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Estonius
3 541 abonnés
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4,5
Publiée le 4 septembre 2015
Il est dommage que la première partie soit si longue et ne donne pas l'impression d'avancer, cela malgré l'incroyable énergie dépensée par James Cagney (ce n'est pas possible, il est monté sur piles, ce mec !) et la beauté troublante de Joan Blondell. Mais quand dans la dernière demi-heure Bacon passe la main à Busby Berkeley, on est complétement subjugué par ce qu'on voit à l'écran que ce soit sur le fond (c'est assez osé, les allusions sexuelles sont nombreuses et le spectateur attentif pourra même apercevoir quelques tétons furtifs) mais surtout sur la forme, la chorégraphie aquatique du prologue "By a waterfall" atteignant un niveau d'inventivité et de technicité sans doute jamais égalé à ce jour (300 chorus-girls, vues aériennes démentes)
Ne vous laissez pas rebuter par une première partie bavarde et sans trop d'intérêt, à part le jeu étonnament fin, énergique et moderne de James Cagney, véritable pile électrique sous ecstasy. Footlight parade prend toute sa dimension à partir du premier numéro musical, petit zakouski mettant des chats limites travelo en scène... vient ensuite honeymoon hotel, qui s'amuse à dynamiter le code Hayes. Ce film, c'est James Cagney, alias Busby Berkeley submergé par les femmes ; il y en a partout dans Prologues, des sang-sue, des cougars, des gentilles, des sportives, des à lunettes... Le film se termine en apothéose avec deux numéros restés fameux pour leur jeu de caméra, la chorégraphie à faire palir d'envie une revue de l'armée rouge et les fantasmagories visuelles d'un artiste génialement allumé (le premier qui a eu l'idée de filmer en plongée verticale si je ne m'abuse). Dans By a waterfall Berkeley noie le spectateur dans une mer kaléidoscopique de femmes, c'est prodigieux, j'en ai encore la larme à l'oeil et je tremble d'émotions rien que de penser à ce moment d'extase (non, je ne travaille pas au FMI). Et enfin pour terminer, on remarquera le pantalon à patte d'eph' de James Cagney dans Shanghai Lil...en 1933 ! Fa-bu-leux
Dernier film que l'on peut considérer comme faisant partie d'une trilogie, avec "42e Rue" et "Chercheuses d'or de 1933", avec lesquels il a beaucoup de points communs au niveau des acteurs mais surtout par la présence du grand Busby Berkeley et de ses numéros uniques. Pour annoncer tout de suite la couleur, c'est le moins bon des trois ; "Chercheuses d'or de 1933", de très loin le meilleur, est un subtil équilibre entre une comédie de coulisses pétillante et des numéros musicaux géométriquement et visuellement à couper le souffle, "42e Rue" souffre un peu d'un manque de numéros musicaux mais bénéficie d'un bon rythme, par contre "Prologues" est trop long à démarrer voir même trop long tout court, l'intrigue hyper-conventionnelle s'avère sans saveur malgré la présence de James Cagney, acteur comme un poisson dans l'eau en personnage de l'univers du music-hall puisque lui-même a fait partie dans la réalité de cette école, et de Ruby Keeler adorable comme à son habitude, et parfois pour être franc l'ennui guette. Il faut attendre la dernière demi-heure avec trois parties musicales, qui étonnent même dans une période encore Pré-Code par leur franchise au niveau du sexe (les plus observateurs ou plutôt les plus vicieux remarqueront même un sein découvert lors de "Shanghai Lil" !!!), pour être captivé. On se laisse surtout éblouir par le ballet nautique et ses figures kaléidoscopiques, numéro absolument extraordinaire qui est à considérer comme un des sommets de l'oeuvre du génial Busby Berkeley.
Rendant parfaitement la nécessité commerciale de rester attractif tout en se renouvelant artistiquement, ce show emmené par un infatigable James Cagney traduit pleinement l'effervescence d'une troupe entre imprévus, répétitions et astreintes. Grâce à une mise en scène au nombre élevé de plans et un humour constant, le récit demeure virevoltant avec en creux des histoires sentimentales amères ou assumées et des seconds rôles énergiques voire fantasques. Enfin la préparation et la création de numéros musicaux culminent dans les trois prologues finaux, l'un amusant, enlevé, souriant, le second techniquement impressionnant (plus encore pour l'époque!), extravagant, l'ultime étonnamment "patriotique"! Un tourbillon!
Un bon départ mais ensuite le scénario passe au second plan pour favoriser le coté comédie musicale du coup en s'ennuie un peu malgré la qualité indéniable du film.
Quel plaisir de revoir ce film sur grand écran (découvert à la télévision grâce au « Cinéma de minuit » de Patrick Brion) ! Il est drôle, bien mis en scène, rythmé, avec une chorégraphie kitch (ballet des chats) ou kaléidoscopique, filmé en plongée verticale, marque de fabrique de Busby Berkeley, démesurée (ballet aquatique avec 300 nageuses) et défendant les valeurs des Etats-Unis [prologue Shangai Lil qui commence dans une maison chinoise de plaisirs (le code Hays n’est pas encore appliqué) et se termine par un défilé militaire]. Même s’il est question de divertissement, le film évoque aussi une période charnière du cinéma, celle du passage au parlant [comme le fera plus tard « Chantons sous la pluie » (1952) de Stanley Donen et Gene Kelly] et la disgrâce du music-hall. spoiler: Cela provoque, outre son divorce de sa femme cupide, la mise au chômage de Chester Kent (James Cagney, 34 ans), producteur et créateur de spectacles musicaux, l’obligeant à créer des prologues destinés à passer en première partie des films.
Témoignage d'une époque où le cinéma était un business complètement original, ce film montre avec une absurdité typique de l'époque certaines situations qui se passaient réellement lors de la réalisation de films. Ce style de comédie pleinement artistique est très connu des années 1930 mais on ne s'en lasse pas, surtout quand le "clou du spectacle" est si élégant et propulse si bien dans un monde révolu. Celui-ci a par ailleurs une valeur historique certaine, puisque les prologues sont quelque chose qui a complètement changé puis disparu.
Un film complètement moyen. A sa décharge, un scénario et une mise en scène poussifs, peinant à engendrer le fond de leur sujet. A son avantage, des chorégraphies éblouissantes et l'abattage surprenant d'un James Cagney, décidément polyvalent.