Voici donc le dernier long métrage de David Cronenberg, évidemment sélectionné par la course à la palme à Cannes, d'avantage pour la forme que pour sa qualité, Maps to the Stars. Autant le nombre d'admirateurs du metteur en scène canadien est conséquent, autant ses détracteurs sont légion. Vous comprendrez donc qu'en ce qui me concerne, si j'ai parfois apprécier des œuvres du père David, je ne porte pas foncièrement le cinéaste dans mon cœur, notamment pour son arrogance envers ses modèles. Les œuvres de monsieur sont par ailleurs, dans bien des cas, auréolée d'un élitisme crasse, plaisant ou déplaisant à un vaste public qui cherche incessamment de nouveaux horizons, sur grands écrans. Celui-ci, encensé par la critique, dans sa large majorité, est l'exemple même d'un film fallacieux qui profite clairement de la maigreur des programmations quotidiennes dans les salles obscures.
En somme, le célèbre réalisateur s'intéresse ici au star-system, au phénomène typiquement américain de la reconnaissance public assoiffée des célébrités, qui comme c'est le cas ici, peinent sincèrement à s'afficher autrement que dans leurs médiocrités. De l'enfant star à la diva surestimée, le film dresse le portrait peu flatteur des sommet de Los Angeles, de son univers factice ou l'on ne s'exprime publiquement uniquement pour flatter, et en privé, dans le seul but de blesser. Bienvenue en pleine démonstration d'hyprocrise. Mais le sujet n'est pas forcément la base du script du nouveau Cronenberg, le cinéaste préférant une fois encore le douteux au tangible. De par sa rébellion artistique, le metteur en scène avait largement de quoi signé une bombe, un film à contre courent, dénonciateur de la haute société californienne. Mais c'était sans compter sur des douteuses apparitions et sur une psychologie pour le moins particulière.
Une fois encore, le casting au service du cinéaste est glorieux. Gravitant autour de Julianne Moore et Mia Wasikowska, l'on pourra retenir un John Cusack dérangeant, une Olivia Williams archi déprimée ou encore un Robert Pattinson dans un rôle futile. Tout le monde rayonne dans un univers auquel l'on peine à accrocher, et ce même si l'on cerne très rapidement que Cronenberg en vient aux liens familiaux. De là s'enchaîne les séquences bavardes, très bavardes, on l'on se plaint, se bat et s'amourache. Bref, hormis quelques très belles diatribes poétiques, rien n'est franchement très captivant.
De mon point de vue hautement surestimé, le nouveau film du plus célèbre des metteurs en scène canadiens est un coup dans l'eau, un film qui se veut choc mais qui n'est qu'un brûlot intellectuel sur l'attitude de stars que Cronenberg semble apprécier détester. Mais qu'importe les louanges, qu'importes les critiques, Cronenberg n'en n'a pas finis avec nous. Attendons donc son retour pour une nouvelle vision chaotique de choses anodines. On espère sincèrement que son prochain long s'apparentera d'avantage aux Promesses de l'Ombre qu'à Maps to the Stars. 07/20