On voit de moins en moins de western de nos jours, au cinéma. Le plus souvent, ce ne sont plus des westerns à l’ancienne, mais des réflexions sur le genre. Sherif Jackson se place entre les deux.
En effet, si on retrouve les éléments chers au western dans Sherif Jackson, surtout dans les personnages stéréotypés (le banquier véreux et à la solde du grand méchant, les nouveaux arrivants mal vus, la maison close…), on est bien plus dans une histoire de vengeance pure et simple. Si les distributeurs français ont centré le titre du film sur le personnage secondaire d’Ed Harris, le long métrage est bien plus centré sur le personnage de January Jones. Malheureusement, aucun de ces deux acteurs (voire même les autres) ne sont bien castés. Même s’ils sont plutôt bons (surtout Eduardo Noriega), ils ne sont pas crédibles dans les rôles ui leurs sont attribués. Le film se veut être original. Là, les frères Miller ne se sont pas loupés, le film est vraiment original. Mais l’originalité ne fait pas tout : il faut garder une certaine cohérence dans les personnages, dans leurs évolutions, dans leurs interactions avec les autres, une certaine cohérence dans l’intrigue, à partir du moment où on choisit d’en avoir, afin que le spectateur puisse croire ce qu’il se passe. Et ceci n’arrive absolument jamais dans Sherif Jackson. Pour deux ou trois scènes réussies (dont celle du repas où s’invite le Shérif Jackson), le film est particulièrement ennuyeux, très mal réalisé (le climax est catastrophique) et se trouve être bien trop long, même à 90 minutes seulement.
Sherif Jackson est un vrai loupé, un film ennuyeux, qui monte crescendo jusqu’à une fin catastrophique. Malheureusement pour les frères Miller, à ce point-là du film, le spectateur ne s’intéresse déjà plus à ce qu’il se passe.