Derniers Avis : Ni vu ni connu - Page 6

Chronique d'une ville de province dans les années d'après-guerre, Ni vu, ni connu raconte les heurs et malheurs d'un brave petit braconnier (Louis de Funès) dont les représentants de la bourgeoisie bien-pensante de sa ville disent pis que pendre... tout en étant ses meilleurs clients. J'ai acheté ce DVD par hasard et je ne l'ai pas regretté parce qu'on rit bien et de bon cœur. Les épisodes de la guéguerre entre le braconnier et le garde-chasse font immanquablement penser à Tom et Jerry et c'est très drôle de voir ces personnages de dessin animé tout à coup en chair et en os. Et puis, ce qui fait la qualité de ce film, c'est sa morale: les bons sont plus méchants qu'on ne le leur prête, les méchants sont bien meilleurs qu'on ne le croit. En 1958, date de la sortie du film, de Funès n'était de loin pas encore au sommet de sa carrière. Pourtant, on a déjà dans ce film la palette (très étroite, mais ô combien efficace) de son talent: ses tics, ses bruits, ses regards, ses mimiques, ses gestes. Tout est déjà là avec une fraîcheur que le succès de plus tard lui fera un peu perdre. Le reste de la distribution est excellente. Une mention spéciale à Pierre Mondy, en directeur d'une prison complètement loufoque, à Moustache, qui interprète le garde-chasse, et bien sûr au chien Fous l'camp (un César avec près de 50 ans de retard pour son dresseur inconnu).

Un Louis De Funès à ses débuts très amusant et divertissant qui joue cette fois ci le rôle d'un braconnier qui va être emprisonné pour un crime qu'il n'a pour une fois pas commis. A noter la présence des grands acteurs Claude Rich et Pierre Mondy.

Ni vu ni connu, oeuvre cinématographique divertissante par excellence? Peut-être pas mais un très bon moment en perspective... Derrière son aspect vieillot et son générique qui laisse craindre le pire, ce film est un régal: les dialogues font mouche ("Viens ici Fous-le-Camp!"), les situations sont amusantes et, surtout, on découvre un casting impressionnant: Claude
Rich, Pierre Mondy et bien sûr Fufu à ses débuts, mais déjà au sommet de son art. A voir absolument!