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TTNOUGAT
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3,0
Publiée le 2 juin 2019
Un petit moment d’histoire du cinéma avec ce film du genre ‘’réaliste’’ daté et peu connu qui correspondait parfaitement au goût du public parisien de l’époque. Mes parents l’ont sans doute apprécié avec ses trois vedettes du moment dont Madeleine Robinson qui fait étalage de tout son talent. Aujourd’hui, les personnes entre 40 et 50 ans ne correspondent en rien avec celles du film. Les années ont passé avec le progrès qui leur est associé mais la qualité du film demeure, elle était moyenne elle l’est restée. Deval était plus un homme de théâtre qu’un cinéaste auteur (il n’a fait que trois films), cela se sent dans ce huit clos qui doit tout à ses acteurs et aux dialogues. Bernard Blier y semble mal à l’aise, ce rôle infiniment tristounet ne lui convient pas, il manque de naturel. ‘’L’invité du mardi’’ est un film social qui permet de réfléchir sur les comportements des personnes urbaines placées dans les conditions décrites. Rien n’a changé malgré les apparences.
Jacques Deval est un dramaturge qui sera passé trois fois à la réalisation pour adapter quelques-unes des plus de quarante pièces de théâtre qui constituent son œuvre de 1920 à 1978. En 1950, c'est donc "La femme de ta jeunesse" (1947) qui accueille Bernard Blier, Michel Auclair et Madeleine Robinson pour un trio amoureux des plus surprenants. Non pas tant pour sa composition classique avec une femme encore jeune et séduisante qui s'ennuyant auprès d'un mari sans aucun doute attentionné mais sans charme et ennuyeux à mourir, trouve la passion auprès d'un jeune homme enfiévré et romantique. Mais plutôt pour l'issue finale qu'elle réserve où l'immense talent de Bernard Blier éclate une fois de plus au grand jour. Alors qu'il n'a encore que 34 ans, l'acteur protéiforme donne vie à cet homme sans âge, petit chef de contentieux heureux d'une réussite sociale modeste qui par compassion et naïveté fait entrer le loup dans la bergerie, inconscient qu'il est des tourments qui minent sa femme qu'il chérit tout en la laissant se faner au soleil d'un machisme certes bienveillant mais bien réel. A ses côtés Madeleine Robinson et Michel Auclair ne s'en laissent pas compter. Le quasi huis clos inspiré de la pièce de théâtre n'est en aucune manière pesant tellement les trois acteurs parviennent à capter l'attention. Du cinéma sans artifice comme on en fait plus et on a tort.
On est certes dans un film d’époque mais on en sort pas indifférent. Un certain classicisme dans le traitement du drame donne a l'histoire un charme accentué par les prestations parfois lunaires des acteurs.. La pirouette de fin est vrai point final.