Affligé par l’épisode 7, le n°8 m’avait fait bien meilleure impression, je trouvais qu’il s’évertuait à corriger du mieux possible, la médiocrité de l’épisode précédent. C’est donc sur une note positive que j’entrepris le visionnage de l’épisode 9, trop confiant en m’attendant à ce que cette trilogie s’achève en beauté. Je dois dire que dès les premières images, j’ai ressenti la même chose que celui qui, poussé par l’enthousiasme et l’envie de faire bonne impression, s’apprête à prodiguer une flatterie buccale à une inconnue d’un soir, et dès que son nez s’approche de l’objectif, se rend compte que l’endroit n’a pas connu la proximité avec une savonnette depuis un certain temps. Ne pouvant pas reculer il s’exécute, baigné par un sentiment de trahison et de désespoir, en se répétant à chaque instant : plus jamais ça.
Dès les premières images donc, j’ai su que ça allait être une catastrophe, mais pas similaire à l’épisode 7, où l’on sentait que celui qui était au commande du film était juste dans l’incompétence. Ici, on voit bien que c’est intentionnel, il y a clairement une volonté de destruction, de sabotage, on perçoit nettement une malveillance à l’égard de la franchise Star Wars…
On commence le film sur Kylo Renn qui est quelque part en train de récupérer un artefact Sith, fabriqué en pâte à sel par un atelier travaux pratiques d’une unité Alzheimer d’un EHPAD de province. Cet objet sert à trouver le monde caché des Sith, dont je n’ai pas retenu le nom, et d’ailleurs personne n’en avait entendu parler avant. En moins d’une minute, Kylo Renn, se rend sur place, et on découvre un monde quasiment parodique, une farce constituée de décors volontairement mal faits, l’image semblant elle aussi artificiellement dégradée, la pantalonnade se poursuivant avec la découverte de l’empereur Palpatine, mort depuis 30 ans et dont la dépouille, accrochée à un porte-manteau, s’anime pour révéler au spectateur que c’est lui qui tire les ficelles depuis ce monde reculé. Cette vieille momie racornie, élèvera alors une de ses mains sèches pour faire surgir de terre, comme par magie, des milliers de croiseurs interstellaires, tous équipés de canons pouvant détruire une planète. Mais d’où viennent donc ces croiseurs, qui les a fabriqués, comment le spectateur peut-il arriver à y croire une seule seconde ?
A la suite de ces premières images, je m’attendais à tout, le scénario étant visiblement tourné vers le burlesque, j’imaginais déjà l’Empereur se livrant à des facéties dont les vieux séniles se rendent parfois coupable, en soulevant sa soutane face à la caméra, dans un sinistre éclat de rire.
Après quelques belles images et une où deux péripéties pas forcément dénuées d’intérêt, on apprend enfin que Rey, un personnage qui n’avait pas encore été souillé par l’infamie, est en réalité la petite fille de Palpatine. On ne nous expliquera pas toutefois avec quelle femelle l’Empereur s’accoupla, mais il faut croire que même après sa rencontre électrique avec Mace Windu, il avait encore assez de jus dans le poireau pour faire un rejeton.
Mais quand on verra, dans une scène suivante, le fantôme de Luke qui fait sortir son X-Wing des eaux en utilisant la Force, on s’attendra alors à voir Obi-Wan, Anakin et Qui-Gon, reprendre du service et combattre l’Empereur comme au bon vieux temps. Même Darth Maul, personnage mythique, aurait pu faire son apparition, dans cette orgie nauséabonde, apportant un peu de fan-service à cette scène finale que l’on redoutait.
Mais nous n’aurons pas ce plaisir, lorsque l’on retournera auprès de l’empereur, seuls Rey et Kylo Renn, prendront part aux hostilités, sous les aboiements irréels d’une foule de fidèles Sith, et mourront à tour de rôle, pour ensuite ressusciter, achevant de manière pathétique cette trilogie.
La scène finale, sur Tattoine, se déroule dans la ferme où a grandi Luke, Rey enterre les sabres de Leïa et son frère, puis s’approprie le patronyme des Skywalker, laissant le spectateur qui ne s’est pas encore endormi, dans l’interrogation : Serait-il possible que la mère de Rey soit la fille cachée d’un des Skywalker ? Ce qui justifierait le lien entre Kylo Renn et Rey ?
Ptêt ben qu’oui, ma bonne dame, allez savoir...