Première scène: Agatha Weiss, jeune femme fantasque et défigurée, dort dans le car qui l'amène à Los Angeles, où vivent ses parents et son frère, jeune acteur star odieux à souhait. Agatha sera bientôt parfaitement éveillée, de même que les pulsions et les démons qui rongent les personnages. On pense notamment à Havana Segrand, actrice névrosée hantée par le fantôme de sa mère, qui engage Agatha comme assistante personnelle. Tous ces protagonistes vont donc devoir faire face à leur traumatismes, leur déséquilibre émotionnel pour échapper au(x) drame(s) qui les menace(nt) et ainsi obtenir une forme de liberté, celle exprimée par Paul Éluard dans son sublime poème, ici répété tel un mantra. La filiation avec la tragédie grecque est certes un rien appuyée, mais la puissance de la satire d'Hollywood est d'une férocité aussi jubilatoire que perturbante. Esthétiquement, c'est aussi une grande réussite: le luxe froid des villas qu'habitent les personnages est un écrin parfait à leur folie sous-jacente et achève de nous rendre cet Hollywood désespérément repoussant. Une oeuvre cruelle et intelligente, rehaussée par une interprétation brillantissime (mention spéciale à John Cusack, extraordinaire en gourou mystique).
Un drame cynique, schizo, paranoïaque et trash qui dépeint (certainement avec beaucoup d'excès) le monde très cruel du showbiz, le revers de la médaille avec sa collection de personnages détestables et dérangés, malades et excessifs. C'est à la fois touchant et dérangeant. Complexe, mais bien fichu.
David Cronenberg signe une satire hollywoodienne bien à lui, peuplée de personnages littéralement dégénérés et cyniques, parmi lesquels brillent Julianne Moore et Mia Wasikowska, chacune folle à sa façon. Après, la fadeur de la mise en scène est-elle aussi un élément satirique ou une perte d'inspiration du cinéaste ?
Je ne suis pas de base une grande fan du style Cronenberg (qui réalise des films très violents) mais j'admire son travail. J'avais été assez scotchée par le film A History of Violence et je souhaitais donc voir son dernier film Maps to the Stars. Et j'ai été assez déçue. Si les acteurs sont bons (notamment Julianne Moore en actrice dépressive) et le film globalement bien tourné, j'ai eu beaucoup plus du mal avec l’enchaînement du film et du scénario. On met du temps à comprendre les liens qui unissent tous les personnages, puis une fois les liens établis, les secrets ou plutôt les démons des personnages se dévoilent, de manière dramatique et violente "à la Cronenberg" bien sûr. Les histoires de chacun sont mal liées, ce qui est dommage : on perd du coup en intensité. La tension a du mal à monter alors que la chute est à la hauteur du réalisateur.
Un brûlot qui dépeint l'impitoyable univers de Hollywood! Les acteurs sont impeccables, le scénario implacable et la mise en scène pas mal du tout quoiqu'un peu paresseuse par moment. Un film noir qui ravira très certainement les amateurs du genre ou de cronenberg tout court.
Un casting intéressant pour un film qui aurait pu l'être beaucoup plus, mais les thèmes de la célébrité et du cinéma sont beaucoup trop vague, c'est la folie, et le tragique qu'on retrouve ici. Malgré un très bon scénario, un effet de déjà vu se laisse entrevoir... De plus, la mise en scène de Cronenberg n'est pas à son apogée du fait qu'on a même du mal à la distinguer. C'est son chef opérateur qui prends le dessus en nous livrant des couleurs du soir, du feux et de Los Angeles.
Bon film au global. Malgré des passages assez faible, on reste malgré intéressé par ce film réunissant de très bon acteurs dont la "palmée" Julianne Moore. C'est univers du décor d'Hollywood vaut le coup d'œil.
Comme toujours avec Cronenberg on sort du film désorienté avec plus de questions que de réponses mais tous les acteurs nous amènent dans leur tourments avec un talent qui rend ce cauchemar presque jubilatoire.
Une suite de scènes, presque des sketchs, présentant le monde perverti du cinéma Hollywoodien. Rien de nouveau sous le soleil! Le spectateur devient le voyeur d un ramassis d obscénités physiques et morales dont il se délecte et le dégoutte Mais il reste une morale: Hollywood c est mal
Les films qui dressent un portrait cruel de l'univers hollywoodien ne manquent pas. Celui-ci se distingue par un scénario assez bien construit. Sinon Julianne Moore compose une star vieillissante et hystérique jubilatoire et John Cusak, son psy gourou, est excellent, à son habitude Le seul personnage sympathique, Mia Wasikowska, est parfaite aussi. Mais il manque tout de même une âme à ce film artificiel qui se laisse regarder sans passion.
Mouais autant le dire de suite je n ai pas été convaincu. Cronenberg souhaitait visiblement faire un pamphlet anti Hollywood qui broie les enfants, érige la célébrité en modèle avant le talent, un univers d artifice ou tout le monde navigue aux frontières de la folie et ou au final c est l'argent qui dirige tout. Le problème du film ce sont certains de ses personnages, en premier lieu celui de Julianne Moore, primée à Cannes (jouant justement sur son image dans le film) mais ce personnage a les traits trop marqués selon moi, celui ci comme beaucoup d autres auraient gagnés à être plus en nuances et au final c est ceux de Mia Wasikowska et de Robert Pattinson (oui oui vous avez bien lu, il n est même pas assez présent selon moi dans ce film) qui sont les plus intéressants à suivre. L ambiance toujours particulière des films de Cronenberg est ici quasiment absente (j ai cependant beaucoup aimé le plan ou le personnage d Agatha utilise une statuette) et c est même à ce jour le moins bon film que j ai vu du metteur en scène.
Un film renversant, rageur, poignant, drôlissime et à fleur de peau qui marque et prend souvent aux tripes. Cronenberg se place dans la droite lignée de Wilder et son Sunset Boulevard ou Aldrich et son Baby Jane, en frappant à cran coup de statuettes dans la gueule un Hollywood rongé par le pognon et les égos. La galerie de personnages est très intéressantes : malgré leurs travers détestables, tous font finalement preuve de sensibilité et ont un côté bouleversant, une fêlure qui fend le cœur et les rend attachants. Le scénario est mis en scène avec brio, en rythme, sans temps mort et avec une grande virtuosité. La photo est superbe et le filmage d'une grande élégance. On retrouve donc un Cronenberg au top niveau, esthète du cinéma mais tripier de la nature humaine, le tout enrobé de dialogues ciselés et de situations hilarantes ou dramatiques qui ne se prennent jamais au sérieux. Pour couronner le tout, le casting est au niveau, avec notamment une Julianne Moore époustouflante et une Mia Wasikowska envoutante.
Le jeune acteur Evan Bird est d'une froideur assez surprenante; maigrelet et enfantin tout en étant un ex-toxicomane misanthrope, il arrive déjà à cristalliser un immense aspect omniprésent durant tout le film: les enfants d'Hollywood sont froids, assassins ou encore morts, sortes de petits anges/archanges vagabonds. Julianne Moore quant à elle réussit encore à nous épater par "sa mise à nue" en tant qu'actrice, réussissant à faire passer beaucoup par le corps. Au final, le film est plutôt prenant et réussit de temps à autre à donner une promesse d'un autre chose, autrement dit, quelque chose loin d'ici.