Robert King, un puissant magnat du pétrole est assassiné au sein même du siège du MI6. Craignant que sa fille Elektra ne soit la prochaine sur la liste, James Bond est chargé de la protéger d’un anarchiste se faisant appeler "Renard".
Pour ce 19ème opus, on retrouve aux commandes Michael Apted (Gorilles dans la brume - 1988) et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a mis les bouchées doubles pour (tenter de) nous convaincre, avec un film rythmé et sans le moindre temps mort, comme en témoigne cette impressionnante scène de pré-générique, une course-poursuite sur la Tamise qui dure près de 6min (et qui prêche par excès de zèle).
Pendant un peu plus de 2h, le film nous entraine en Espagne, en Angleterre, en Azerbaïdjan, en Écosse, au Kazakhstan, ainsi qu'en Turquie. Une traque sans répit, sur fond de missile nucléaire, de pipeline géopolitique et de… syndrome de Stockholm (ok, pourquoi pas). Clairement le scénario n’a rien d’original, voir d’excitant, on pourra toujours se rabattre sur le sympathique casting que l’on retrouve aux côtés de Pierce Brosnan. A 32ans, Sophie Marceau incarne la 5ème James Bond Girl française de la franchise aux côtés Robert Carlyle et de la séduisante Denise Richards dans un rôle absolument pas crédible puisqu’elle campe à 27ans une physicienne nucléaire ultra sexy (sans parler de la séquence du débardeur blanc dans le sous-marin). Si le casting est sympathique au premier abord, il faut tout de même avouer qu’en terme de jeu, c’est assez catastrophique, Marceau ne dégage absolument rien et Richards décrédibilise son rôle en se retrouvant grimée en Lara Croft dans son mini-short & crop-top moulant (alors certes, c’est loin d’être désagréable de les avoir toutes les deux, mais privilégier le physique au détriment de l’interprétation, ce n’est pas ce qu’il y a de plus judicieux).
A l’orée du nouveau millénaire (c’est le dernier film de la franchise du XXème siècle), les gadgets sont toujours aussi présents et paraissent surannés, voir ringards (le hors-bord qui fait un bruit de moteur à réaction et qui klaxonne comme une vieille guimbarde, les lunettes à rayons X, la BMX équipée de missiles ou encore les images satellite thermique révélant le coït de l’agent 007). D’ailleurs, en parlant de gadget, signalons qu’il s’agit ici de la toute dernière participation de Desmond Llewelyn (l’agent Q, le célèbre inventeur des gadgets) après avoir participé à 17 films de la franchise.
Enfin, pour la petite anecdote, c’est la seconde fois qu’un pipeline est utilisé comme moyen de locomotion, après Tuer n'est pas jouer (1987) avec Timothy Dalton. Le monde ne suffit pas (1999) se regarde sans déplaisir certes (ça fait le job), mais ne restera pas mémorable pour autant.
(critique rédigée en 2008, réactualisée en 2022)
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