Une comédie animée avec soin par Tartakovsky et son équipe, qui glane, avec ce deuxième épisode, un toujours aussi beau succès planétaire. Beaucoup de travail est encore apporté pour offrir un visuel faisant exploser chacun de ses plans, les monstres reviennent à la charge, malheureusement sans ce sentiment de surprise qui était présent pour le premier. On contemple deux aventures en une : un grand-père qui ne peut accepter de voir son petit-fils avec des attributs génétiques humains, et qui l’emmène sur les routes de la peur et du danger, anciennement procurés par lui et ses amis les légendes, les « monstres », comme Frankenstein, qui se définissent aujourd’hui comme tels pour appâter le plus souvent un public d’hommes et de femmes, voire d’enfants. Mais Dracula, têtu comme il est et resté dans une époque révolue, n’accepte pas cela. La suite, semblable au premier opus lorsqu’il faut tout faire exploser pour mieux rythmer le tout, est aussi énervante que son prédécesseur, qui possédait au moins un certain flegme et un humour plus coriace lorsqu’il s’agissait de situations mieux pensées, plus ingénieuses, et surtout moins lourdes. Car bon, « Hôtel Transylvanie » est bien trop souvent que le « Transformers » de la comédie, représentée comme une action hyper-active qui plaît aux enfants car ils aiment l’animation énergique, puis aux parents car ils apprécient le flot de nouvelles images qui ne les font pas dormir. Mais le niveau est bien loin d’un « Inside Out », sorti la même année, qui savait allier un bon sentimentalisme et qualité technique, ainsi que les nombreuses métaphores intelligentes et maîtrisées dans l’extrême. Alors oui, il reste des des métaphores dans ce second volet des gentils monstres, mais elles sont toujours dans le même domaine, c’est-à-dire la différence entre le monde des hommes et celui des animaux fabuleux. Si, au départ, on commence déjà à souffrir du manque de particularités scénaristiques et visuelles, on mourra d’une crise d’épilepsie tellement puissante et violente qu’on en tomberait par terre. C’est un déchaînement d’évènements mal écrits, une tornade qui fait n’importe quoi, ou plutôt une purée avec des pommes de terre mal écrasées. Le premier savait beaucoup mieux les écraser, tout simplement parce que le premier était plus en rupture avec tout ce qu’on avait déjà vu. La même chose s’était déjà déroulé avec « Les Minions » : des personnages d’allure sympathiques et éperdument drôles utilisés à bon escient, qui se trouvaient être les plus chiatiques au monde dans leur oeuvre personnelle. Et ce malgré l’animation d’excellente qualité. Car peu importe si une qualité est bonne dans un domaine, si le public est lassé dans un autre domaine, ils oublieront la supériorité placée dans le réseau catégorique, qu’il soit principal ou non. Un long-métrage pas sans défauts, drôle et chouette au départ, pour finir en brou-ha-ha indigeste vers la fin, ce qui est bien dommage, quand on pense au long travail qu’il faut donner dans un projet d’animation. Juste pour cela, Tartakovsky et tous ceux qui l’accompagnent méritent leur succès au box-office, américain et mondial.