Ce film dépeint plusieurs aspects méconnus des premières années de l'Allemagne Fédérale, à savoir la traque des nazis et la pénalisation de l'homosexualité, et rend justice à la mémoire d'un grand homme. Plus un "biopic" qu'un grand film de cinéma, il vaut vraiment la peine d'être vu !
Allemagne années 50. Tentative de traque des ex dignitaires nazis et notamment de Eichmann par F Bauer. Chassé croisé dans cette Allemagne pas encore prête à faire face à son terrible passé. La difficulté d'être homosexuel à cette époque est également abordée avec une certaine subtilité mais sans pudeur.
Ce film est dans la même lignée que Le Labyrinthe du Silence de Giulio Riccianelli, sorti il y a juste un an. Alexander Fehling y interprétait le procureur Johann Radmann portrait composite de trois des procureurs historiques, chasseurs de nazis, Joachim Kügler, Georg Friedrich Vogel et Gerhard Wiese. Le personnage de Fritz Bauer y était incarné par Gert Voss. On y apprenait qu’un jeune procureur né à la fin des années 30 avait pu ignorer les camps de concentration…que les bourreaux du camp avaient pu redevenir de paisibles crémiers ou boulangers sans être inquiétés…et se posaient des questions plus essentielles, un pays peut-il se construire sur le mensonge ? Où passe la frontière entre refus et obéissance ? La jeune génération doit-elle accepter qu’elle soit issue d’une génération de criminels ? Bref un film classique et une prenante leçon d’histoire…Avec le Fritz Bauer de Lars Kraume, on reste dans le film pédagogique, la réalisation est tout aussi lisse que celle du Labyrinthe du Silence, elle a une coloration vintage, recréant parfaitement l’atmosphère de la fin des années cinquante…certains lui trouve même un coté Derrick …mais c’est l’intérêt historique qui prime…Fritz Bauer, procureur général, juif et socialiste a été arrêté par la Gestapo, puis libéré et exclu de la fonction publique, il devra émigrer au Danemark pendant la guerre. Revenu en 1949 et ayant repris ses fonctions de procureur, il sera à l’origine du second procès d’Auschwitz, sujet du Labyrinthe du Silence et, à l’origine de l’enlèvement d’Eichmann, sujet du film de Las Kraume, retrouvé en Argentine grâce à son obstination, en dépit des chausses trappes et menaces des nazis réintégrés dans les hautes sphères de l’administration , et des exigences de la réal politique….les allemands sont en plein renouveau économique, le bras droit d’Adenauer, Hans Globke est présenté comme un ancien nazi, les Etats Unis soutiennent la politique de réconciliation d’ Adenauer, et les israéliens du Mossad, ne considèrent pas Eichmann comme une priorité. Entre intoxication et contre intoxication, Fritz Bauer, superbement incarné par Burghart Klaussner, qui porte le film sur ses épaules, arrivera à convaincre le Mossad d’enlever Eichmann…ce qui en soit est une trahison. En filigrane surgit un autre thème, un peu surajouté, celui de l’homosexualité…on apprend que Bauer a eu des aventures homosexuelles lors de son exil, que son jeune adjoint, bien que marié, présente aussi des tendances homosexuelles plus ou moins refoulées…et qu’à cette époque, l’homosexualité est considéré comme un crime et lourdement punie…Cela n’apporte ni ne retire rien au sujet principal du film sur la difficulté de l’Allemagne de l’après guerre à revenir sur son passé et sur le coté sinistre du miracle économique allemand….
Un film qui nous fait nous replonger au coeur d'une enquête dont l'objectif est de retrouver l'un des nazis les plus sanguinaires, Adolf Eichmann, le "cerveau" de la solution finale, 12 ans après la fin de la guerre. L'histoire tourne autour de la personnalité de Fritz Bauer, personnage déterminé à mener sa lutte jusqu'au bout et à faire juger, en Allemagne, ce personnage sanguinaire et, dans le même temps, à permettre à son pays de se pencher sur son passé récent comme pour en guérir. Sa quête est, en plus d'être celle d'un procureur général, celle d'un Juif, socialiste et homosexuel. Autant dire, qu'il avait plusieurs raisons de vouloir faire en sorte que ce régime moyenâgeux soit jugé en place publique. Il est secondé par Karl, personnage troublant et attachant qui, lui aussi, a certains secrets à cacher, mais dont la fidélité à son patron va le conduire à commettre un acte digne de la plus belle amitié, voir de l'admiration. Un superbe film, qui n'hésite pas à dire les choses - et même à les montrer - et qu'il est utile de revoir pour un travail de mémoire collectif. Et pour nous préparer aussi, le moment venu, quand nous devrons appliquer la même règle de faire juger les nazislamistes et ceux qui les auront aidés et couverts, notamment en France. L'Histoire n'est-elle pas un éternel recommencement ?
Voilà un film relatant une histoire vraie concernant un procureur allemand dans les années 50 qui traque sans relâche un ancien officier nazi qui se cache. C'est un film sobre, remarquable, passionnant. On ne s'ennuie pas et le film a une durée convenable (1 h 45).
