Les kaijus et jäeger sont de retour ! 5 ans après le blockbuster de Guillermo Del Toro, la (nouvellement) franchise fait son comeback pour nous en mettre plein la vue à coup de poings atomiques. Sans surprise, sur le papier, même recette : gros robots, gros monstres (je dois avouer que la transformation finale m'a plu alors que je n'y croyais pas trop), de la technologie de série B en veux-tu en voilà, du grand-guignolesque scénaristique à te faire hérisser les poils de l'enfant-geek qui sommeille en toi. Mais c'est sur le papier.
Dans la réalité, le constat n'est hélas pas le même. La faute à une direction qui soit a totalement loupé ce qui faisait le charme du premier, soit a décidé d'emprunter une voie qui personnellement ne m'a pas accroché. Pourtant tout y est ! Des énormes bastons jusqu'aux plus petits clins d'oeils faits au premier, absolument tout est passé dans la moulinette. Sauf que la gourmandise avec laquelle Del Toro filmait ses robots et ses monstres a totalement disparu de cet opus.
La sensation de puissance et de taille, éléments indispensables dans ce genre de films, sont complètement effacés, trop rarement nous ressentons cette impression de démesure qui devrait normalement se dégager de ces entités gigantesques. Mais non. Au lieu de cela, les lois de la physique sont plus malmenées que jamais contrairement au premier qui restait franchement crédible comparé à sa suite.
Pourtant, même si les idées, quelles qu'elles soient, étaient extravagantes, elles avaient du potentiel. Mais aucun style, aucun panache ne se dégage des scènes. Tout est filmé avec cette désagréable impression que Michael Bay s'en est chargé. Artistiquement, nous sommes loin de l'original réalisé par Del Toro.
Ajoutez à cela des acteurs pas très convaincants et une façon de filmer franchement trop conventionnelle et léchée pour cadrer des monstres de 150m, là où Del Toro savait réellement jouer avec les éléments de l'image pour nous faire littéralement subir cette immensité qui bouffait l'écran.
C'est un assez bon exemple de la dissonance artistique qui peut finir par exister au sein d'un franchise. J'entends par là que deux réalisateurs ayant les outils entre les mains, aussi convenus soient-ils, seront capables de livrer deux résultats diamétralement différent de par leur exécution.
Le matériaux de Pacific Rim, c'est une histoire alternative où des monstres venus d'un autre univers veulent envahir la Terre, et contre lesquels les humains luttent à l'aide d'immenses robots. Pas forcément original, cependant le réalisateur et de façon plus globale la direction qui sera exercée sur la production permettra autant d'offrir du bon (Pacific Rim 1) comme du mauvais (Pacific Rim 2) simplement car la façon de faire aura été différente.
Bref, en moi, l'enfant qui raffole de monstres a été un peu satisfait (quoique), mais l'amateur adulte de films de monstres bien filmés a été déçu.