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In Ciné Veritas
89 abonnés
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2,0
Publiée le 10 avril 2018
Dans la filmographie d’Alain Resnais, ce film reste assez insolite, méconnu et difficilement classable même si son auteur le qualifiait de conte de fée de science-fiction. Je t’aime, je t’aime peut aussi être perçu comme une version science-fiction de L'année dernière à Marienbad. Le cinéaste joue sur le montage des scènes ou plus exactement sur des extraits de scènes dont le découpage semble ne suivre aucune règle. Les micro-flashbacks, quelques dizaines de secondes pour les plus longs, se succèdent à l’écran sans ordre prédéfini et sans éviter des réitérations partielles ou totales. Je t’aime, je t’aime intrigue d’abord puis finit par lasser. Il est en effet difficile de prêter attention de bout-en-bout à une narration qui n’en est pas une même si la mélancolie et les regrets se font de plus en plus présents au fur et à mesure de l’avancée du film.
Resnais a toujours réalisé des films intéressants car personnels et souvent originaux. Celui-ci est un peu difficile à suivre aujourd'hui : le scénario tourne en rond malgré son inventivité et la belle interprétation de Claude Rich. D'autre part, le choix des deux comédiennes principales pose problème, leur ressemblance physique égarant davantage encore le spectateur (sans doute volontairement).
Un film très intéressant sur le passé et la mémoire. Si l'esthétique est assez laide, ce film remonte l'estime que j'avais pour Resnais qui m'avait traumatisé avec l'interminable "Hiroshima mon amour". Claude Rich est excellent et les séquences prennent sens au fur et à mesure du film.
La redite du titre, le bégaiement du mot d’amour préfigure les sursauts de «Je t’aime, je t’aime» (France, 1968) d’Alain Resnais. Après une tentative de suicide, Claude Ridder (Claude Rich) se voit proposer par un institut de recherche de vivre une minute dans son passé. L’expérience a pour but scientifique de tester le voyage dans le temps. Le film de Resnais aurait été fort limité et se serait vu tourner en rond si l’expérience n’avait pas échoué et si Ridder ne s’était pas perdu dans les méandres du temps et de son esprit. Comme à l’accoutumé du cinéma de Resnais, le temps est un objet malléable, une dimension factuelle qui se modèle. Il y a, comme je l’ai dit en introduction, des sursauts, des allers et retours, des dédoublements de séquences comme celle, en plein été, où Ridder sort de l’eau après avoir observé le fond de la mer. Dès l’arrivée du personnage dans son passé, c’est ce premier instant qu’il revit. Il y a dans cette séquence, l’idée d’une renaissance, d’une réincarnation de soi dans un autre soi, celui du passé. En ce sens, le film de Resnais s’apparenterait à une œuvre de science-fiction. Le film inspirera notamment plusieurs films américains. Le deuxième intérêt du film, et qui est tout aussi récurent dans l’œuvre de Resnais, c’est ce poids du malaise sur l’intrigue. Ce qui a poussé Ridder à vouloir se suicider, c’est la mort accidentelle de sa bien-aimée dépressive. Vous l’aurez aisément compris, les souvenirs dans lesquels se replongent le protagoniste et que nous découvrons sont chargés de tourments. La singularité de l’expérience permet au spectateur une plongée désarticulée dans le récit, au risque parfois de rendre monotone la narration. Cette monotonie est d’autant plus accentuée que le film, a contrario des œuvres précédentes de Resnais, ne s’ancre pas dans une volonté politique de témoignage. La force qui alimente l’intrigue n’est plus qu’une seule histoire d’amour.
Un film osé de la part de Resnais comme il n'en fait malheureusement plus. Même si le film tend facilement vers une abstraction propre au cinéma que l'on qualifie péjorativement « d'intellectuel », force est de constater qu'il y a un vrai parti pris dans ce film auquel s’ajoute en plus une véritable curiosité quand à la manière dont Resnais entend conclure son affaire. J’ai parfois trouvé ça too much, mais je cache pas qu’à bien des moments j’ai été séduit par cette façon assez incroyable qu’à Resnais de bouleverser les codes de la narration, façon qui sera d’ailleurs largement reprise par Charlie Kaufman et Michel Gondry dans leur plus récent « Eternal Sunshine ». A cela s’ajoute en plus une performance hors-norme de Claude Rich qui n’est pas pour rien dans le charme que je trouve à ce film. Un film imparfait donc, mais terriblement séduisant quand on recherche du neuf et de l’expérimental.