J’aime bien les réalisations dites académiques ou classiques surtout si le contenu des films fait sens sans artifices. Ce film écrit comme un thriller est intéressant et fait écho au film « le labyrinthe du silence ».
Avec une interprétation de qualité pour les 2 principaux rôles, le film retrace les démarches qui ont permis la capture d ‘Adolf Eichmann.
Bien que classique, l'ambiance du film est très prenante et permet que l'on s'attache vite au singulier Fritz Bauer, dont l'interprétation est excellente. En soutenant les motivations du chasseur de nazi, un brin cynique, le spectateur rentre plus facilement dans cette lourde histoire qui montre à quel point les nazis étaient présent dans la société allemande d'après guerre. On resort emu, par le (double) combat de cet homme qui comme le titre original l'indique, ne peut compter que ou presque sur lui même .
Ce film montre de façon réaliste les difficultés du procureur dues aux bâtons dans les roues que les anciens nazis, encore à des postes importants lui ont posé. Il montre aussi la loi contre l'homosexualité.
Un très bon film dans la lignée du labyrinthe du silence. Le film nous plonge dans le combat d'un homme près à trahir son pays pour la justice. Juste une petite déception au niveau du jeu de l'acteur principal. Je vous conseille vivement ce film que je réserve tout de même à un public plutôt âgée.
Je n'ai pas trouvé le film en soi particulièrement folichon, mais historiquement, il apporte un éclairage sur une période de l'histoire dont on ne parle jamais. Après la guerre, des nazis étaient bel et bien toujours là, et tentaient de sauver leurs fesses. Incroyable aussi de voir les changements sociaux entre la fin des années 50 et aujourd'hui, un demi-siècle nous sépare (ce n'est pas grand chose, finalement) mais on est dans un autre monde (condamnation des homosexuels notamment). Ca vaut définitivement le coup d'oeil, ne serait-ce que par curiosité - c'est intéressant et j'ai bien aimé !
Film très intéressant, vient utilement se croiser avec Le labyrinthe de la mémoire en s'attachant au procureur général alors quele précédent s'attachait au jeune procureur, laissant dans l'ombre son protecteur haut placé. Un document très attachant sur cette période très difficile de l'Allemagne des années 1950.
Les faits sont méconnus mais établis : Adolf Eichmann a été retrouvé en Argentine par le Mossad en 1960 grâce aux renseignements recueillis par le procureur général du Land de Hesse, Fritz Bauer. Il les lui avait fournis parce que ce haut magistrat, interné à Dachau par le régime nazi, n'avait pas confiance dans les services secrets de la RFA.
Ce même Fritz Bauer, qui est le héros du film de Lars Kraume, était l'an passé un personnage secondaire de celui de Giulio Ricciarelli. "Le labyrinthe du silence" évoquait les procès d'Auschwitz intentés dans les années 60 contre d'anciens SS à Francfort. Deux films très proches par leur sujet - la machine judiciaire allemande face à son passé - et par leur traitement soignée mais sans grande originalité.
La mise en scène de Lars Kraume est d'un grand classicisme. Le scénario aurait pu se focaliser sur la traque de Eichmann par Fritz Bauer. Mais il s'égare en voulant traiter un autre sujet : la découverte par l'un de ses jeunes substituts (Ronald Zehrfeld, le héros des films de Chrisrian Petzold) de son homosexualité. Cette histoire donne certes l'occasion d'une surprise de taille - c'est le cas de le dire - mais ajoute un sujet secondaire qui nuit à l'unité du film.
Je savais qu’Adolf Eichmann avait été enlevé par le Mossad en Argentine, avant d’être jugé puis pendu en Israël. Fritz Bauer, un héros allemand raconte ce qui se passe avant l’arrestation.
La soixantaine, Fritz Bauer est procureur général, juif, socialiste et aussi homosexuel à une époque où les « relations contre nature » sont un crime en Allemagne. Il dirige les enquêtes spéciales menées contre les anciens nazis. Sans succès notable depuis douze ans que la guerre est finie. Il faut dire que ses propres services, la police, les renseignements fédéraux et aussi le gouvernement sont truffés d’anciens nazis qui veulent passer sous les radars, et protéger les nazis fuyards, alors même qu’Adenauer mène une politique de réconciliation nationale. Les coups les plus tordus sont permis. Un jour, une lettre d’Argentine met Fritz sur la piste d’Eichmann. Sans soutien des renseignements et du gouvernement allemands, il se tourne vers le Mossad. Mais il ne pourra vraiment compter que sur l’aide d’un jeune procureur qui, bientôt, se trouve lui aussi sur la corde raide. Les faits ne seront connus que 10 ans après la mort de Fritz Bauer.
C’est très bien joué. Très intéressant. Donne envie d’entendre de l’allemand. Et de bien faire la différence entre le sens de compromis, et celui de compromission. A voir.
Un bon film sur l'homme qui obtint l'extradition et le procès d'Adolf Eichmann, haut fonctionnaire SS chargé de l'extermination des juifs d'Europe. Une oeuvre instructive.