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WutheringHeights
110 abonnés
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4,0
Publiée le 12 janvier 2015
Hong Khaou évoque le deuil (et son égoïsme parfois) avec pudeur et justesse, mais aussi du déracinement, double chez Junn qui ne maîtrise pas la langue d'un pays qu'elle n'a jamais réussi à considérer comme le sien et qui ne s'habitue pas l'isolement d'une maison de retraite où la rencontre avec un vieux monsieur anglais pourrait pourtant lui redonner le sourire. Un film fragile, parfois maladroit, mais à la sensibilité profonde.
Un très beau film, réalisé avec délicatesse et une belle sensibilité, il est malgré tout dommage que la mise en scène ne s'en tienne qu'à des lieux intérieur, cela rang les scènes intimiste mais plombante car sans rythme. A voir!
Film d'une grande pureté sur le manque, la culpabilité, le lien, l'amour. L'interprétation des acteurs y est à la fois sobre, pleine de sensibilité, intense, lumineuse et vraie. Le décor et la musique accentuent le sentiment de nostalgie douloureuse de l'être aimé disparu et l'intériorité des personnages. Bref, un film plein d'humanité dans ce qu'elle a de plus sublime et de plus vulnérable.
Sous son apparente simplicité, d’aucuns iront jusqu’à dire son côté simpliste, « Lilting ou la délicatesse » est un œuvre beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Par la multiplicité de thèmes abordés (culpabilité, isolement, vieillesse, homosexualité…) Hong Khaou construit une fiction presque à la limite d’une fable philosophique dont le pivot est Junn, chinoise qui est venue s’installer à Londres avec son mari pour offrir un avenir à leur fils Kai. Ayant perdu les deux hommes de se vie (dont son fils très récemment), elle se retrouve isolée dans une maison de retraite, attendant un regain de vie jusqu’à l’arrivée de Richard (compagnon du fils). Cette confrontation en huis clos, s’ouvrant parfois à quelques personnages secondaires tout aussi bien ciblés, ouvre le champ aux échanges, où rancœurs, incompréhension, faux-semblants, élans d’amour forment une trame donc l’unique objectif est que chacun retrouve une sérénité, termine son travail de deuil. Entre Junn, enfermée (au sens propre comme au figuré) dans son monde avec comme seule arme le mutisme, un Richard qui fait abstraction totale de sa vie pour aider la vieille dame, Kai dont le fantôme plane à chaque instant, Vann, l’unique lien linguistique entre Junn et Richard, qui outrepasse son rôle d’interprète et Allan le vieil amoureux aussi transi qu’obsédé, les portraits dressés, entre sensitivité et sensibilité, sont d’une délicatesse et d’une exactitude rares. La mise en scène, très sobre et déstructurée insuffle une constante quiétude même au plus fort du malaise, laissant libre court à l’instinct des acteurs. Pei Pei Cheng, admirable dans le rôle de Junn, Ben Whislaw, au jeu toute en retenue ou Andrew Leung au charisme troublant, se donnent entièrement à leurs rôles sans jamais tomber dans l’excès. Ce film dur et traversé par l’émotion, magnifiquement mise en image et musique, vous enlace et vous submerge par la force de son propos. Le langage de l’amour et l’attachement, n’ont pas besoin de mots, il dépasse les frontières de la vie comme l’illustre la scène finale, qui, malgré la nostalgie, suscite la joie intérieure. « Lilting ou la délicatesse » n’est peut-être pas le meilleur film de l’année, mais il est assurément le plus beau.
L’idée du scénario aurait pu donner un film sensible. Malheureusement le film est totalement plombé par celle qui joue (façon de parler) la mère du fils homo mort qui est aussi sympathique qu’un mixte de pitbull croisé avec bernadette chirac et qui attire plus l’antipathie que la sympathie. Dommage.
À Londres, deux jeunes hommes s’aiment et vivent ensemble depuis quatre ans. Kai est né d’un père français et d’une mère sino-cambodgienne, Junn, veuve installée comme lui à Londres mais qui ne s’est pas intégrée, n’a pas appris l’anglais, et qu’il a dû placer dans une maison de retraite qu’elle déteste car elle la trouve sinistre – elle exagère, l’endroit est parfait. Son ami anglais Richardle presse de tout avouer à sa mère, mais Kai ne cesse de reculer devant cet aveu. Or, le jour où il s’est enfin décidé à faire son coming-out, il meurt dans un accident de la circulation. Richard tente de venir à aide à Junn, mais elle le rejette et ne veut pas savoir qu’il aimait son fils.
La suite, qui a tout de la pièce filmée (deux décors seulement, la chambre de la mère et l’appartement des deux façons), montre comment Junn et Richard vont faire chacun un pas dans la direction de l’autre. Il faut dire que Richard, interprété par l’excellent Ben Wishaw, est un garçon gentil et prévenant, qui est allé jusqu’à engager une interprète afin de pouvoir converser avec Junn – et c’est le seul point gênant du film que ces conversations traduites réplique après réplique, la traduction faisant une pause quand des sous-titres, inexplicables logiquement, la remplacent.
La pudeur de ce film n’exclut pas quelques passages comiques. Cambodgien, le réalisateur n’a fait avant Lilting que des courts métrages. Le titre, qui signifie cadence, reste néanmoins un peu énigmatique.
De délicatesse il est bien question dans Lilting, oeuvre sensible sur un sujet requérant du doigté et porté par un duo de comédien(ne)s absolument extraordinaire. Avis complet au lien ci-dessous.