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Aurélien Syncopy
32 abonnés
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4,0
Publiée le 26 novembre 2014
Un bijou d'intelligence qu'il faut s'empresser d'aller voir. Les guerres dans le tiers monde sont reprises beaucoup dans les films et séries (Green Zone, Zero dark thirty…) mais c'est toujours une vision américaine que nous en avons. Cette fois c'est un réalisateur allemand qui pose un regard nouveau sur la guerre d'Afghanistan. Un scénario brillamment mené et un réalisme absolue, une mise en scène qui plonge le spectateur dans l'univers du film et des acteurs plus que parfaits… Entre deux mondes a des semblants de la série Homeland, notamment pour son intensité. Bref, un film dont on ne parlera pas assez mais qui vous rendra plus intelligent !
Feo Aladag avait frappé très fort avec L'étrangère. Entre deux mondes, le deuxième long-métrage de la réalisatrice autrichienne, se situe largement en deçà mais on y retrouve des qualités certaines pour parler de la violence en ce monde et des inconciliables différences de culture, notamment, à travers un récit qui ne peut que déboucher sur une issue dramatique, comme une évidence inéluctable. Si Entre deux mondes ne suscite pas une adhésion totale c'est à cause d'une naïveté dans les oppositions de caractères, presque caricaturales, entre les soldats allemands venus prêter main forte aux afghans dans leur lutte contre les talibans, et les patriotes autochtones. Le film exprime avec candeur des évidences entre les modes de pensée de l'occident et du Moyen-Orient. L'aspect humaniste, bien réel, et des scènes de combat à couper le souffle, ne gomment pas tout à fait ce dualisme forcé et un déroulement trop prévisible de son déroulement.
Gros coup de coeur pour ce film, parfaitement équilibré entre film d'amitié et film de guerre. C'est une tranche de vie de guerre contemporaine, où l'ennemi est difficile à identifier. De nombreux problèmes sont abordés, comme l'ingérence soupçonnée ou encore la réalité de la guerre face à la conscience humaine. Pour une fois ce sont de vrais paysages d'Afghanistan et les scènes filmées sur les routes de terre ou autour du fameux passage à niveau, sont particulièrement réussies. De nombreux clichés ont été évités. J'ai trouvé le casting épatant et les personnages attachants.
(...) Avant d’aborder les points négatifs, parlons de ce qui fonctionne dans ENTRE DEUX MONDES : une ambiance remarquable, grandement appuyée par la photo, le son et la mise-en-scène. Feo Adalag réussit à créer une vraie tension à partir de rien, à la façon d’un Polanski (pour les scènes urbaines), ou d’une Kathryn Bigelow, autre réalisatrice justement, à avoir taté le film de « guerre » du point de vue de ses personnages. Sauf que Feo Adalag, contrairement à Kathryn Bigelow, ne semble pas s’être réellement documenté sur son sujet… Ce discours sur l’incompréhension culturelle n’utilise que des codes inhérents au cinéma pour prendre vie : des clichés de personnages, des clichés de situations, des clichés de dialogues : la relation entre Jesper et Talik, pourtant centrale, ne prend pas car paraît trop « écrite », trop romancée. L’univers militaire, les relations hiérarchiques, la « camaderie » déjà-vus ; le conflit Afghan se réduit aux attaques, prévisibles jusqu’à leur mise-en-scène. Peu de contextualisation, pas de politisation… En fait, le film reste majoritairement sentimental, et par conséquent agressif, gratuit (...)
Passé totalement inaperçu, le nouveau film de la réalisatrice de L’Etrangère est effectivement nettement moins fort que son prédécesseur. On pouvait s’attendre à quelque chose de plus prenant sur un sujet fort délicat, mais la réalisatrice reste un peu en retrait ici. Elle livre une œuvre désenchantée où elle insiste sur l’inutilité de l’intervention européenne en Afghanistan puisqu’il est difficile pour nous de bien comprendre les enjeux réels d’un pays ô combien complexe. Son discours a beau être intéressant, elle ne parvient pas totalement à insuffler de la vie dans sa fiction qui reste un peu trop désincarnée. Pourtant, la réalisation est bonne et les acteurs sont compétents. L’erreur vient sans doute d’un scénario qui demeure trop démonstratif et théorique, au lieu de s’incarner dans des destins individuels qui nous toucheraient. Le résultat est parfaitement regardable, mais également vite oublié.
J'attendais impatiemment le second après l’Étrangère, pourtant le sujet ne me passionne pas vraiment mais elle à réussi à capter ce qu'il se passe dans cette région du monde de manière très naturelle..Chapeau