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Eselce
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1,0
Publiée le 3 novembre 2014
Je n'ai pas aimé ce bric à brac d'images au moment du voyage dans le temps. Beaucoup de scènes entrecoupées et les mêmes qui repassent en boucles sans donner l'impression d'aller quelque part. Ce film est plus un essai du réalisateur plutôt qu'un film. Bref, trop brouillon pour moi.
Ce rêve familier : ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Je t'aime, je t'aime : répétition, musique, un film de la modernité, une oeuvre complexe et envoûtante. On croirait voir à l'écran comme la logique d'un songe, songe fait d'échos et d'incongruités. Le film méconnu d'Alain Resnais se donne humblement comme une étrange expérience de cinéma : c'est une très belle réussite, au montage fluide voire parfois même virtuose. Les mots de Jacques Sternberg sont proprement délectables, faisant corps avec la mise en scène précise et obsédante d'Alain Resnais. Claude Rich y incarne un personnage attachant, savoureux mélange de sarcasme et de mélancolie. Terrible et nuancé, ce long métrage est probablement l'une des plus parfaites retranscriptions de la subjectivité du temps qui passe. Un film à voir absolument, qu'il faut digérer et peut-être décortiquer afin de mieux comprendre l'exigence remarquable de son réalisateur. A noter la magnifique musique de Penderecki, qui aurait toutefois gagné à être mieux mise en valeur. Un classique.
Après Muriel où déjà il tournait en rond, Resnais s’est essayé sans succès au film politique (La guerre est finie) avant de revenir à ses obsessions sur le temps et la mémoire. Avec son snobisme déjà patent, il se croit obligé de chercher une touche d’originalité en abordant un genre nouveau pour lui, à savoir la science-fiction. En fait, on voit très vite ce qui a captivé le futur auteur de Mon oncle d’Amérique dans cette histoire de voyage dans le temps : séduit par les théories alors naissantes du cognitivisme, Resnais est persuadé que l’être humain est l’égal de la souris de laboratoire (ou du chien de Pavlov ou des rats de Mon oncle d’Amérique qui envahiront l’écran de façon obsessionnelle et grotesque). Il s’efforce donc, comme il le fera dans tout le restant de son « œuvre » petite et misanthrope, de démontrer le ridicule et l’aléatoire attachés à la condition humaine… Je passe pudiquement sur les pseudo qualités de cinéaste du Monsieur car, à mon humble avis, il n’en a pas : tout n’est qu’esbroufe et tape-à-l’œil dans une réalisation lourde et faussement inspirée et sa caméra s’embourbe au rythme de sa pensée… C’est le début d’une suite de films où ledit Resnais va se foutre du monde impunément, avec le concours d’une certaine critique parisianiste qui va l’encenser au rythme de ses productions défécatoires… Une étoile pour Claude Rich, un de nos plus grands acteurs, dont on se demande ce qu’il vient faire dans cette galère.
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3,0
Publiée le 17 mai 2012
Avec "Je t'aime, je t'aime", Alain Resnais plonge un homme dans son propre passè, mais aidè cette fois par une machine, ingrèdient typique de la science-fiction! Comme tout personnage de Resnais, il retrouve ses obsessions familières! Le film part donc de dècors fantastiques, un dècor fèerique cachè au fond d'une cave, mais ce que le hèros retrouve au bout du "voyage", c'est un monde très quotidien, avec ses petites joies et ses drames, et sans sortir de l'intimitè d'un seul personnage (incarnè par le sensible Claude Rich)! il fait très triste dans le film, bien que la remontèe dans le temps corresponde au dèsir du bonheur: car ce bonheur d'un instant revècu à l'ècran, si intense qu'il ait ètè, n'en est pas moins minè par les rèalitès sordides, la grisaille, tout cela qui annonce la mort dans la vie! Et sur le visage du hèros se lit une terreur qui croît d'instant en instant! Une oeuvre habile et intelligente...
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1,0
Publiée le 18 février 2021
Dans un hôpital parisien Claude Ridder (Claude Rich) se remet d'une tentative de suicide et est invité par une agence à participer à une expérience de voyage dans le temps. Il apprend qu'ils ont réussi avec des souris et qu'ils doivent maintenant utiliser un humain pour prouver que leur théorie est une expérience risquée. Claude accepte de participer et au cours de son voyage fragmenté le spectateur apprend pourquoi il a tenté de se suicider. Je t'aime, Je t'aime est un film de science-fiction français réalisé par Alain Resnais à partir d'une histoire de Jacques Sternberg. L'intrigue utilisant des flashbacks fragmentés est certainement culte pour ceux qui ont eu la chance de voir ce film en 1968. Cependant en 2021 il est daté et plus qu'ennuyeux...
