Un parfait exemple d’une suite ratée d’un blockbuster américain. Après le succès mitigé de « Pacific Rim » sorti en 2013, le deuxième opus a mis du temps finalement à voir le jour. Les bandes annonces se sont montrées peu convaincantes à mes yeux, ne serait-ce que par le rendu visuel. J’avais bien aimé le long métrage précèdent de Guillermo Del Toro, c’était fun et spectaculaire, mais je n’attendais pas spécialement cette suite puisqu’il y avait vraiment de quoi se demander qu’est-ce qu’elle allait nous proposer. « Pacific Rim : Uprising », réalisé cette fois par Steven S. Knight qui signe son premier long métrage, se montre alors comme un beau gâchis de pognon. Tout d’abord, les enjeux sont peu intenses malgré l’univers que la saga détient, marqué par cette fameuse guerre entre les Kaijûs et les Jaegers. Il ne se passe pas de choses marquantes. L’intrigue est mal ficelée. Ce n’est pas bien vif, c’est mou et le spectateur a du mal à se plonger dans le film. J’avais même tendance à m’ennuyer dans la première heure du visionnage. Le rythme est assez inégal. La fin me semble légèrement tirée par les cheveux. D’ailleurs, on pourra relever des similitudes avec le récent « Independence Day : Resurgence ». De plus, c’est largement dommage de constater la perte de l’identité visuelle qui faisait que le premier film était cool à voir et qui se distinguait ainsi des autres blockbusters du genre. Ici, la réalisation est très classique et on est beaucoup moins captivé lors des scènes d’action notamment. Il est par exemple flagrant de voir qu’il n’y a pas le même travail sur la grandeur des monstres et des robots géants par rapport au film précèdent. En fait, le film passe complétement à côté des qualités de son aîné. C’est rempli de clichés (le discours du personnage de Boyega à la fin est ridicule). Aussi, je ne trouve pas le casting bien ouf. Scott Eastwood fait pâle figure comparé à Charlie Hunnam. J’ai eu du mal avec le personnage de John Boyega dont le parcours me semble pas clair et surtout très expédié, sachant qu’il s’agit de la tête d’affiche. Il y a beaucoup trop de personnages secondaires et une bonne partie ne sert à rien. La bande son du film s’avère inexistante, ce qui est regrettable quand on sait qu’il s’agissait de l’une des forces de « Pacific Rim ». Je peux également ajouter qu’on a l’impression que les dialogues ont été écrits par des enfants. Pour finir sur cette palette de défauts, le côté humour, qui n’était pas aussi poussé dans le film d’avant, est loupé et rien ne fait rire à mon sens. Autrement, j’ai trouvé intéressant le fait que le film nous fait comprendre l’étendue des dégâts un peu partout dans le monde suite aux événements du premier opus. « Pacific Rim 2 » reste un divertissement plutôt efficace, mais il y a bien mieux évidemment et il est préférable de passer son chemin. Heureusement, le blockbuster a à peine remboursé son budget après son exploitation dans les salles, ce qui permet d’aider à faire comprendre qu’il est important de travailler comme il se doit les suites de films et qu’il ne faut pas simplement sortir des produits commerciaux avec cette simple idée de vouloir faire toujours plus gros, toujours plus fort...