Juste après avoir achevé le visionnage de l’épouvantable épisode 7, je me suis lancé avec beaucoup de méfiance dans sa suite, m’attendant à un désastre repoussant les limites de l’indécence. J’avais même jugé opportun d’ingérer un anti-vomitif avant d’appuyer sur le bouton lecture, mais force est de constater que j’aurais pu largement m’en passer.
Car oui, après un épisode 7 qui nous avait conduit à un niveau de médiocrité atteignant les profondeurs de la plus répugnante des fosses septiques, on sort ici très largement des égouts, pour retrouver une qualité qui donne à cet opus, toute légitimité pour appartenir à la franchise Star Wars. J’irais même jusqu’à dire que sur le plan de la beauté des décors, la qualité des lumières, il y a un sans faute de réalisé, avec un côté esthétique très largement digne de ses prédécesseurs, toutes générations confondues.
Même les personnages ont tous gagné en profondeur, en charisme :
Fynn, toujours insipide, a enfin cessé de mimer des crises d’asthme à chaque plan. Il devient supportable grâce à Rose, sa nouvelle copine en l’absence de Rey, qui passe très bien à l’écran. L’actrice, par son apparence métis un peu asiatique et sa coiffure hors de mode, donne toute la vraisemblance au personnage qu’elle incarne. Elle semble vraiment venir d’une galaxie lointaine et on devine dans ses yeux qu’elle a vu sur sa planète natale, bien des choses, contrairement à Fynn qui semble surgir de la classe moyenne Américaine et non pas d’un camp d’endoctrinement de stormtroopers.
Mais c’est bien du côté de Kylo Renn que vient la meilleure surprise. Physiquement, on ne le reconnaît plus, il semble avoir vieilli de dix ans et ne ressemble plus à cet ado à peine pubère qui déambulait masqué de scène en scène, dans l’opus précédent. Bien plus intéressant, il se rapproche de Rey grâce à un mystérieux lien de la Force, qui donne lieu à quelques conversations intéressantes à voir. Il déçoit néanmoins sur la fin mais c’est presque pardonnable.
Mark Hamill, que l’on voyait au bord du suicide à la fin du dernier film, ne tombe pas dans l’écueil de jouer les vieux fous. Il reste charismatique et cohérent dans la psychologie du personnage qu’il incarne, les plans sur lui le mette en valeur, seule sa mort même si elle est esthétique et que l’on s’attend à y assister, déçoit et apparaît comme superflue.
Concernant le rythme du film, il est bien plus digeste que le précédent, donnant la part belle aux dialogues, prenant plus le temps d’expliquer les choses, ce qui rend les scènes d’action vraisemblables et mieux amenées. C’est largement regardable, même pour un vieux réac comme moi, qui trouvera ici un divertissement potable, ponctué de petites touches d’humour ça et là, sur le même ton de ce qui se faisait jadis.
Il y a bien des scènes qui sont superflues et presque incompréhensibles, mais il y a aussi des plans d’une rare beauté, en conséquence, 3 étoiles me semble donc une note bien méritée pour ce film.