Le dernier Croneneberg, je l’attendais, et si j’avais aimé Cosmopolis, je ne pense pas que ce soit le meilleur film du réalisateur. Néanmoins c’était vraiment très intéressant. Et là, Maps to the stars, j’ai trouvé ça encore mieux. Alors il ne faut pas s’attendre à voir du Cronenberg des années 80, c’est dans la lignée des films qu’il a pu faire depuis une quinzaine d’années.
L’ambiance hollywoodienne et l’affiche font à peu penser à Mulholland Dr., mais finalement ça n’a pas grand-chose à voir avec le film de Lynch. Les flammes de l’affiche font écho au personnage de Mia Wasikowska, qui a foutu le feu et qui en a gardé les séquelles (au passage, c’est vraiment le plus beau personnage du film, le plus mystérieux…). Mais c’est aussi une vision de cauchemar, un univers où tout est à jeter, cruel au possible, où tout le monde est taré. Car oui tous les personnages du film sont bien barrés. Entre l’actrice has been qui essaye de retrouver sa gloire d’antan en faisant des coups de pute et des séances chez le psy le plus décalé du monde (je crois que j’ai réussi à apprécier John Cusack dans un rôle pour la première fois, et ce n’était pas gagné vu celui qu’il avait dans 2012), le gamin pourri-gâté qui joue dans des suites de merdes à n’en plus finir… Tous les personnages sont cruels, déshumanisés, vulgaires, bons à jeter. J’ai beaucoup aimé les séquences où apparaissent le fantôme de la mère, ancienne actrice, qui ne fait que montrer encore plus la bêtise et la superficialité de ces êtres.
Et puis au fur et à mesure tout devient de plus en plus fou, jusqu’à l’inévitable déchaînement de violence, il n’y a pas de rédemption possible pour ces pauvres bougres, pour ces poufs qui passent leur temps à suivre la mode et se déchirer la gueule dans des soirées de merde. Le film est assez extrême, presque cynique, je ne révèlerai rien mais la façon dont le personnage de Julianne Moore obtient un rôle est délicieusement diabolique. Et finalement, ressort quand même quelque chose de beau, c’est la relation entre le frère et la sœur, corrompus et dont les vies ont étés détruites par Hollywood, qui finissent par redonner un peu d’espoir dans ce monde de brute. C’est bien sûr visible dans la scène finale, qui est d’une belle tendresse.
A certains moments, je me serai cru devant un film à trip, tellement la folie des personnages devient grande, et ça c’est assez formidable. Vraiment un film assez impressionnant. Un Cronenberg de très bon cru, qui donne de bonnes nouvelles sur l’état de santé du bonhomme.