Alain Resnais expérimente le voyage dans le temps sous forme dramatique avec "Je t'aime, je t'aime", avec dans le rôle principal le superbe Claude Rich. Resnais tente clairement de transposer en termes cinématographiques les procédés littéraires du Nouveau Roman, un courant qui lui est cher. Et c'est peu dire que l'expérience formelle est déroutante et assez fascinante, portée par un travail de montage unique qui sélectionne les souvenirs du protagoniste, les ressasse et les refoule. Ainsi, il est rare de voir une mise en scène retranscrivant aussi bien l'état mental de son personnage principal, qui doit d'abord subir son passé avant de tenter de lui faire face et d'échapper à l’inéluctable. Pourtant, le film ne parvient pas à dépasser son brillant projet théorique par une émotion qui proviendrait des personnages ou d'une histoire d'amour qui aurait pu être déchirante mais qui laisse finalement de marbre. L'ensemble est donc impressionnant, peut-être trop, tant il manque de fragilité et de sensualité.
Non présenté à Cannes en 1968 en raison des évènements de mai, «Je t’aime je t’aime» est passé à côté de la reconnaissance qu’il méritait. Dès lors, le film a sombré dans l’oubli, connaissant plus d’engouement à l’étranger qu’en France. La récente édition DVD devrait lui assurer la reconnaissance promise, hélas tardive. 5ème long métrage du très grand Alain Resnais, «Je t’aime je t’aime» est une nouvelle fois le fruit d’une collaboration entre le cinéaste et un écrivain, ici l’écrivain belge de nouvelles fantastiques Jacques Sternberg. Le postulat de départ est simple : un homme ayant survécu à une tentative de suicide se retrouve être le cobaye volontaire d’une expérience de voyage dans le temps. Mais l’expérience dérape, et le héros se trouve condamné à revivre perpétuellement des instants de son passé ayant tous plus ou moins un rapport avec sa relation d’amour passionnée dont l’issue tragique l’avait acculé au suicide. Bien plus qu’à une expérience scientifique, c’est à une expérience filmique que nous assistons. Construit comme une succession de brèves saynètes sans rapport direct les unes entre les autres mais finissant toujours par faire sens, le film éclate toute structure narrative et toute chronologie diégétique pour épouser la forme fragmentée de la mémoire troublée du héros. Le film pourrait ainsi se présenter comme l’illustration du célèbre adage disant que sur l’instant de sa mort, l’homme voit sa vie défiler sous ses yeux. Resnais construit alors un puzzle, mais son objectif n’est pas de perdre inutilement le spectateur mais bien de lui faire éprouver la confusion du personnage. Le procédé crée alors en nous une véritable empathie pour le héros, interprété par un Claude Rich au sommet. La très bonne qualité du texte, l’atmosphère fantastico-mélancolique et absurde renforcée par la musique fantomatique de Penderecki, l’humour, et l’audace de la mise en scène font de «Je t’aime je t’aime» une expérience cinématographique qui s'impose à tout cinéphile.
La SF par Resnais ça donne quoi ? Et oui c'est possible car Resnais a réalisé ce film qui traite du voyage dans le temps bon je rappelle qu'on est dans les années 60 en France et que le réalisateur est Alain Resnais et non Vadim donc ne vous attendez pas à du pop kitch. En fait le côté SF est vraiment présente dans la 1ère demi-heure et cela est sans doute le moment le plus mystérieux, intriguant et prenant de Je t'aime, je t'aime (notamment avec cet étrange pièce ou voyagera mentalement notre héros) car comme l'indique le titre du film Resnais traitera avant tout d'amour via le personnage mélancolique que joue Claude Rich d'ailleurs c'est la véritable force de ce film ; il y incarne une personne blasée par la vie qui va tenter à travers un voyage dans le temps de retrouver son vrai amour, on se sent assez proche de son personnage mais l'histoire sans tomber dans la complexité n'est pas si simple que cela à suivre de plus je trouve que pour un tel genre Resnais manque de folie dans sa mise en scène et certains séquences sont répétitifs (on revoit par exemple plusieurs fois la même scène bien que la perception du héros diffère à chaque fois), on ne ressent pas de l'ennui mais de la langueur. Au final Je t'aime, je t'aime reste une curiosité à découvrir mais j'en attendais sans doute autre chose.
L’année 68 doit rimer avec évasion, dans la même année on peut accueillir 2 grands films de science-fiction 2001, l’odyssée de l’espace et Je t’aime Je t’aime de Alain Resnais.
Après une tentative de suicide Claude Ridder devient le rat de laboratoire d’une étrange expérience scientifique. Il se retrouve replongé dans ses souvenirs avec sa femme.
