Comment faire perdre des points au personnage de Ralph la Casse après l’avoir si bien popularisé dans le très surprenant « Les mondes de Ralph » ? Eh bien vous trouverez la réponse dans « Ralph 2.0 ». Non pas que le film soit mauvais, non, mais il reste quand même moins bon que son aîné. Ainsi donc, à l’inverse du personnage qui, ce coup-ci, fait des miracles en dépit des quelques catastrophes dont lui seul a le secret, John Lasseter n’a pas réussi à rééditer deux fois le même exploit. Les idées étaient pourtant là. Beaucoup d’idées. Peut-être même trop. Comme quoi, avec Lasseter, il ne faut jamais le croire en panne d’imagination. La preuve ! Imaginer Internet comme une vaste mégapole futuriste est la transposition la mieux trouvée avec ses cas sociaux essayant de vendre leur produit au premier venu qui ne se méfie pas des risques qu’il encourt, et je dois avouer que rien n’a été oublié. Internet y a été décortiqué sous toutes les coutures. Mais mêler les personnages disneyens à la fête, alors là je n’en vois pas trop l’intérêt. Certes je n’ai pas oublié que nous étions invités à surfer sur Internet avec nos deux héros, mais je ne vois pas en quoi ces personnages (qui ont vendu du rêve) enrichissent le propos… si ce n’est d’amener une chanson. Selon moi, ils n’auraient pas été là que ça n’aurait pas rien changé hormis de raccourcir le film, sans compter que ça n’aurait en aucun cas dénaturé le propos. De plus, cette notion de virus (avec une petite pub au passage pour McAfee) est bien mal exploitée en dépit de sa très bonne introduction, d’autant que ça se finit un peu comme un conte de fées, c’est-à-dire comme par enchantement, alors que ça virait plus ou moins au grand n’importe quoi. A côté de ça, nous avons droit à une belle leçon sur l’amitié. N’oublions pas que ça reste un film Disney, dont une des marques de fabrique les plus notables réside dans la morale. Donc oui, je suis un peu déçu par cette suite, que je ne peux pourtant pas considérer comme ratée. Mais de ce film, je dirai qu’il est un peu too much, et un peu trop long. Surtout pour nos jeunes enfants, bien que je considère « Ralph 2.0 » comme étant un bon outil pédagogique contre les dangers d’Internet. Eh oui, 1h52… parce qu’il faut aller au bout du bout : déjà pour assister à l’excellente scène qui se situe au beau milieu du générique de fin
(encore que est-ce là d'annoncer que Ralph et Vanellope vont prochainement avoir affaire à des lapins crétinoïdes?)
, ensuite pour voir celle qui figure à la toute fin du générique (quoique je la trouve dispensable, mais se révèle suffisamment efficace pour amuser la jeune galerie). Après il est certain que chacun y trouvera plus ou moins son compte : on sourit, on adhère à la quête des deux personnages car on n’a pas envie de les voir disparaître d’autant que le plaisir de retrouver Ralph et surtout Vanellope est bien réel. Mieux, Vanellope est encore plus craquante, plus touchante que jamais ! Mais on rit bien peu, en définitive... et question émotions, c'est à peine mieux...