Alors ça va être simple : ce film est par-fait.
Je parle de perfection parce que le film ne m’a déçu en rien, m’a fait rire, pleurer, il m’a émerveillé, désolé, impressionné, touché, surpris, dérouté, il m’a fait réfléchir tout en ne me faisant pas perdre le fil.
De tous les films du MCU, il est celui qui respecte le plus l’idée de saga continue, d’univers connecté : chaque personnage y a un développement, qu’il soit central ou simplement assez important pour le trouver utile ; chaque action entraîne une réaction, chaque événement trouve des conséquences et le tout s’enchaîne parfaitement, logiquement, à un rythme indiscutablement travaillé et réussi.
De tous les personnages du film, c’est Iron Man qui subit le traitement le plus important. Là où le personnage de Tony Stark m’avait déçu et frustré dans l’Ere d’Ultron, en partie à cause d’un jeu d’acteur un peu fade de la part de RDJ, je trouve un développement complexe et incroyablement pertinent de sa psychologie dans Civil War.
Captain America reste égal à lui-même ; sa relation avec Bucky évolue, mais c’est à peu près tout. Cela dit le titre « Captain America » n’est pas usurpé : les personnages et les intrigues gravitent autour de lui. L’action adopte souvent son point de vue et il est un leader naturel, ce qui fait que malgré le nombre stupéfiant de personnages principaux et secondaires du film, on revient toujours naturellement vers lui, avec le sentiment que c’est lui qui fera avancer les choses, que c’est lui qui détient la clé de tout.
Les personnages… quelle galerie ! Ils sont si nombreux, et pourtant, on n’est jamais frustré : tout le monde a sa place, sa personnalité, sa vision des choses, son importance dans le récit. Ils parlent, s’écoutent, et font tout ce qu’ils peuvent pour résoudre les problèmes sans en venir aux mains, mais l’affrontement est simplement inévitable ! Et quand celui-ci survient, accrochez-vous bien. C’est homérique. Gargantuesque (oh que oui !). Cette scène est d’une complexité absolument absurde et pourtant, tout reste clair, parfaitement lisible, et jouissif à s’en faire éclater le coeur !
C’était tellement… parfait, il n’y a pas d’autre mot ! A certains moments, j’étais pris de rire nerveux tant c’était génial.
Black Panther et Spidey sont magnifiquement introduits.
La scène d’introduction de T’Challa est extrêmement simple : un zoom lent sur lui de dos, se retournant peu à peu vers la caméra pour dévoiler son visage. Une discussion avec Black Widow, un court dialogue percutant avec son père pour établir leurs liens, l’explosion de la bombe, la mort du père, et le chagrin et la rage d’un nouveau roi. Simple, efficace, une scène parfaitement mesurée pour un film aussi long.
Son costume est immensément classe, et ses techniques de combat, sa gestuelle, sont excellentes. Black Panther a son identité, son histoire, ses motivations, ses objectifs, et son rôle à jouer. Qui a besoin d’origin story de nos jours ?
En parlant d’origin story, abordons le cas Spidey – Peter Parker.
Je parle de cas parce que je pense qu’il va y avoir une polémique, malgré tout le bien que j’ai pensé de ces changements. Peter est extrêmement jeune. Tante May l’est aussi – alors là, houla oui, non seulement elle est jeune mais elle va clairement devenir le nouveau fantasme inavouable de bon nombre de spectateurs !
Tony Stark en tant que mentor, je dis OUI. J’ai attendu ça pendant 8 ans et je n’ai pas été déçu, je peux mourir heureux (mais ce serait chouette que je meure pas quand-même, hein). Là encore, en l’espace d’une scène, tout est fait, tout est dit : Peter joue aux super-héros dans son coin depuis un petit moment dans un costume bricolé, l’héritage de l’Oncle Ben se fait intensément ressentir sans jamais être clairement abordé, c’est un génie avec suffisamment de cran pour empêcher Stark de révéler son secret à May, il a des problèmes d’argent, il est blagueur, il vit dans un appart’ du Queens, il a fabriqué ses lance-toiles lui-même, bref. En cinq minutes, top chrono, le personnage est planté et solide et laisse une impression de (devinez quoi) perfection.
Ce qui se vérifie par la suite ; il crève l’écran. Puissant, agile, blagueur mais aussi naïf en raison de sa jeunesse, il est l’une des grandes stars de la bataille de l’aéroport.
Tous les partis-pris le concernant me conviennent : son côté quasi pré-ado contraste avec la ribambelle d’adultes et donne une bouffée d’air frais, son humour naïf ne fait ni forcé ni bouffon, son costume apporte un peu de neuf tout en respectant les origines et en s’intégrant bien dans le panorama de la mode « moderne » MCUienne, et sa tante est adorable (notons qu’il n’y a pas besoin de constamment s’engueuler avec, comme c’était le cas dans les TASM, que j’aime beaucoup soit dit en passant).
Rumlow fait son job et puis BOUM. Rien de spécial à dire.
En revanche, Zemo est un méchant plutôt réussi. Il ressemble plus au vilain d’un film d’action classique qu’au supervilain qu’on pourrait être en droit d’attendre, mais entre le développement fourni du personnage et la performance convaincante de Daniel Brühl, sans oublier les conséquences assez percutantes de son plan, on peut dire qu’il laisse une bonne impression.
Quant à la révélation sur la mort des parents de Stark, on peut dire qu’elle a su me prendre par surprise, ce dernier acte m’a vraiment pris aux tripes.
Pour finir, quelques mots vite-fait sur d’autres points qui ont retenu mon attention : l’apparition de Hawkeye est, une fois encore, parfaite ; la relation Vision – Scarlett Witch avance très bien ; Black Widow est un personnage décidément captivant ; les funérailles de Peggy m’ont arraché une larme, ce qui n’aurait sûrement pas été le cas si je n’avais pas suivi ses aventures sur petit écran (eh oui ! Un bienfait insoupçonné de l’univers étendu) ; Sharon Carter est badass, mais est peut-être le personnage le moins marquant pour l’instant ; les deux scènes post-générique m’ont satisfait ; ce qui arrive à Rhodes m’a secoué aussi, après tout c’est l’un des personnages les plus anciens du MCU et je m’y suis beaucoup attaché ; Ant-Man (oui, juste Ant-Man, parce que Ant-Man).
Voilà, c’est à peu près tout je crois.
Je suis comblé et ravi. Les petites touches d’humour par-ci par-là n’entravent en rien la gravité des événements et la douleur qu’on ressent à la fin du film : voir cette famille, tous ces personnages avec lesquels on a vécu huit années de notre vie, se déchirer de la sorte, c’est une expérience marquante, à n’en pas douter – et il y a malgré tout encore de la place pour les nouveaux.
Et pour conclure, tout ce que je peux dire, c’est : allez voir Civil War. Je ne peux pas vous garantir que vous le considérerez, comme moi, comme étant le meilleur film de toute la saga, mais je peux vous assurer que vous en aurez pour votre argent. Et bien plus encore !