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rogerwaters
146 abonnés
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3,0
Publiée le 18 avril 2016
Le cinéma allemand n’en finit plus de creuser le même sillon, ainsi on peut voir ce Fritz Bauer comme un parfait complément au Labyrinthe du silence. Comme toujours la réalisation n’a que peu d’importance dans ce type de production très classique, voire académique. En même temps, si on va voir ce type de films, on sait très bien à quoi s’attendre. On ne demande qu’une bonne reconstitution historique, quelques faits marquants qui viennent éclairer notre connaissance de la période et en ce sens, Fritz Bauer est un bon film. Joué avec conviction, monté avec un vrai sens du suspense (alors que l’on connait l’issue de l’histoire), le long-métrage permet de se replonger dans cette Allemagne d’Adenauer qui jouait la carte de la réconciliation nationale, au risque de couvrir de nombreux nazis, toujours en place. Toute ressemblance avec la France de la IVème République n’est pas le fruit du hasard. Très efficacement mené, le film rappelle aussi au passage la pénalisation de l’homosexualité qui sévissait dans ce pays encore régi par des lois issues du nazisme. Une belle leçon, mais à réserver aux passionnés d’histoire, car le cinéma entre peu en ligne de compte ici.
Ce film dépeint plusieurs aspects méconnus des premières années de l'Allemagne Fédérale, à savoir la traque des nazis et la pénalisation de l'homosexualité, et rend justice à la mémoire d'un grand homme. Plus un "biopic" qu'un grand film de cinéma, il vaut vraiment la peine d'être vu !
Fritz Bauer fut celui qui collabora avec le Mossad pour capturer Eichman; c'est aussi l'homme confronta l'Allemagne à son passé. Un film académique mais passionnant sur le fond ... 📽📽📽
Un biopic allemand sur l'un des personnages forts de l'après-guerre qui a voulu dénoncer et juger les anciens nazis exilés au quatre coins du monde ou placés au gouvernement fédéral. C'est alléchant et nous apprend une période de l'histoire allemande mais malheureusement on s'ennuie un peu. Le scénario nous retient mais la réalisation beaucoup trop classique et la bande son jazzy très irritante finissent par nous perdre. L'acteur principal est très bon mais le reste du casting laisse un peu à désirer. On ne retiendra pas cette production allemande qui, d'ordinaire, nous réjouit.
Un film historique passionnant mais trop classique. Il ressemble à un vieux film d'espionnage, le questionnement sur la mémoire et le traitement du passé en plus. Une critique plus détaillée et d'autres sur
Un film qui nous fait nous replonger au coeur d'une enquête dont l'objectif est de retrouver l'un des nazis les plus sanguinaires, Adolf Eichmann, le "cerveau" de la solution finale, 12 ans après la fin de la guerre. L'histoire tourne autour de la personnalité de Fritz Bauer, personnage déterminé à mener sa lutte jusqu'au bout et à faire juger, en Allemagne, ce personnage sanguinaire et, dans le même temps, à permettre à son pays de se pencher sur son passé récent comme pour en guérir. Sa quête est, en plus d'être celle d'un procureur général, celle d'un Juif, socialiste et homosexuel. Autant dire, qu'il avait plusieurs raisons de vouloir faire en sorte que ce régime moyenâgeux soit jugé en place publique. Il est secondé par Karl, personnage troublant et attachant qui, lui aussi, a certains secrets à cacher, mais dont la fidélité à son patron va le conduire à commettre un acte digne de la plus belle amitié, voir de l'admiration. Un superbe film, qui n'hésite pas à dire les choses - et même à les montrer - et qu'il est utile de revoir pour un travail de mémoire collectif. Et pour nous préparer aussi, le moment venu, quand nous devrons appliquer la même règle de faire juger les nazislamistes et ceux qui les auront aidés et couverts, notamment en France. L'Histoire n'est-elle pas un éternel recommencement ?
Ce troisième film après Hannah Arendt et le labyrinthe du silence nous dépeint comment l'Allemagne vit l'après guerre et la chasse ou les procès des Nazis, l'ambiance délétère des secteurs où d'anciens nazis ou des pro nazis ont encore du pouvoir et protègent les fugitifs. Un film très édifiant et très interprété. A voir pour la mémoire.
