Eh bien quel rythme mes aïeux ! Durant deux heures, les scènes d’action se succèdent et les scènes contemplatives, où les discussions posées entre les personnages permettant au spectateur de comprendre les enjeux du film, sont aux abonnés absent. Il y a comme une succession de clips, aux transitions hasardeuses, laissant le spectateur haletant et au final, bien frustré. Parfois même, les dialogues sont tellement rapides que les personnages n’en finissent pas leurs phrases, et sont contraints de parler à une vitesse effrénée, tel un commissaire priseur de l’Arkansas, qui vendrait aux enchères quelques têtes de bétail, à de vigoureux cow-boy barbus.
Les personnages parlons-en :
L’actrice qui joue Rey, tout d’abord, dont la plastique correspond plutôt bien à son rôle, livre une performance honorable, même si ses réactions étonnantes à certains moments, sont imputables au scénario bancal et non pas à son travail d’acteur.
Fynn, le stormtrooper repenti, passe les trois quarts du temps à surjouer une panique, alors qu’à l’écran rien ne semble le justifier, en grimaçant et en respirant de manière saccadée, comme s’il avait perdu les eaux et qu’il était assailli par les contractions. On s’attend même à une scène d’accouchement d’un moment à l’autre, qui ne viendra malheureusement pas soulager ce pauvre personnage, mais gageons que dans le second film, il mettra enfin au monde quelque chose, pour notre plus grande satisfaction ; tout est désormais envisageable de nos jours, progrès oblige…
Le duo Han Solo / Chewbacca : Ils apparaissent subitement dans le faucon millénium, comme des fantômes pleins de poussière, on sent presque une odeur de moisi qui émane des poils de Chewie, dont le costume, mal stocké au fond d’une penderie, abrite probablement une colonie de mites, dont il a fallu camoufler les ravages en post-production.
La princesse Leïa, se faisant désormais appeler Général, toujours très belle à son âge, est cohérente dans ses costumes et son travail d’acteur, mais n’est pas bien servie par le scénario.
Quant aux méchants, rien ne va :
Kylo Renn, fils de Leïa et Han, passé du côté obscur de la force, assouvit une passion fétichiste pour les masques ridicules, en voulant camoufler à tout prix son visage poupon, où trônent encore quelques boutons d’acné, mais surtout l’expression naïve d’un adolescent qui rêve secrètement de pouvoir voir de près la poitrine d’une fille de son âge. D’ailleurs, lorsque l’un de ses subordonnés lui annonce l’existence de Rey, il n’aura de cesse de la rechercher, poussé par ses hormones, mais alors que l’on voyait déjà une romance arriver, le maladroit jeune homme n’arrivera pas à surmonter sa timidité, allant de bourdes en bourdes jusqu’à réaliser un parricide sous les yeux de celle qu’il convoitait. Par cette action, il croyait certainement l’impressionner mais ce garçon inexpérimenté, n’arrivera qu’à dégoûter la jeune fille.
Le maréchal Trucmuche, dont je n’ai pas retenu le nom, est un blondinet aux allures bourgeoises, qui semble vouloir évincer Kylo Renn, que l’on présente comme son rival. On le voit à un moment dans une scène étrange, s’adressant à un parterre de stormtrooper, déjà tous acquis à sa cause, se livrer à un discours en grimaçant, singeant les expressions faciales du Führer, avant de pulvériser une demi-douzaine de planètes, sans que l’on comprenne bien pourquoi. Peut-être était-ce simplement le moment d’utiliser l’arme terrible du film, une sorte d’étoile noire XXL, capable de sucer un soleil jusqu’à la moelle, et d’en recracher l’énergie sous forme de rayons laser.
Snoke, enfin, joue le remplaçant de l’empereur Palpatine. Sorte de croisement entre Chucky et Voldemort, c’est une marionnette à l’apparence rafistolée, visiblement fabriquée à partir d’une peau de gland, que l’on devine malodorante. Heureusement, durant tout le film, cette créature n’apparaîtra aux personnage que sous la forme d’un hologramme, pour préserver leur confort olfactif.
Je finirai en évoquant la scène finale, qui résume bien le film. Rey, dans une posture ridicule, tend un sabre laser à Luke, qu’elle vient tout juste de retrouver. Les yeux exorbités, on croirait voir un fou dans un hôpital psychiatrique, qui brandit un de ses excréments, voulant en faire l’offrande à un aide soignant qui le regarde d’un air apitoyé. Mark Hamill à cet instant, apparaît abattu et hagard, lui qui pensait ne jamais revoir un objectif de sa vie, il regarde la caméra comme s’il était dans un cauchemar, prêt à sauter les pieds joints de la falaise à côté de laquelle il se trouve.
J’accorde une étoile tout de même pour les musiques, bien composées, avec de nouveaux thèmes qui côtoient harmonieusement les anciens.