La structure de Je t’aime Je t’aime n’est pas traditionnelle, c’est une sorte de puzzle qu’il faut arriver à décrypter pour comprendre sa relation et son épouse. La mise en scène et le jeu de Claude Rich sublime le scénario de Resnais et Sternberg.
Le festival de Cannes de 68 aurait pu recevoir ce superbe film de science-fiction, finalement l’un des chef d’œuvre de Resnais devient injustement méconnu.
Avec une certaine pointe d’humour, CR est parfait dans ce personnage qui prend tout cela avec une détachement raisonnable, Resnais nous livre une version fantasmée des méandres du cerveau. En vérité il arrive à montrer dans ce kaléidoscope comme le cerveau fait formidablement le tri entre les événements réellement passés et les souvenirs qui lui sont associés. Passionnant et en même temps plein d’émotions malgré l’homme qui devient un objet scientifique. Un vrai film de monteur comme Resnais l’aimait.
Malgré sa structure apparemment arbitraire, 'Je t'aime, je t'aime' finit par dévoiler un fil à force de jeux d'échos et de répétition. À défaut d'émouvoir vraiment, il intrigue beaucoup. Les dialogues sont par ailleurs remarquablement écrits.
"Je t'aime, je t'aime" est surement le moins connu des films d'Alain Resnais. Celui-ci a rencontré deux handicapes majeur dans sa carrière, d'abord c'est un film de science-fiction (oui, vous avez bien lu), de vrai science-fiction ! Et c'est un genre totalement méprisé par les cinéphiles de l'époque ("2001, odyssée de l'espace" n'a pas encore fait la révolution du genre à ce moment). Et secundo, le film eut le malheur de sortir au moment des révoltes de mai 1968 en France, il n'a donc pas eu de carrière en salles et sa projection au festival de Cannes fut même annulée en raison des évènements (il fut projeté finalement 35 ans plus tard). Il serait pourtant temps de redécouvrir ce film atypique dans la filmographie du réalisateur. Au départ Alain Resnais voulait faire un film avec Chris Marker, le réalisateur du célèbre court-métrage de science-fiction français "La jetée". Mais ce dernier n'est pas intéressé et lui conseille d'aller voir l'écrivain Jacques Sternberg, connu pour ses nouvelles de science-fiction atypiques. Les deux hommes vont élaborer ensemble un film qui aurait pourtant du devenir emblematique des années 60 puisqu'il parle d'expérimentation sensorielle et de drogues pour permettre le voyage temporel. Le tout dans une mise en scène totalement expérimentale avec un montage volontairement chaotique et déchronologique. Un style que l'on retrouvera chez Ken Russell bien plus tard dans "Au-dela du réel" en 1980. Initialement, les voyages temporels devaient être filmé entièrement en caméra subjective du point de vu de Claude Rich qui joue le voyageur cobaye. Finalement Resnais obta pour une autre approche beaucoup plus subtile où l'acteur est toujours cadré au centre de l'image durant ses voyages temporels, à l'exception des séquences où il rêve. On comprendra assez vite que la science-fiction n'est pour Resnais qu'un prétexte pour expérimenter un style de montage inédit et totalement déconstruit (en apparence). Il faut enfin saluer Claude Rich qui parvient immédiatement par son jeu gai ou sombre à faire comprendre, quel moment de sa vie on est en train de revivre. Mais n'oublions pas non plus la voluptueuse musique de Penderecki et le design osé d'une citrouille gonflable pour la machine à voyager dans le temps.
Un type suicidaire (Claude Rich) accepte d'être le cobaye d'une expérience de transfert dans le passé. S'adonnant au cinéma fantastique, Alain Resnais ne s'intéresse pas tant, semble-t-il, à la nature du Temps et à sa manipulation qu'à la forme cinématographique expérimentale que lui permet le cas de figure proposé par le sujet. Transporté dans un passé récent, c'est-à-dire celui qui précède sa tentative de suicide, Claude Ridder voit défiler des moments, des instantanés de sa vie dans un désordre avec lequel le spectateur est tenu de composer. L'occasion pour le cinéaste de s'exercer à un récit chaotique, brouillé par l'absence de chronologie des scènes ou la récurrence de certaines. Resnais, continuant ses explorations de style, réalise un film qui veut échapper aux narrations courantes du cinéma. Il démontre qu'en dépit d'une mise en scène sans structure logique ou cohérente, une histoire peut prendre forme, en l'occurence celle de Ridder. L'ambition et la réflexion du réalisateur ne sont sans doute pas sans intérêt artistique, au moins pour les théoriciens du cinéma, mais il faut reconnaitre que l'intérêt que l'on porte au personnage principal, ses tourments sentimentaux, ses interrogations existentielles ou métaphysiques, et sa lassitude morale est assez limité. Ces fragments de vie, comme des réminiscences, sont peu passionnants ou transcendants. C'est la faiblesse du film.