Derniers Avis sur Du sang dans la sierra

Je n'ai pas été franchement convaincu par ce petit western de série B dirigé par George Sherman, réalisateur prolifique et rompu aux westerns de petit calibre. Robert Young incarne un voyageur errant dans l'ouest avec sa mule et se retrouve poursuivi pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Sur sa route, il croise une jeune femme, marchande ambulante, qui prend fait et cause pour lui. L'intrigue est simpliste, voire enfantine et ne laisse place à aucune surprise. L'action est minimaliste et la fin se termine sur la note habituelle : « ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants ». C'est le genre de pellicule que l'on allait voir avec ses parents au cinéma du quartier. L'ensemble reste gentillet mais ne laissera aucun souvenir impérissable. À noter encore une fois que le titre français est dérisoire par rapport au récit.

C’est typiquement un film pour enfant entre 7 et 11 ans et c’est charmant mais il vaut mieux être prévenu car la mièvrerie ne plait pas à tous le monde. Il y a quand même des tués : deux innocents chercheurs d’or dont on devine la fin sans la voir, un méchant abattu de très loin ainsi qu’un autre dont on laisse le choix de vie ou de mort aux spectateurs. C’est d’une grande délicatesse et c’est encore plus d’une grande tendresse car le héros ne pense qu’à sa jument et au poulain qu’elle aura bien du mal à mettre bas. Quant au ‘’sang dans la sierra’’ c’est seulement trois gouttes, le scénariste n’a rien lâché de ses intentions : rien ne doit choquer et les bons sentiments doivent toujours finir par triompher. Robert Young est d’une mollesse aussi grande que son obstination et Marguerite Chapman compose une héroïne qui a le gout du sacrifice. Tout cela constitue un western original réalisé poussivement comme Sherman le fait trop souvent alors qu’il est capable d’être flamboyant. Un détail qui marque : jamais une vielle mule n’aura été aussi bien traitée dans un film. Il faut la voir après une extraction de balle, en convalescence, protégée du soleil par une toile et près d’elle un chapeau empli d’eau. Seul Akim Tamiroff a pour rôle un personnage trouble et complexe qui sort du lot et même dénote. Rien de mieux que ce western pour faire retrouver aux hommes retraités leurs souvenirs de jeunesse cinématographique