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Fritz L
184 abonnés
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4,5
Publiée le 17 octobre 2014
Sous son apparente simplicité, d’aucuns iront jusqu’à dire son côté simpliste, « Lilting ou la délicatesse » est un œuvre beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Par la multiplicité de thèmes abordés (culpabilité, isolement, vieillesse, homosexualité…) Hong Khaou construit une fiction presque à la limite d’une fable philosophique dont le pivot est Junn, chinoise qui est venue s’installer à Londres avec son mari pour offrir un avenir à leur fils Kai. Ayant perdu les deux hommes de se vie (dont son fils très récemment), elle se retrouve isolée dans une maison de retraite, attendant un regain de vie jusqu’à l’arrivée de Richard (compagnon du fils). Cette confrontation en huis clos, s’ouvrant parfois à quelques personnages secondaires tout aussi bien ciblés, ouvre le champ aux échanges, où rancœurs, incompréhension, faux-semblants, élans d’amour forment une trame donc l’unique objectif est que chacun retrouve une sérénité, termine son travail de deuil. Entre Junn, enfermée (au sens propre comme au figuré) dans son monde avec comme seule arme le mutisme, un Richard qui fait abstraction totale de sa vie pour aider la vieille dame, Kai dont le fantôme plane à chaque instant, Vann, l’unique lien linguistique entre Junn et Richard, qui outrepasse son rôle d’interprète et Allan le vieil amoureux aussi transi qu’obsédé, les portraits dressés, entre sensitivité et sensibilité, sont d’une délicatesse et d’une exactitude rares. La mise en scène, très sobre et déstructurée insuffle une constante quiétude même au plus fort du malaise, laissant libre court à l’instinct des acteurs. Pei Pei Cheng, admirable dans le rôle de Junn, Ben Whislaw, au jeu toute en retenue ou Andrew Leung au charisme troublant, se donnent entièrement à leurs rôles sans jamais tomber dans l’excès. Ce film dur et traversé par l’émotion, magnifiquement mise en image et musique, vous enlace et vous submerge par la force de son propos. Le langage de l’amour et l’attachement, n’ont pas besoin de mots, il dépasse les frontières de la vie comme l’illustre la scène finale, qui, malgré la nostalgie, suscite la joie intérieure. « Lilting ou la délicatesse » n’est peut-être pas le meilleur film de l’année, mais il est assurément le plus beau.
Ce film porte éminemment bien son second titre tant il est empreint de délicatesse, effectivement. Par petites touches, l’émotion affleure sans que jamais elle ne soit forcée. Tout sonne juste dans les rapports établis entre les cinq seuls personnages du film : le fils, la mère, le petit ami du fils, la traductrice et le nouvel amant de la mère. Chaque personnage interagit avec les autres de manière fluide, naturelle, logique en somme. On sent tout à fait le récit autobiographique et il serait étonnant que le film ne le soit pas. C’est d’ailleurs peut-être aussi son défaut majeur : le récit exclut parfois le spectateur tant il est auto-centré et certains passages ne semblent intéressants que pour ceux les ayant réellement vécu. On regrette également un côté statique trop important. Avec autant de bavardages (doublés en temps puisque la plupart du temps une interprète traduit les paroles de chacun), aérer davantage les scènes aurait été une gageure non négligeable. Hormis cela, l’incommunicabilité et la barrière de la langue sont parfaitement rendues, et ce n’était pas gagné notamment par le prisme d’un sujet comme celui-ci, mêlant deuil et homosexualité. Tout cela n’eut été que poudre aux yeux si les acteurs n’étaient pas bons et ils le sont, ils n’en font jamais trop. Mais on retiendra surtout la prestation impeccable et remplie d’émotion (difficile de retenir ses larmes quand les siennes coulent) de Ben Wishaw. Un rôle qui semblait anodin mais qu’il transcende admirablement en nous touchant en plein cœur !
L’idée du scénario aurait pu donner un film sensible. Malheureusement le film est totalement plombé par celle qui joue (façon de parler) la mère du fils homo mort qui est aussi sympathique qu’un mixte de pitbull croisé avec bernadette chirac et qui attire plus l’antipathie que la sympathie. Dommage.
À Londres, deux jeunes hommes s’aiment et vivent ensemble depuis quatre ans. Kai est né d’un père français et d’une mère sino-cambodgienne, Junn, veuve installée comme lui à Londres mais qui ne s’est pas intégrée, n’a pas appris l’anglais, et qu’il a dû placer dans une maison de retraite qu’elle déteste car elle la trouve sinistre – elle exagère, l’endroit est parfait. Son ami anglais Richardle presse de tout avouer à sa mère, mais Kai ne cesse de reculer devant cet aveu. Or, le jour où il s’est enfin décidé à faire son coming-out, il meurt dans un accident de la circulation. Richard tente de venir à aide à Junn, mais elle le rejette et ne veut pas savoir qu’il aimait son fils.
La suite, qui a tout de la pièce filmée (deux décors seulement, la chambre de la mère et l’appartement des deux façons), montre comment Junn et Richard vont faire chacun un pas dans la direction de l’autre. Il faut dire que Richard, interprété par l’excellent Ben Wishaw, est un garçon gentil et prévenant, qui est allé jusqu’à engager une interprète afin de pouvoir converser avec Junn – et c’est le seul point gênant du film que ces conversations traduites réplique après réplique, la traduction faisant une pause quand des sous-titres, inexplicables logiquement, la remplacent.
