Trader Hornee est un vieux film visiblement peu connu des années 70, pourtant il avait eu en son temps un relatif succès. Il faut avouer qu’aujourd’hui le manque de moyen criant, l’histoire pas top et l’humour balourd le rendent peu digeste.
Côté casting je ne sais pas trop quoi dire. Il y a des acteurs en surjeu total, notamment Brandon Duffy qui en rajoute une double couche dans le rôle du baroudeur, il y en a d’autres qui se débrouillent honorablement, comme John Alderman ou Buddy Pantsari, et enfin il y a ceux que l’on ne voit même pas tellement ils sont transparent, et il s’en faut de peu pour que Deek Sills, pourtant au cœur de la deuxième partie en fasse partie, car elle se fait clairement voler la vedette par ses comparses, notamment Julie Conners, plus piquante à défaut de vraiment bien jouer elle aussi. Les personnages sont parodiques, donc évidemment clichés dans un film d’aventure. Mais honnêtement on reste sur du très basique.
Le scénario est lent ! Il est beaucoup trop mou pour un soit disant film d’aventure. Il empile les dialogues, c’est lent, et en plus il faut reconnaitre qu’ils sont souvent assez lourdingues, puisque l’humour du film est souvent très proche du style Benny Hill (une scène finale aurait d’ailleurs pu en être tirée directement). Les aventures sont d’une mollesse accablante (l’attaque du croco c’est un stock shot sur lequel le baroudeur tire un coup de fusil !), et même lorsqu’on se dit sur la fin que ça va décoller, et ben non, rien. Quant à l’érotisme, il est où ? Je pensais au début avoir une copie expurgée, mais mon film fait bien la durée officielle, alors cela veut dire que j’ai bien vu Trader Hornee avec ses scènes érotiques. Et bien je peux vous dire qu’il n’y a rien à attendre de ce côté-là. Après l’échec de la dimension aventureuse, l’échec de l’humour, voilà l’échec de l’érotisme, autant dire que ce métrage cumule les échecs.
Visuellement là le manque de budget est flagrant. Le réalisateur a beau faire ce qu’il peut pour cacher la misère, c’est presque impossible. Du coup il s’en tient au minimalisme de manière général, ne cherchant pas à faire d’esbroufe pour ne pas surexposer le manque de moyen, il recourt à de nombreux stock shot animaliers notamment, glisser entre deux scènes pour maintenir une ambiance de jungle, mais malgré tout ce n’est pas concluant. Le procédé est extrêmement visible. Les décors sont du niveau d’un soap opera. Même le tripot où se passe l’habituelle bagarre propre à tout bon film d’aventure n’est pas crédible ! Ce n’était pourtant pas difficile de trouver un vieux truc délabré ! Là ça sent tellement la reconstitution (et avec trois bout de ficelles hein !) que le réalisateur est même obligé de recourir à un plan fixe, comme au théâtre. La photographie pas trop mauvaise, et quelques stock shot de paysages pas désagréables viennent combler un peu ces faiblesses lourdes, mais ce n’est pas suffisant. Quant à la bande son elle est tellement quelconque que je m’en suis à peine préoccuper. Dans un film exotique il aurait été bien de travailler un peu plus cet aspect, très important pour mettre dans l’ambiance.
En clair Trader Hornee est un film de comédie-aventure polisson qui n’est rien de tout cela. Si l’humour pourra encore séduire certains spectateurs (il y a une ou deux scènes qui m’ont fait sourire mais sans plus), le reste est tellement convenu que c’est sans intérêt. Comme le film a clairement eut des ambitions plus importantes que son budget, Trader Hornee souffre en plus (et les années n’aident pas), d’une image brinquebalante de film rafistolé. J’hésite entre le 1 et le 1.5… je lui accorderai finalement 1.5, notamment pour quelques acteurs convaincants, et en tenant compte du petit budget, et d’une certaine ambition affichée, qui est tout de même plus louable que le film qui se vautre s’en rien faire.