(...) Avant d’aborder les points négatifs, parlons de ce qui fonctionne dans ENTRE DEUX MONDES : une ambiance remarquable, grandement appuyée par la photo, le son et la mise-en-scène.
Feo Adalag réussit à créer une vraie tension à partir de rien, à la façon d’un Polanski (pour les scènes urbaines), ou d’une Kathryn Bigelow, autre réalisatrice justement, à avoir taté le film de « guerre » du point de vue de ses personnages.
Sauf que Feo Adalag, contrairement à Kathryn Bigelow, ne semble pas s’être réellement documenté sur son sujet… Ce discours sur l’incompréhension culturelle n’utilise que des codes inhérents au cinéma pour prendre vie : des clichés de personnages, des clichés de situations, des clichés de dialogues : la relation entre Jesper et Talik, pourtant centrale, ne prend pas car paraît trop « écrite », trop romancée. L’univers militaire, les relations hiérarchiques, la « camaderie » déjà-vus ; le conflit Afghan se réduit aux attaques, prévisibles jusqu’à leur mise-en-scène. Peu de contextualisation, pas de politisation… En fait, le film reste majoritairement sentimental, et par conséquent agressif, gratuit (...)