The Judge, ou le divertissement peu attendu dans mon cas, non pas que je sois passé à côté de sa promotion (légère) mais le projet ne m’intéressait que très peu ; et puis, fort de retours plutôt favorables, et la citation d’un duo principal crevant l’écran, la tentation succéda au désintérêt... dommage d’avoir raté la vo de peu, mais soit, je n’ai pas pour autant boudé mon plaisir, The Judge s’avérant effectivement aussi bon que rapporté, quoique pas sensationnel (mais franchement bon !). Avant d’approfondir, on ne peut cependant que saluer le casting à la fois sympathique et grandement efficace ; il subsiste en effet de plaisants protagonistes secondaires (Vincent D’Onofrio, Billy Bob Thornton...), tandis que le fameux tandem s’avère à la hauteur de sa réputation : comme à son habitude, Robert Downey Jr. trouve chaussure à son pied avec le rôle de Hank Palmer, avocat sûr de lui, un poil imbu de sa personne mais aussi charismatique, touchant même de par sa relation pour le moins tendue avec Joseph Palmer, figure paternelle implacable au caractère bien trempée (juge de son état), alors incarné par le monument qu’est Robert Duvall. Dès lors, le semblant d’intrigue policière proposée par The Judge se trouve couplé à un rapport à la famille prédominant, les rapports conflictuels opposant père et fils, ainsi que la recherche de repères par un Hank pas si intouchable qu’il n’y paraît, conférant au long-métrage une trame certes classique, mais recherchée ; et là où le film de David Dobkin fait véritablement mouche, c’est au travers de sa capacité à passer d’un ton dramatique, qui émeut avec subtilité, à un humour tout aussi fin que percutant à souhait. The Judge ne se départage donc pas de son statut de drame avéré, mais il le fait avec un brio certain, faisant de lui un divertissement de bout en long plaisant, porté par une trame aux multiples ressources ; peu de reproches à lui adresser dans la forme également, celui-ci se parant d’une mise en scène pas originale pour un sous mais vraisemblablement maitrisée (à l’image du long-métrage dans son ensemble). Néanmoins, le fond de The Judge était probablement perfectible, le choix de porter le règlement de compte familial jusqu’au procès apparaissant comme maladroit (inévitable j’en conviens, mais cela sonne étrange), alors que la narration et certains dialogues cumulaient de leur côté, et ce d’un bout à l’autre du long-métrage, des approximations rendant quelques points d’intrigue (somme toute simples, et la vf n’y est sûrement pas indifférente) flous. Pour autant, rien de bien dramatique, si ce n’est la teneur du dénouement, alors logique mais savamment traitée, de quoi terminer sur une relative bonne note ; en résumé The Judge est une sympathique découverte, porté par un casting à la hauteur de la tâche avec à sa tête un Robert Downey Jr. étonnamment poignant, figure de proue d’un hymne au pardon et l’importance des liens familiaux ni plus ni moins prenant !