Doté d’un scénario ambitieux (mais non exempt de faiblesses), "L’autre vie de Richard Kemp" exploite assez sobrement et efficacement le voyage dans le temps. Le personnage de Kemp profite pas mal de son pouvoir (connaître le futur) et l’utilise (au contraire de Noémie Lvovsky dans "Camille Redouble", qui se contentait de faire du vélo en doudoune rouge), pour le bon plaisir du... L'article complet sur Plog Magazine, les Critiques des Ours (lien ci-dessous)!
Peut-on se souvenir de son avenir ? Peut-on imaginer son passé ? La première question paraît absurde, quand la deuxième semble plus envisageable, via certains troubles mentaux, ou simplement des mécanismes oniriques. Les héros de cette étrange histoire, le policier Richard Kemp et la psychologue Hélène Batistelli se sont peut-être rencontrés deux fois, à 21 ans d'intervalle, grâce à une sorte de fantaisie de l'espace-temps. Il est question d'une enquête sur un serial killer, le "Perce-oreille", dont l'issue, alternative, dépend à la fois du présent (1989) et de l'avenir (2010), mais aussi des rapports amoureux entre Richard et Hélène, compliqués par l'uchronie, dans sa forme la plus sophistiquée (Kemp à 50 ans qui vient du futur coexistant avec Kemp à 30). Cette romance entre deux rives (dans une ville portuaire très minérale - ce qui n'est pas anodin) est contée avec une belle maîtrise des situations de départ et des développements : pas mal pour un 1er film (Germinal Alvarez, le réalisateur, étant aussi pour partie à l'écriture). Jean-Hugues Anglade/Kemp est parfait (et crédible, même au physique, contrairement à lu ici ou là, aux deux époques), tout comme Mélanie Thierry/Hélène.
Pas mal oui. Anglade est parfait ! toujours parfait. Si je ne me fie qu'à l'histoire je peux dire que je suis rentrée dedans. La métamorphose d'Anglade en homme de 35 balais est plutôt réussie. On est soudain téléporté en 1989.... L'histoire d'un flic qui revit exactement le même dessin meurtrier qu'il y a 20 ans justement, va revenir en arrière après s'être pris un coup derrière la tête. Soit ! il se revoit comme jeune inspecteur et va tenter de défier le serial killer en évitant les crimes qu'il s'apprête à faire. Il connaît tout du passé, il connaît les victimes, reste à les prévenir ....mais tout n'est pas si simple évidemment.
Pour l'aider, il va compter sur la belle psy interprétée par Mélanie Thierry. Cette dernière en joggant, seule évidemment, sans aucune voiture sur ce pont immense, va se retrouver face à un corps et voilà que l'histoire démarre. Elle rencontré Richard/anglade à 55 ans ....seule témoin du drame, ils vont alors se revoir une fois ou deux, paf! un baiser et paf! coup sur la tête et 1989. Paf! ils ne se voient plus. Mais elle va revenir ......en 89 évidemment, jeune.
Il y a dans le personnage joué par Mélanie Thierry quelque chose qui n'est pas tout à fait crédible. Non pas qu'elle ne le défend pas bien, au contraire, elle fait au mieux mais je n'ai jamais pu croire une seule fois qu'elle pouvait être née en 68, elle aurait donc 42 ans .....en 2010, année du début de l'histoire, je veux bien qu'elle en ait 10 de moins mais là .....bof ! du coup on la retrouve catapultée à 21 ans en 1989, elle aussi. Et une fois de plus, une psy à 21 ans .......même dans les années 80, on a du mal à y croire. Admettons que ce soit un détail.... J'ai quand même eu du mal à m'en dissuader.
La fin est un peu bâclée...mais il ne manque pas grand chose pour que ce thriller soit bon. Il y a quelques coups de théâtre, de jolies scènes, une belle image, un bon casting et un scénario loin d'être mauvais. C'est un premier film et ce n'est pas un mauvais premier film. C'est pas mal.
J'ai beaucoup aimé ce film. Pas seulement par la présence des deux ( toujours ) très bons acteurs, mais par l'intrigue et le suivi du film. Que demande t'on à un film ? Personnellement, qu'il me procure des émotions et que je le suive sans m'ennuyer. C'est le cas. L'intrigue nous emmène du début à la fin sans temps mort, nous captive, nous interroge. Je suis presque certain d'une chose : Que le prochain film de ce réalisateur sera plus abouti, car il y a du talent la derrière, comme un parfum de grandeur. Un petit mot sur le commentaire du torchon pour " cinéphile pauvre " que représente le magazine Première, ( si si celui ou le journaleux critique va voir 3 films dans le mois, si si, le même qui nous torche une présentation des films illisible ), à ne pas prendre en compte : Journaleux de Première : Embauchez ! Thomaomaley.
