Elise court dans un musée. Cette femme pressée, au visage fermé, c'est Elise. Elle est conférencière. Cette énergie qu'elle semble avoir cache plutôt un mal être. Veuve, vivant avec son fils qui recherche son père au travers des quelques objets ou croyances, elle voit de temps en temps Paul. Ils sont amants mais leur relation est bancale. Elle donne son corps mais rien d'autre, n'étant pas prête à aimer à nouveau. Malgré les remarques glaciales de sa maîtresse, Paul résiste, se découvre même plus père que futur compagnon...
Regardez bien l'affiche. On y voit les trois personnages, souriants, les adultes échangeant un regard complice. On lit, en jaune, le titre "Le sens de l'humour". Vous avez fait le tour exact de ce qu'il n'y a pas dans le film. On est très loin de la comédie. Nous sommes plutôt dans une description psychologique matinée de naturalisme autour d'un sujet peut être autobiographique. Même si l'on perçoit bien le projet de la réalisatrice de faire le portrait sensible d'une femme dans un entre-deux difficile ( tourner la page d'un amour vraiment disparu, accepter un autre homme près d'elle et sous le regard de son fils), le rendu sur l'écran ne m'a pas convaincu. Elise, tout d'abord, n'est jamais sympathique tellement elle est reste fermée à toute ouverture. On comprend mal pourquoi Paul, plus doux, plus tendre, continue à être attaché à elle. Et ce ne sont pas les scènes entre eux, aux échanges plats et secs, au minimalisme peu crédible qui aident à une quelconque empathie. Le film avance tout de même, ralenti par de nombreux plans de l'enfant dont l'utilité m'a échappé : l'enfant a un sachet de bonbons, l'enfant regarde la télévision, l'enfant croise ses jambes, l'enfant met ses doigts dans son nez, (heu non, pas quand même)...
Malgré toute la sympathie que j'éprouve pour cette comédienne, appréciée dans bon nombre de films, j'avoue n'avoir pas du tout été emballé par sa première réalisation. Un peu sèche, elle est à l'image de la scène où elle apprend qu'elle est enceinte.
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