Le réalisateur de Shakespeare in Love et de Indian Palace, John Madden revient pour donner une suite à ce dernier : Indian Palace – suite royale. À nouveau, il s’entoure de vielles gloires hollywoodienne qui n’ont pas dis leurs derniers mots. Parmi elles, Judi Dench, Penelope Wilton, Maggie Smith, Bill Nighy et le dernier venu de la bande, Richard Gere. À leurs côtés se démènent Dev Patel (en meilleure forme dans Chappie) et Tina Desai qui, en parallèle de cette incursion en territoire américain, continue de développer sa carrière en Inde.
Devant le succès rencontré par l’Hôtel Marigold, Muriel Donnelly (Maggie Smith) et Sonny Kapoor (Dev Patel), ses directeurs, décident de faire un voyage aux États-Unis pour négocier une franchise avec une grande entreprise hôtelière. Entourés de leurs fidèles résidents, ils attendent alors fiévreusement l’arrivée mystère d’un client de la firme venu pour tester les services offerts par l’hôtel.
Petite comédie des mœurs, Indian Palace – suite royale transpose la plupart des préoccupations habituelles du film romantique au troisième âge. Tandis que Evelyn (Judi Dench) et Douglas (Bill Nighy) flirtent comme des adolescents, Norman (Ronald Pickup) et Carole (Diana Hardcastle) s’interrogent sur l’adultère. Pendant ce temps-là, Madge (Celia Imrie) hésite entre ses deux amants et caresse l’envie de se marier. Tous ces colocataires travaillent malgré leur âge avancé. Émaillant ainsi l’éventail classique des scénarios, Madden livre un instantané plaisant de ces retraités actifs tout en survolant leurs histoires personnelles. Dans le même temps, on n’apprend finalement pas grand-chose de ce qu’ils furent, mais on apprend à apprécier imaginer ce qu’ils pourraient devenir, s’offrant une seconde vie sans penser à sa fugacité probable. C’est cet éloge de l’épicurisme qui rend le film touchant et les personnages immédiatement agréables. D’autant plus qu’à l’Hôtel Marigold, l’humour, reposant essentiellement sur les caractères bien trempés des résidents, est à l’honneur.
Judi Dench, que beaucoup reconnaîtront et qui restera sûrement dans les mémoires comme M dans la série des James Bond, peut livrer ici, comme elle l’avait fait dans Shakespeare in Love, l’étendue de son jeu, qui ne s’arrête pas à un rôle de supérieure autoritaire. À ses côtés, Bill Nighy, que l’on avait vraiment apprécié dans le réussi Pride (et malheureusement aussi dans I, Frankenstein), est de ces acteurs familiers, à la cinématographie pléthorique, que l’on prend toujours plaisir à retrouver. De même pour Maggie Smith qui rappellera aux plus vieux de nos lecteurs, la mère supérieure de Sister Act et Wendy dans Hook, la revanche du capitaine crochet, et au plus jeune Minerva McGonagall dans la série Harry Potter. Elle joue ici à merveille, la vieille femme aigrie au grand cœur et devient l’atout comique du long métrage. Enfin, Richard Gere, que l’on ne voit guère plus, ou bien que l’on rate, amène une classe certaine à l’ensemble en reprenant son rôle de séducteur patenté qui a fait les beaux jours de sa carrière.
Indian Palace – suite royale n’est pas à proprement dire royalement drôle et émouvant mais réussi néanmoins, à travers une galerie de personnages attachants et d’acteurs auxquels nous sommes attachés, à tirer son épingle du jeu. Aidé en cela par le jeu un tantinet cabotin de Dev Patel, la vielle garde prouvent qu’elle a encore quelque leçon à donner à ses cadets. Elle meurt mais ne se rend pas.
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