La pudeur de ce film n’exclut pas quelques passages comiques. Cambodgien, le réalisateur n’a fait avant Lilting que des courts métrages. Le titre, qui signifie cadence, reste néanmoins un peu énigmatique.
De délicatesse il est bien question dans Lilting, oeuvre sensible sur un sujet requérant du doigté et porté par un duo de comédien(ne)s absolument extraordinaire. Avis complet au lien ci-dessous.
Hong Khaou évoque le deuil (et son égoïsme parfois) avec pudeur et justesse, mais aussi du déracinement, double chez Junn qui ne maîtrise pas la langue d'un pays qu'elle n'a jamais réussi à considérer comme le sien et qui ne s'habitue pas l'isolement d'une maison de retraite où la rencontre avec un vieux monsieur anglais pourrait pourtant lui redonner le sourire. Un film fragile, parfois maladroit, mais à la sensibilité profonde.
Un très beau film, réalisé avec délicatesse et une belle sensibilité, il est malgré tout dommage que la mise en scène ne s'en tienne qu'à des lieux intérieur, cela rang les scènes intimiste mais plombante car sans rythme. A voir!
Film atypique autour des difficultés de faire sont coming out. Les longues scènes de discussions traduites par une interprète, sont originales et permettent de bien saisir le sens du mot "différence". Le principal intérêt du film est le jeu d'acteur bouleversant de Ben Whishaw. Le film pèche un peu par excès de fidélité à l'histoire personnelle originale du réalisateur Hong Khaou. Le scénario est un peu réduit et mériterait un peu plus de fiction.
Un très bon film. Un très bon sujet sur le deuil et la relation d'une mère sino-cambodgienne et d'un jeune homme : ce dernier passe du temps avec elle, avec une interprète, tout en essayant de lui expliquer son fils est son compagnon depuis quatre ans. De belles images, des beaux acteurs, un très bon film qu'on ne peut pas oublier...
ou la Délicatesse. c'est exactement ce qui caractérise ce drame puissant, mais tout en finesse. ici, on parle de deuil, celui d'un l'amant (Ben Whishaw, déchirant) et celui d'une mère, mais également des liens familiaux, celle qu'on a, et celle qu'on se crée. quelques touches d'humour bienvenues (c'est un film anglais, tout de même!) apporte encore plus de charme à ce film lumineux. une belle réussite, que je recommande de voir avec un mouchoir à portée de main.
Voilà un film qui porte très bien son nom. Lilting est d'une belle délicatesse. Pour un premier film, Hong Khaou maitrise parfaitement son sujet. Pourtant, comme dans beaucoup de premier long (et de scénario), il y mélange une multitude de thèmes : homosexualité, vieillesse, rapport mère/fils, non-dits, choc des cultures...Alors que, pour moi, le sujet principal est surtout l'absence, la perte de l'être cher et le deuil. Tout cela nous est donc délicatement présenté, avec une écriture tout en tact, subtilité, finesse et pudeur, le tout délivrant avec une certaine grâce une grande mélancolie et une belle nostalgie. L'ensemble est porté par une mise en scène tout aussi discrète qu'élégante. Termes que l'on peut aussi appliquer à l'interprétation. Ben Whishaw est formidable, il tient tout le film sur ses épaules. Son duo (plutôt face à face) avec Pei-Pei Cheng (elle aussi parfaite) est savoureux et très touchant. Tous les seconds rôles sont au diapason et sont tirés vers le haut. Pour couronner le tout, ajoutons à cela une photo et un montage superbes et une très belle musique. Comme le dit si justement un ami blogueur « Lilting ou la délicatesse n’est peut-être pas le meilleur film de l’année, mais il est assurément le plus beau ». Tout est dit.
Voilà un film qui m'a surpris de part sa simplicité et de part la manière dont il m'a touché. Des acteurs justes avec une émotion vraie. Le film ne traite pas seulement du deuil ou de l'homosexualité mais aussi d'autres thèmes comme la solitude, l'intégration, l'amour...avec pudeur et délicatesse.
Beau film sur le poids des non-dits, sur la douleur qui, au lieu de réunir, sépare, sur l'aveuglement d'une mère. Savamment dosé entre humour et sentiment. Des longueurs toutefois mais les deux amants sont si beaux que leur visage illumine l'écran.
Une petite perle de mélodrame, dans la même veine que le très beau In The Family de Patrick Wang, qui associait lui aussi les thèmes du deuil et de l’homosexualité (avec un peu plus de puissance qu’ici, quand même). Comme son titre l’indique, Lilting est extrêmement délicat, voire évanescent, à tel point que son premier quart d’heure paraît glisser un peu entre les doigts. Le scénario gagne ensuite progressivement en consistance à partir du moment où il s’attache aux difficultés de communiquer liées à la barrière de la langue. Le casting est brillant et la fin très belle et émouvante. A découvrir !
Ce film est un petit bijou... Sensible, délicat et terriblement émouvant ! Et pourtant il ne paye pas de mine sur le papier !! Juste les échanges entre une vieille femme chinoise placée en maison de retraite et le petit ami de son fils décédé. Junn n'acceptait pas le fait que son fils soit homosexuel et préférait vivre dans le déni et là elle se retrouve confrontée à la réalité et franchement j'ai adoré !! Tous les thèmes abordés sont tristes et émouvants (la vieillesse, l'amour des seniors, le coming out, les relations mère-fils...) et on ne voit pas le temps passer. Un vrai chef d'oeuvre de tendresse et d'émotions !! Un coup de coeur !