aboutira pas sur grand chose et le film s'achèvera sur un dénouement tellement prévisible et expédié qu'il en deviendra vite ridicule.
Peut-être pas le plus mauvais du genre qui nous soit arrivé en salles cette année (c'est peut-être ça le pire !), "Friend Request" s'oublie aussi vite qu'il se consomme.
Mais, on aura au moins appris une chose : on peut être à la fois fantôme et apicultrice (il faut bien s'occuper dans l'entre-deux mondes). Déjà pas si mal...