Voici typiquement le genre de films que les médias occultent au profit des grosses productions hexagonales et internationales alors qu'il vaut bien plus le détour que d'autres. Haletant, plein de suspens jusqu'à la dernière minute, il a le mérite d'être original, bien interprété, jouissant d'une image esthétique ainsi que d'une bande son tout indiquée et à propos. Il est bien dommage de ne pas voir Anglade plus souvent, surtout dans ce registre de film noir-polar. Un vrai bon thriller donc à découvrir.
Bon film, j'ai bien aimé, j'ai trouvé les acteurs tres bons et le scenario assez bien ficelé meme s'il y a un truc qui m'a franchement géné pendant tout le film, c'estspoiler: pourquoi est-ce que le Richard Kemp du futur ne va pas voir le Richard Kemp du passé pour empecher les crimes, au lieu de ça, il prefere aller voir la psychologue sans qu'on sache trop pourquoi .
Film qui a eu peu de promo, mais pourtant il mérite le détour par une salle de cinéma... belle intrigue, thriller avec suspense et belle idée de faire un retour dans le passer pour enquêter
La carrière d’un film ne tient souvent à pas grand chose, une affiche banale, un manque de promotion peut laisser une bonne surprise dans l’ombre et faire rater à un film la rencontre avec son public. Discret à sa sortie et peu mis en valeur par une affiche sans relief, L’autre vie de Richard Kemp a justement failli me passer sous le nez !
Une petite évocation du film et de son concept à la télévision a suffit pour me convaincre. L’autre vie de Richard Kemp aborde en effet un sujet passionnant, à savoir la possibilité pour son personnage principal de revivre des évènements du passé pour en changer le dénouement. Le voyage dans le temps et/ou le changement de dimension sont malheureusement des sujets si rares dans le cinéma français, comme le genre fantastique, et le réalisateur dont c’est le premier film s’en tire avec talent.
Je parle de voyage dans le temps, de film fantastique, mais ne vous attendez pas à un Retour vers le futur à la française, car L’autre vie de Richard Kemp n’est pas aussi spectaculaire, et l’étape du « voyage » est beaucoup plus sobre, rendant l’épreuve d’autant plus effrayante pour le personnage de Richard Kemp (Jean-Hugues Anglade) ainsi que pour nous spectateurs. Ici donc pas de DeLorean « tunée », mais un travail incroyable sur les maquillages alors que le film confronte Richard Kemp à son lui d’une vingtaine d’années plus jeunes. Je parle du travail formidable des maquilleurs, mais il faut surtout souligner la performance magnifique de Mélanie Thierry et Jean-Hugues Anglade très impliqués dans leurs rôles dont les prestations élève le film au-dessus du niveau habituel. Le film doit aussi beaucoup à ses décors. Tourné entre Bordeaux et La Rochelle, L’autre vie de Richard Kemp se déroule dans une ville fictive, mélangeant différents morceaux choisis de ses multiples lieux de tournage. Quoiqu’il en soit cette ville imaginaire apporte beaucoup à l’ambiance éthérée du film.
Si le film ne bénéficie pas d’une meilleure note c’est qu’il trébuche finalement sur sa partie la plus familière, son enquête policière. Superficielle et pas originale elle représente le vrai défaut de L’autre vie de Richard Kemp, et manque de consistence. On peut avoir l’impression qu’elle n’intéresse finalement pas tant le réalisateur que ça, et pour un film défini avant tout comme un thriller c’est embêtant.
Sévère dans mes critiques, des fois irrité par des détails en apparence anodins, je suis souvent déçu par un cinéma français sans saveur et sans innovation mais L’autre vie de Richard Kemp tente vraiment de changer ça et propose la perspective d’un cinéma hexagonale enfin prêt à nous surprendre. Un film à voir donc et pour lequel j’encourage un bouche-à-oreille intensif et positif tant ce film mérite notre intérêt, notamment pour pousser de futures productions françaises dans la même voie !
