Albert à L'Ouest (titre pas si bête que ça, ridicule, certes, mais pas bête) est le second long-métrage de l'américain un peu fêlé Seth McFarlane, après la très bonne surprise qu'a été Ted en 2012. Très bonne surprise, autant du côté qualitatif que des recettes engrangées par le long-métrage, déjouant tout les pronostics et démontrant, si ce n'était déjà pas le cas, que les spectateurs adoraient les comédies trash poussant la bêtise vers des horizons insoupçonnés. C'est donc avec grande générosité qu'Universal donna carte blanche au réalisateur pour mettre en boîte le film qu'il voulait (chose courante à Hollywood, un « cadeau » fait aux metteurs en scène quand ceux-ci ont fait gagner quelques dizaines de millions aux studios). Et ça se ressent énormément dans Albert à L'Ouest tant l'humour graveleux de McFarlane semble atteindre son paroxysme. Sauf qu'en partant aussi loin, le showrunner d'American Dad et des Griffin en oublie de ne pas tomber dans la facilité, plombant une comédie pourtant hilarante. Cette facilité se traduit par des scènes et propos scatophiles en abondance, presque autant que la m*rde chier par Neil Patrick Harris lors d'une scène assez nauséabonde où l'acteur, à l'évidence au bout du rouleau (à l'instar de MacFarlane, à court d'idées), défèque des litres d’excréments dans la rue, victime de laxatif. On fera également abstraction des problèmes intestinaux du papa d'Albert qu'on nous rabâche jusqu'à l'overdose. Pourtant, face à ça, le réalisateur propose d'excellentes séquences dont la plus mémorable et intelligente restera sans doute celle où Amanda Seyfried offre une branlette à Patrick Harris, qui fantasme prétentieusement sur son statut social, écho à tout ses riches imbu de leurs personnes et aussi artificiel qu'une dose de botox dans les joues de Kim Kardashian.
Et puis comme d'habitude, les bon vieux clins d’œil du réalisateur marqués ici par deux caméos savoureux ainsi que des anachronismes créant des décalages nawak notamment avec l'omniprésence de la drogue, à l'origine d'une séquence hallucinogène avec des moutons à pleurer de rire (mais encore plombé par des blagues trop lourdes).
Malheureusement, pire que les blagues douteuses à la longue lassantes, c'est l'intrigue qui pourrit le film. Un peu à la manière de Ted, toute la partie romance est incroyablement cliché, à se demander comment un type aussi subversif et provocateur que McFarlane peut tomber dans tout les codes romanesques à éviter. Dès lors qu'une scène entre Albert et Anna intervient, le metteur en scène abandonne toutes idées comiques pour se laisser tomber dans le pathos.
Mais alors pourquoi une telle note ? Pourquoi alors que la comédie enchaîne tout ce que je ne voulais pas voir chez McFarlane ?
C'est très simple et ça tient en un mot (2 si on compte le déterminant...) : la convivialité.
C'est c*n à dire mais je pense que le fait d'avoir été le regarder entre potes et dans une salle de cinéma où la bonne ambiance était de mise a beaucoup joué en faveur du film. Pour cette raison, et j'ai honte de le confesser, j'ai rit à toutes les blagues de ce film, même les plus enfantines. Tel un mouton au sein d'un troupeau, je n'ai pu m'empêcher de me marrer devant les blagues les plus salaces et faciles du film.
Et bien qu'en me remémorant la comédie, je la trouve de plus en plus navrante de bêtise, le fait est là : j'ai passé un très bon moment devant, et n'est-ce pas là le principal pour un divertissement ?