Lorsqu'en 1976 le cinéaste Narciso Ibáñez Serrador donne Les Révoltés De L'an 2000, il ne pouvait pas ignorer une possible réaction hostile à son égard. Dommage que le fond fantastique ait été oublié. Résultat, le film fut interdit dans certains pays. C'est que faire de l'enfant, le mal absolu et filmer sa mort dans la violence, revient à rogner les limites de l'acceptable. En 2012, l'énigmatique Makinov tente le remake, c'est la mode, et il condense son récit sur 1h20 (1h45 pour l'original). Oubliées la douloureuse introduction de l'original ou l'exposition lente mais Makinov garde les scènes fortes, l'ambiance tendue et les cas de conscience. En cette année 2012, dans un exercice de style façon Gus Van Sant pour son Psycho (mais avec un rendu bien supérieur), Makinov ne trahit pas l'essence de la pellicule de Serrador.
Un couple de touristes rallie une île, Punta Hueca, qui ne s'avère habitée que par des enfants. Sous une chaleur accablante, ils tentent de trouver de l'aide...
Omniprésent dans la création de son film, Makinov dispose d'un budget approximatif de 12 millions de dollars. Faut dire que le décor carte postal fait son effet. Si on ajoute une pellicule 35 mm, en scope, eh bien on arrive à une bobine esthétiquement soignée. Et puis, le scénario originel est respecté dans ses grandes lignes, le cinéaste ajoute ici et là quelques séquences gores réussies. Mais le plus intéressant réside dans la noirceur de son métrage. Toujours épineux, le propos emprunte le chemin fantastique sans s'y attarder, laissant ainsi des questions en suspens. Gênant. Heureusement, avec son rythme progressif stressant jusqu'à son climax sombre et sa froideur glaciale assumée, ce Come Out And Play réserve de très bons moments. Mention excellente à la bande sonore. 3/5