Alors que JJ Abrams vient de rendre toute son âme à la saga « Star Wars », il ne pouvait logiquement rester au commande d’un nouvel épisode de « Star Trek ». Mais le maître garde les commandes de la saga en restant à la production et c'est donc à Justin Lin qu’est revenu la lourde charge de se lancer dans « Star Trek sans limite ». Encore auréolé du succès de « Fast and Furious », le réalisateur a fini par reprendre les commandes d’un bateau qui commençait à prendre l’eau, d’abord par le refus d’Abrams de réaliser ce troisième volume, puis par le désistement de Roberto Orci qui avait déjà travailler sur la première mouture du scénario, qui décida de se concentrer sur d’autres projets, tout en gardant également son rôle de producteur.
Changement de réalisateur et du même coup, changement de scénariste, c’est à l’acteur Simon Pegg (Paul) assisté de Doug Jung, scénariste de « Banshee » que l’on demanda d’écrire ce troisième volume et de lui donner les qualités d’un lien avec la série et avec les anciens films qui firent le succès de la licence. Et c’est une première bonne idée, car Pegg, qui interprète également le rôle de Montgomery, le mécanicien de l’Enterprise, et son acolyte ont su comprendre les personnages et leur donner beaucoup plus de relief, à l’instar de Spock, qui n’est plus simplement le philosophe de la bande toujours prompt à servir de belles phrases, de bonnes pensées ou encore de bons mots à qui veut l’entendre, il devient un personnages plus drôle, plus effacé que les fois précédentes tout en restant un des pivots du vaisseau. Mais ses apparitions permettent aux scénaristes de le rendre moins conventionnel, plus abordable. Dans le même temps, Kirk étant Kirk il conserve sa place de héros, mais cette fois-ci ce sont les personnages secondaires qui prennent de l’importance dans une histoire qui met en lumière la cohésion, la nécessité de vivre unie, de combattre d’une seule main pour vaincre les épreuves imposées par des ennemis particulièrement revêches.
Au-delà d’un scénario qui donne plus d’importance au reste de l’équipe et introduit de nouveaux personnages, « Star Trek : Sans limite » est surtout l’occasion pour les producteurs et le réalisateur de faire enfin le lien avec la série et les anciens longs métrages. Ainsi l’enterprise part pour ses fameuses expéditions aux confins de l’univers pour y découvrir des civilisations inconnues et porter un message de paix. Le film s’ouvre d’ailleurs sur l’une de ses rencontres durant leur mission de cinq ans, qui va leur provoquer bien des soucis, comme on s’en doute. Et pour faire ce lien le réalisateur n’a pas hésité à donner à ses personnages des allures un peu vintage en utilisant que très peu de création numérique, au profit de prothèses, que les acteurs ont dû se voir poser. Un choix qui respire le cinéma de science-fiction à l’ancienne, qui fait du bien, et confirme la qualité de cette équipe, autour de JJ Abrams qui a bien compris que les anciennes recettes sont toujours les meilleures, lorsque l’on veut satisfaire des fans particulièrement exigeant lorsqu’il s’agit de « Star Trek » ou « Star Wars ».
Et cela n’empêche pas Justin Lin de signer une mise en scène dynamique très en phase avec ce qui se fait actuellement. Des plans courts pour mieux souligner le mouvement rapide des actions, des effets spéciaux à couper le souffle, des décors soignés et quelques moments de répit pour laisser respirer le spectateur avant de l’entrainer dans une nouvelle vague de poursuites galactiques, de combats aériens ou physiques. Un montage dynamique qui parvient à éviter les longueurs et surtout ne nous abruti pas de scènes de destructions massives et inutiles, qui ne servent qu'à faire du bruit pour rien. Ce troisième volume de « Star Trek » version Abrams est une réussite qui ravira les fans et permettra aux fans d’autres sagas de passer également un excellent moment.