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lillois
100 abonnés
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2,5
Publiée le 29 septembre 2006
Figure de la littérature nippone contemporaine, Ryû Murakami réalise lui-même la version cinématographique de "Topâzu" publié quatre ans auparavant (en 1988 donc). Devenu "Tokyo Decadence" pour lOccident au risque doublier au travers de quel prisme regarder, ce film suit une call-girl de vingt-deux ans interprétée par la frêle Miho Nikaido. Perdue dans ses illusions au point de sen remettre aux charlataneries recueillies sous un pont, Aï nira donc pas, cest entendu, dans les musées de lest de la ville, regardera une télé rehaussée par deux annuaires téléphoniques et portera une pierre rose au majeur. Le topaze hors de prix quelle sachètera immédiatement matérialise son espérance naïve en lavenir. Pour ce qui est des nombreuses scènes carré rose topaze, je dirai que nétant pas ignare sur ce qui se pratique (ben quoi, on peut bien se renseigner un peu non :D ?), il sagit de la meilleure représentation dans un film traditionnel du BDSM (domination et soumission). Dans une approche tout autre car sentimentale et axée sur la jouissance par la douleur, je vous conseille lintéressant "Lies" ("Fantasmes") de Sun-Woo Jang. Ici on en y entrevoit le pire pendant quelques instants dans une chambre dhôtel que fuit Aï, dérive hyper glauque difficilement cautionnable. On y entrevoit aussi, longuement, ce qui en fait lessence. Où lassouvissement de pulsions passe par exemple par lhumiliation extatique mais où lhumanité nest jamais bien loin (la première partie est de ce point de vue remarquable, tant dans la construction que dans la gradation des plaisirs). La scène douverture ne parle t-elle dailleurs pas de confiance ? Jai cependant davantage retenu de ces passages lexcitation que lanalyse sociétale induite. Il faut attendre précisément une heure et quart pour que quelques mots de Maîtresse Saki exposent lintention pamphlétaire de Murakami. Le montage laisse à désirer (lenchaînement de nombreux plans nest pas fluide) et la dernière demie heure est ratée.