Le voilà qui est arrivé, le fameux Crimson Peak tant attendu. De manière globale, j'aime le cinéma de Guillermo del Toro, tantôt sombre et gothique, tantôt poétique et coloré, avec des personnages généralement plutôt travaillés. La seule exception faite est Pacific Rim qui, outre sa générosité au niveau des effets spéciaux et aux films de monstres japonais, ne rentrait pas du tout dans ces critères.
Donc Crimson Peak,qui a sans doute réussi appâter pas mal de jeunes en manque derrière la présence de Tom Hiddleston et le côté très "film d'horreur" de la bande-annonce, rentre dans plus dans la catégorie du labyrinthe de Pan.
La première chose marquante, et qui malgré toutes réserves autour, est incontestable, c'est que le film est magnifique. Les décors sont immenses et regorgent de détails et dégagent un aspect classieux et presque romantique absolument dingues. C'est pas bien compliqué, Crimson Peak, le lieu, est quasiment un personnage à part entière, vivant, hanté, torturé, qui respire par les couleurs qui l'animent.
La mise en scène pour mettre toute cette grandeur en avant est d'ailleurs plutôt explicite et on rentre en même temps que les protagonistes dans ce manoir, quitte à ne plus pouvoir en sortir. Toutes ces couleurs lumineuses qui contrastent avec le côté sombre du château, avec toutes ces choses glauques qui s'y passent, sont magnifiques et on a qu'une envie, rester scotché à ça. Il y'a d'ailleurs tout une histoire avec la couleur rouge et une particularité de la bâtisse qui permettent de tourner des plans absolument dingues.
Voilà, derrière cette masturbation sur la réalisation de Del Toro qui m'as touchée en plein coeur, parlons du reste, et il y a toujours beaucoup à dire.
Le scénario marche plutôt bien. C'est une pure histoire d'amour totalement déchirante, qui est mise à parti dans les deux sens et on se prend d'affection pour ces personnages qui sont tous très bien développés, notamment dans le cas d'Edite Cushing qui a de multiples facettes, qui est un personnage tourmenté pour on a énormément d'empathie dès le départ, ce qui est notamment dù à l'excellente performance de Mia Wasikowska qui prouve une fois de plus son talent pour interpréter ce genre de rôles (voir Only Lovers left Alive pour de plus amples précisions sur le talent de cette jeune fille).
Jessica Chastain et Tomm Hiddleston ne sont pas en reste malgré une légère tendance au surjeu par moment qui m'a un peu gêné.
En revanche, je dois avouer que l'histoire est parfois un peu laissée de côté au profit de l'exercice de style à travers cette tendance au jump scare dans les scènes "hantées". Notons au passage que le design des spectres est très réussi.
Je parlais tout à l'heure de la couleur rouge, ce n'est pas en total rapport mais en partie, mais je trouve le long-métrage extrêmement gore. Ce n'est pas parce que l'affiche est colorée que vous devez emmener vos enfants voir Crimson Peak. Surtout pas. Certains scènes ont surgi devant mes yeux, au début comme à la fin d'ailleurs, et m'ont fait entrouvrir mon bec dans un air "ah oui, quand même". Ce n'est pas forcément pour me déplaire, mais c'est très surprenant.
Pour résumer, allez voir Crimson Peak, rien que pour vous rincer l'oeil, vous jugerez du reste après.