L'expérimentateur génial du cinéma français signe ici l'un de ses films les plus émouvants - et l'un des ses plus méconnus aussi. Comme toujours chez Resnais, la forme éclaire le fond et cette histoire de voyage dans la mémoire est autant l'occasion d'un incroyable travail de déconstruction narrative qu'une plongée dans l'ambivalence du sentiment amoureux. Le récit (comme le personnage principal) nage entre deux moments de souvenir, comme on nage entre deux eaux (la mer, omniprésente comme élément matriciel), retraçant l'échec d'une histoire passionnelle à l'issue fatale. Si on la prend dans sa reconstruction chronologique, l'histoire de Ridder et Catrine correspond au rêve d'amour fou pour lequel un homme lâche tout, et part pour une dérive vagabonde dont la structure du film rend compte. Ce qui bouleverse ici, c'est l'impossibilité de retrouver le juste temps de la félicité. De là à supposer que ces jours heureux n'étaient qu'un désir inaccessible - l'impossible amour -, il n'y a qu'un pas. A moins que ce ne soit dans la prédisposition de Ridder à choisir, malgré lui, le reflet, l'ombre de la femme, que réside l'énigme de son mal de vivre. Le génie de Resnais est de laisser intacte cette zone d'ombre qui plane sur tout le récit et de parvenir ainsi à la synthèse idéale du film mental et du film de pure sensation, de mêler l'imaginaire le plus débridé et la rigueur d'une tragédie classique. A l'aune de ce chef d'oeuvre, on mesure la richesse infinie du cinéma de Resnais, et son incroyable capacité à repousser les limites formelles et narratives de son art.
J'ai trouvé que ce film commençait bien, normalement, et je me suis même dit, tiens ça change des films qu'on connait d'Alain Resnais, mais ensuite j'ai déchanté, non pas parce que ce n'est pas un film de science fiction pure et dure, mais parce que l'histoire est tout simplement difficile à suivre, car on se perd dans les personnages, les histoires, le personnage principal ne suffisant pas à lui tout seul à tout tenir ensemble.
Ellipse prit dans le gouvernail du temps, étiré en fragments de beauté locace et abstraite. "Je t'aime, je t'aime" est une fresque d'un peintre mi-homme, mi-image.
Un film français, d'Alain Resnais sur le voyage temporel, je dis oui ! Et puis, rapidement, je finis par doucement le regretter. On sent bien que ce film a quelques années. Le voyage dans le temps est assez original, pour ne pas dire étrange, et on assiste à de longues scènes barbantes. Le retour dans le passé est mal fait, disons le, et je ne sais même pas pourquoi Resnais a voulu faire une telle scène. Même une fois dans ce passé non linéaire, on assiste à des scènes du quotidien, à des personnages qui discutent... Le personnage n'est qu'un spectateur de son propre passé et ne peut rien y changer. Seule la fin aurait un petit intérêt, mais il est dommage de devoir visionner tout ce qu'il y a avant tout c'est long.
Film de science fiction minimaliste oublié et injustment méconnu, que la récente édition DVD devrait réparée. Brillamment interprété par Claude Rich et finement mise en scène par Alain Resnais qui ajoute un air de nouvelle vague à ce récit original et étrange.
Ce film était certainement très intéressant à l'époque, mais totalement démodé maintenant! Je me suis légèrement endormie, mais sûrement pas très longtemps car le film m'a paru très très long quand-même. Je n'ai rien compris, flashback dans le désordre, confusion entre les actrices du fait de leur ressemblance... Bref, je déconseille, au moins à des générations plus jeunes que le film!
Le cadrage est propre. Le montage est bon. S'il peu au premier abord être considéré comme "brouillon", l'histoire le justifie. La machine se déréglant, il est logique que les flashbacks s'entremêlent. Le films est en fait fluide. La musique est envoûtante. S'agissant de l'interprétation, on peut regretter un "jeu" légèrement apparent, bien que sobre. C'est un parti pris, Resnais revendique la présence du théâtre dans ses films. C'est en tous cas l'un des seuls cinéastes français à proposer un fond original (en plus d'être un remarquable créateur de formes, comme l'atteste sa filmographie).