L'Histoire de l'Allemagne au XXème siècle continue d'alimenter les scénarios de réalisateurs d'outre Rhin, et cela de façon presque inépuisable. Ce nouvel opus réunit un casting excitant, Burghart Klaußner en tête, mais aussi le très demandé et polyvalent Ronald Zehrfeld. Le résultat est un film à la réalisation poussive, académique, convenue et en outre extrèmement verbeux. Il manque un souffle, une inspiration et des bonnes idées de remaniement de scénario. J'attribue ces défaut au jeune âge du réallisateur Lars Kraume, qui me paraît plus à l'aise dans les séries TV que dans les fictions historiques.
"Vous chassez, Fritz ? Oui, mais pas les animaux." Ce dialogue du début du film de Lars Kraume témoigne de l'obsession de ce procureur solitaire de Francfort, à la fin des années 50, dans un pays qui ne veut pas faire face à son passé. Pire, les anciens nazis sont infiltrés partout y compris au plus près du chancelier Adenauer. Ce n'est pas de la fiction, c'est la pure réalité et Fritz Bauer, un héros allemand, dont on préfère la traduction littérale du titre allemand : L'Etat contre Fritz Bauer, est une oeuvre utile, historiquement pointue, dont le scénario est écrit comme un bon thriller d'espionnage, malgré quelques digressions autour de la répression de l'homosexualité, qui sont hors sujet. Hélas, la réalisation ne suit pas : elle reste bien passive, à peu près aussi imaginative qu'un épisode de Derrick. Après Le labyrinthe du silence, d'un niveau bien supérieur, Fritz Bauer témoigne en tous cas de la volonté du cinéma allemand de traiter de sujets trop longtemps laissés dans l'ombre. Ce mérite là ne peut lui être dénié.
Encore un film qui corrige les omissions historiques comme c'est le cas avec l'action méconnue de ce procureur allemand dans la traque d'un monstre nazi. un grand merci pour cet apport. Et puis le portrait de Fritz Bauer vaut le détour. Personnage haut en couleur, forte personnalité, dépeint avec humour dans cette Allemagne de l'ouest des années 50.
Peut-on reconstruire la vie sans régler les comptes avec son passé ? Peut-on vivre sans rétablir la justice ? La question pourrait paraître métaphysique. Elle se pose très concrètement dans cette Allemagne d'après-guerre où les anciens SS occupent des postes à responsabilité dans l'économie et dans toutes les sphères de l'Etat. C'est que les victimes ne sont plus là pour demander des comptes. La plupart des survivants de l'holocauste allemand sont en Israel ou exilés dans d'autres pays, et cherchent à se reconstruire après le traumatisme. L'Amérique est obsédée par la reconstruction de l'Allemagne fédérale et par la guerre froide. Il ne reste plus de Juifs en Allemagne, les nazis ont réussi leur projet. Et voilà qu'un procureur allemand, juif et homosexuel vient remuer le passé. Il aurait été utile de creuser la mécanique de cette identité à la fois allemande et juive. Comment peut-on se sentir Allemand après la Shoah lorsqu'on est Juif et homosexuel ? La thèse du film est que Fritz Bauer recherche l'examen de conscience plus que la vengeance. Avec des acteurs convaincants dans les rôles principaux, ce film remet en lumière une mécanique d'après-guerre qui a probablement des similarités avec l'histoire de la France. L'intrigue tient en haleine, et l'ambiance suggère l'époque délétère, et l'état d'isolement du personnage principal, et avec lui la solitude de tous ceux qui n'ont pas obtenu justice de l'histoire. Un ex-humoriste français remplissait encore hier des salles en vendant la thèse d'une Shoah devenue fonds de commerce moral. Des films comme celui-ci, ou le documentaire en 2005 de la BBC sur Auschwitz - qui montre le peu de regrets des anciens nazis - permettent de voir que les plaies ne sont pas guéries, et que les mécanismes de la haine sont là, prêts à se réactiver en chacun de nous.
Un très bon film qui renvoie d'ailleurs aux autres versions de l'enlèvement d'Eichmann. La reconstitution des années 50 en Allemagne est assez stupéfiante. De plus les interrogations existentielles de l'Allemagne d'après guerre sont bien traduites et révèlent bien les incertitudes de la "dénazification".
Excellent film, très bien joué. En plus de la poursuite des anciens Nazi, et particulièrement d'Eichmann, le fil traite aussi le problème du §175 du code pénal allemand, qui interdisait les relations entre hommes et entre hommes et animaux, article qui fut retiré du code en 1994.