Whaou ! Un film qui n'a pas connu beaucoup de promo et que je suis allé voir sans attente particulière, le synopsis que j'en avais lu n'étant ni enthousiasmant ni rébarbatif. On pourrait penser à un scénario classique du flic paumé qui a commis des erreurs et qui fait des flashbacks... il y a de çà, mais pas que. En fait le scénario est magnifiquement ficelé. Tout au long du film on se demande comment l'auteur réalisateur va se sortir des imbroglios qu'il crée et, la clé qu'il a trouvée, si simple peut-elle sembler, était la bonne. Ce scénario atypique et son dénouement sont les deux premiers points positifs qui m'ont scotché. Il s'agit du premier long de Germinal Alvarez. Quelques erreurs de jeunesse sur le positionnement de la camera dans certains plans... Ces défauts sont toutefois évincés par un travail sur l'image (photo), imperceptible, mais qui participe de l'ambiance du film. Que ce réalisateur ait pensé à ces subtilités est le signe de débuts prometteurs. Le choix des décors est, de même, intéressant, et on ne peut que penser que cette abondance de lignes de fuite, parfaitement mises en scène, n'est pas anodine. On aime ou on n'aime pas, mais il y a un vrai travail de conception qui doit être souligné. Le flashback 89 est plutôt réussi, même si je serais curieux de vérifier les anachronismes. Les acteurs enfin sont à la hauteur. Anglade en flic fou ou torturé, selon l'âge, est à la hauteur et se bonifie avec l'âge. Mélanie Thierry tient un rôle plus grave et s'en sort aussi plutôt bien... Quoiqu'un peu jeune pour interpréter la Batistelli de 2010. Au final, ce film est une très agréable surprise qui mérite un bon succès.
Un vrai coup de coeur pour ce film !!!! Un film qui allie à la fois "suspense" et "science fiction" avec panache et réussite (ce qui est rarement bien réussi dans le cinéma français : dès qu'on entre dans le fantastique, la SF ou le surnaturel c'est assez souvent raté)... Surtout le plaisir de retrouver Jean-Hugues Anglade dans un premier rôle au cinéma (cela faisait longtemps que le cinéma ne lui avait pas offert un aussi beau premier rôle même si on l'a retrouvé récemment dans Amitiés sincères)... Dans L'Autre vie de Richard Kemp, il porte vraiment le film du début à la fin... A noter également, la prestation de la belle Mélanie Thierry, dont la présence illumine le film... Le couple Jean-Hugues Anglade/Mélanie Thierry est également très réussi, crédible... Une belle histoire d'amour aussi à travers le temps...
Avec son titre à la Arnaud Cathrine, ce thriller mâtiné de SF avait quelque chose d'énigmatique que l'utilisation des perspectives (les lignes fuyantes des ponts et des immeubles) pouvait rehausser par la même occasion d'une singularité esthétique appréciable. Construire un scénario habile sur le décalage temporel est sans doute plus compliqué qu'il n'y parait, mission honorable pleine de chausse-trappes et d'invraisemblances potentielles. Ce dont ce premier film n'est certes pas dépourvu. Les méfaits d'un serial killer surnommé le perce-oreille n'ont rien de très captivant et c'est plutôt l'idée maitresse de changer le cours de l'histoire dès lors qu'on en connait le déroulement - on désigne ce principe du nom d'uchronie - qui accroche davantage le spectateur, ainsi que le jeu minéral et sobre de Jean-Hughes Anglade et celui élégant et nuancé de Mélanie Thierry. Il est toujours amusant de se souvenir qu'en 1989 on pouvait fumer à peu près partout et que les téléphones portables étaient encore du domaine de l'anticipation.
On voit rarement des films avec un scénario aussi bien ficelé. L'intrigue est ici magnifiquement bien tournée et les acteurs excellents, avec un "petit plus" à Mélanie Thierry qu'on ne voit en général que dans des seconds ou "petits" rôles. Elle est ici splendide de naturel et fait bien ressortir l'émotion portée par son personnage. Dommage que l'écart de 20 ans entre le passé et le présent soit pour elle, physiquement parlant, assez mal traduite. La fin du film est excellente et ne m'a absolument pas déçu. A voir, vraiment.
J'ai bien aimé ce petit film et le flashback au 1989, bien fait. Le rythme est assez rapide, et comme thriller s'est efficace avec pal mal de suspens, bien resolu à la fin.